En retard pour vous montrer mes réalisations

C’est pas le tout ça, mais j’ai pleins de choses à vous montrer depuis la dernière fois que j’ai présenté mes réalisations ! Je ne met pas souvent mon blog à jour, mais je tisse et j’ai même un peu tricoté !

Attention, long post pleins de photos, du plus récent vers le plus ancien.

D’abord le petit dernier, la photo ne lui rend pas du tout justice, un tissage en lin, les cœurs sont censés être sur fond de lin blanchi et tout le reste en lin naturel. C’est tellement subtile et il fait tellement sombre que ça ne rend vraiment rien en photo, dommage.

Coeurs tissés en lin

Coeurs tissés en lin

Et puis la série précédente en lin toujours, il paraît tout froissé avec la lumière rasante de la photo.

Essuies en lin

Essuies en lin

Je vous entends déjà dire que c’est trop beau pour essuyer ses mains ou la vaisselle, mais ce n’est pas leur destination, même si je les ai appelés des « essuies » (plus joli mot que torchon !). Non, ils servent de linge à tout faire, à la place du film étirable ou du papier alu. Les anglais diraient « tea towel » mais je ne pense pas qu’en français un mot existe pour désigner une pièce de tissu qui sert à protéger les aliments. Donc ces tissu servent à protéger et tenir au chaud les pâtons de pain qui lèvent, le fromage, le jambon sec… Plus décoratif et plus sain que le film alimentaire, surtout en lin naturel.

Un autre tissage, cette fois il s’agit d’un chemin de table en damas satin et toujours en lin (j’aime le lin mais je reconnais qu’il n’est pas facile à tisser !).

Damas satin en lin

Damas satin en lin

Le damas désigne une alternance de deux blocs à effet de chaîne et de trame. Ici par exemple, les rectangles de couleur laissent apparaître le satin à effet de chaîne, tandis que les lignes crèmes laissent apparaître la trame.

Damas satin en lin, détail

Damas satin en lin, détail

Le satin est l’une des 3 armures fondamentales de tissage, avec la toile et le sergé. Cela ne désigne donc pas un matériau contrairement à ce que l’on pourrait penser, mais une structure.

Un autre tissage, dérivé de l’armure toile, en coton-lin (ben oui j’y reviens toujours !), là encore les couleurs sont écrasées, elles sont plus délicates à la lumière du jour. L’intérêt de ce tissage c’est qu’il se tisse sur deux cadres, donc on pourrait le réaliser avec un métier à peigne envergeur comme le Harp. Le modèle est gratuit, en anglais mais le bref parle de lui-même.

Log cabin en cotonlin

Log cabin en coton-lin

Comme il faut parfois enfiler plusieurs fils dans une même lisse, il est conseillé de garder la baguette d’encroix pour que les fils restent bien parallèles. C’est un tissage qui paraît simple mais qui ne l’est pas tant que ça, en revanche il est très gratifiant à tisser avec ses effets de dégradé.

Le métier et la baguette d'encroix à l'arrière.

Le métier et la baguette d’encroix à l’arrière.

Dans la série tricot, j’ai eu le coup de cœur pour le rainbowpotame de Skimo que j’ai vu en vrai, et donc voilà le mien en laine Regia.

Gros pif

Gros pif

Je lui ai rajouté une queue en i-cord parce que j’ai vu de belles interprétations sur Ravelry, et Cher&tendre, à l’origine du « petit nom » de Gros Pif, m’a suggéré de lui ajouter aussi des naseaux. Gros pif est rembourré en laine peignée, et je trouve que c’est pas mal.

Gros pif

Gros pif

J’ai eu aussi une brève mais intense période de jacquard. Je tricote beaucoup moins parce que je pense que le tricot m’a abîmé les yeux, et fragilisé le poignet droit, qui se rappelle à mon bon souvenir parfois, au point que je doive porter une attelle.

Modèle gratuit de moules selbu.

Moufles hippocampes

Moufles hippocampes

Une paire de chaussettes pour Ama, modèle de Jorid Linvik.

Chassettes pour Ama

Chassettes pour Ama

Et une autre paire de moufles par Jorid Linvink, j’aime beaucoup ce qu’elle fait !

Moufles grenouilles

Moufles grenouilles

De retour au tissage avec une série d’essuies partageant la même chaîne mais pas les mêmes couleurs en trame, cette fois en coton bio.

Essuie M et O

Essuie M et O

Détail du motif :

Essuie M et O, détail

Essuie M et O, détail

Deux écharpes à nouveau en damas cette fois sergé. J’ai utilisé une soie naturelle en chaîne, et de la soie que j’ai teinte en trame : pastel pour la couleur bleue, cochenille pour le rose, et deux variantes de damas. Le pdf pour les réaliser est ici.

Echarpes en soie, teinture végétale

Echarpes en soie, teinture végétale

Une écharpe en laine avec des couleurs naturelles : rhubarbe dans 3 déclinaisons différentes jaune, orangé et vert pour la chaîne, et une laine brun naturel pour la trame.

Echarpe en laine et teinture végétale

Echarpe en laine et teinture végétale

Des set de table en armure été-hiver et coton mercerisé.

Set de table été-hiver

Set de table été-hiver

Et enfin une écharpe réalisée avec une laine que j’avais teint au pastel il y a quelques années. A l’époque je voulais en tricoter un châle, et puis j’ai trouvé que ce modèle de dentelle tissé lui irait aussi très bien !

Echarpe en laine et teinte au pastel

Echarpe en laine et teinte au pastel

A propos du pastel, il est devenu très rare d’en trouver. Ce n’est pas vrai que l’on maîtrise la génétique, en voici une preuve terriblement d’actualité. La France est pratiquement le seul producteur de pastel, il y en a un peu dans d’autres pays d’Europe, mais la production reste très confidentielle. A jouer aux apprentis-sorcier pour augmenter les rendements, et bien on perd tout ! C’est ce qui arrive depuis déjà 3 ans, et il va falloir attendre encore pour rétablir la situation. Ce n’est que du pastel, ce n’est pas très grave. Imaginez ce que cela pourrait donner avec du blé par exemple….

Rocket Stove et chauffage écologique

Encore une longue absence, mais pour une bonne raison (comme toujours… :king_tb:)

Voilà déjà quelques temps que Cher&tendre et moi avions en projet de remanier et refaire complètement notre séjour-salle à manger, et l’idée de construire notre propre moyen de chauffage a fait son petit chemin aussi…

C’est ainsi que, mûs par un instinct de conservation probablement, nous nous sommes empressés de nous mettre à l’œuvre à la fin de l’été, laissant tomber tous nos autres gros projets en cours, pour nous consacrer à la construction d’un poêle à bois de masse, de type « rocket stove », et accessoirement pour refaire complètement à neuf notre salon. Chez nous, refaire le salon, cela veut dire construire les meubles qui vont avec.

Mais qu’est-ce que c’est qu’un poêle de masse ? Wikipédia le dit mieux que moi :

Un poêle de masse ou poêle à accumulation est un appareil de chauffage qui compte sur des matériaux lourds (pierre, brique, béton) pour accumuler l’énergie d’une flambée rapide et intense (environ 2 h) et restituer longuement la chaleur une fois le feu éteint (jusqu’à plus de 24 h).

La diffusion de chaleur se fait notamment par rayonnement infrarouge. Les poêles à accumulation disposent également d’un circuit d’échange (canaux ou chicanes) permettant de récupérer la chaleur des fumées avant leur évacuation par le conduit.

Une autre particularité de cette technique est la combustion à très haut rendement réel (entre 80 et 87 % du PCI – pouvoir calorifique inférieur du bois), ou post-combustion, réduisant les émissions de monoxyde de carbone, particules fines et autres polluants habituellement générés par la combustion au bois.

Cher&tendre, chargé de mission pour la construction dudit poêle de masse, a opté pour une variante, le « rocket stove ». Là encore, Wikipédia vous dira mieux que moi ce que c’est :

Le Rocket stove ou poêle Rocket (fusée) est un type de poêle de masse appelé ainsi à cause du son qu’il produit en fonctionnement, semblable à celui d’un tuyère de fusée.

C’est un foyer semi-ouvert composé :

* d’un orifice d’alimentation permettant l’arrivée d’air et la mise en place du combustible ;
* d’une chambre de combustion ;
* d’une cheminée d’évacuation isolée.

C’est cette isolation qui est responsable de l’excellent tirage produisant le son caractéristique.

Nous avons opté pour construire un Rocket stove parce qu’il semblait plus accessible à des novices en poêle de masse ET en maçonnerie. Et sa simplicité en même temps que son efficacité, nous attirait. Nous avons utilisé plus de 500 briques, pour un poids total d’environ 1,5 tonnes, ce qui classe notre poêle de masse dans la catégorie des « petits » (certains poêles peuvent peser jusqu’à 3 tonnes, voire davantage).

Nous avons équipé notre poêle d’une banquette chauffante, l’évacuation des fumées passant dessous avant d’aller dans la cheminée.

Allez zou, les photos !

Le début des travaux, avec la double-cheminée au milieu, le foyer à droite (le chargement du poêle se fait dans l’autre pièce, nous avons ouvert la paroi. Ainsi, le séjour reste sain et exempt de toutes ces fines poussières de cendre qui salissent tout et qui bouchent les bronches).

L’enceinte visible, de couleur ocre, avec la « cheminée à double-enceinte » et en bas la sortie des fumées.

La sortie des fumées ; avant d’entrer dans la cheminée, les fumées vont se promener sous une banquette et sortir par l’orifice prévu sur la gauche.

La future banquette et le tuyau des fumées qui circule dessous avant d’aller dans la cheminée :

Et voici le poêle terminé :

L’expérience fut intéressante mais éprouvante (nous n’avons pas pris de congés pour rénover notre séjour). Il n’est pas si difficile de concevoir un poêle de masse, et qui fonctionne, bien que notre poêle soit perfectible (le prochain sera encore mieux).

Nous faisons 1 à 2 feux par jour, selon la température extérieure. Nous brûlons beaucoup moins de bois qu’avant, et nous avons beaucoup plus chaud.

La chaleur est douce, pas de sensation de chaud-froid ni de courant d’air. Le poêle est moins contraignant à l’usage qu’un poêle classique, une fois le feu terminé, il n’y a plus à se soucier de rien. Par contre, il y a un effet « retard » entre le moment où l’on fait un feu, et le moment où le poêle commence à rendre la chaleur : environ 3 heures pour le nôtre. Plus le poêle est « de masse », et plus grand est cet effet retard.

La banquette chauffante est un vrai délice pour tricoteuse…

Maintenant qu’on a découvert les joies du Rocket stove, impossible de revenir à un poêle à bois classique, cher, peu efficient, salissant.

Vue d’ensemble de notre séjour complètement refait de nos petites mains :

A part ça, un peu de tricot, un peu de filage.

Des moufles, modèle « Hippocampus » sur Ravelry (existe en français) :

Laine cardée et filée main, mélange de mérinos et d’algues. J’ai fait un retors navajo pour conserver l’alternance des couleurs créée au cardage.

Et puis une autre paire de moufles issues de l’ouvrage « Selbuvotter » :

Laine « industrielle », mais teinture rouge à la cochenille.

C’est la faute à Batilou !

:jittery_tb:

Ben oui, depuis que j’ai vu sa version de « Polar Chullo » j’ai eu le déclic et l’envie d’en faire un rose aussi (sauf qu’ici, le rose n’est pas forcément pour les filles, j’ai un spécimen, assez rare, de garçon rose qui a accueilli son chullo visiblement avec plaisir:tongue1_tb: ). Le modèle original ne m’avait pas tant emballé, car je le trouve un peu « terne » à mon goût.

N’ayant donc pas là, maintenant, tout de suite, les couleurs adéquates déjà filées, j’ai fait mon propre fil.

En bas au milieu, Shetland coloris moorit, puis à droite Blue-Faced Leicester (BFL) coloris oatmeal, Shetland coloris naturel, et deux mélanges de shetland, BFL et mérinos coloré, pour les deux tonalités de rose. Pour information, Shetland, BFL et mérinos, sont 3 races de moutons, et donc correspondent à 3 types de fibres bien différents. Le Shetland est un peu rèche et très gonflant, le BFL long, lourd et soyeux, le mérinos, fin, assez court et doux.

Je voulais me rapprocher le plus possible des fils Shetlands style Jamieson of Shetland, c’est pourquoi je n’ai pas utilisé des couleurs « pures » pour mes deux tons de rose, et que j’ai volontairement choisi des couleurs naturelles pour les autres. Les fils de chez Jamieson, qui sont utilisés pour les Fair-Isle, sont en effet tweedés, c’est à dire que les couleurs sont obtenues par mélange de plusieurs coloris, comme je l’explique sur ce billet. C’est ce qui fait à mon avis, le charme des ouvrages tricotés en fil tweedé (les Fair-Isle par exemple), parce que leur couleur est difficile à définir, et qu’elle peut changer selon la luminosité.

Voilà le résultat une fois filé :

Cela m’a pris peu de temps, c’est agréable de filer de toutes petites quantités de fil. J’ai peigné mes couleurs pour obtenir mes deux tons de rose, plutôt que cardé, cela change un peu l’aspect du fil, qui est plus « sec » de cette manière.

Et au bout que 10 jours, le chullo terminé :

J’ai pris beaucoup de plaisir à le tricoter, j’ai dû serrer encore plus que préconisé (aiguilles 2,5 mm au lieu de 3 habituellement pour ce type de laine), car mon fil était un chouilla plus épais que l’original. Le chullo est donc également légèrement plus large, mais c’est parfait pour la tête de mon Cher&tendre.

Si je devais le refaire, j’ajouterais une touche de Shetland noir dans le moorit, parce que je trouve que le contraste en le moorit et le oatmeal n’est pas assez fort. Les ours sont ce qui me plaisaient dans ce chullo, ils sont bien mis en valeur par les couleurs.

C’est un ouvrage relativement long à tricoter contrairement aux habituels bibis, du fait des aiguilles 2,5 mm, du jacquard qui ressert le tricot, et du fil fin. Pratiquement 200 mailles sur les aiguilles, c’est presque un demi-pan de pull.

J’avais un tricot en cours au fond de mon sac depuis déjà quelques temps, Gisèle, que j’ai ressorti et pratiquement terminé (reste les bords des manches à tricoter) :

C’est un top-down, et je trouve que la bordure n’empêche pas le tricot de gondoler, ce qui me chagrine un peu. J’espère que cela va s’arranger au blocage. Ce modèle se décline en plusieurs versions, j’ai opté pour la version avec les bordures et l’empiècement au crochet. Ce n’est pas évident d’arriver à assembler les deux pans, car il faut tomber pile-poil au niveau des picots au crochet. J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois, et du coup j’ai un peu remis ce tricot en sommeil (mais vu les beaux jours qui arrivent, il ne devrait pas hiberner trop longtemps).

Et puis le petit dernier sur les aiguilles, coup de coeur pour Fireside, un cardigan Aran avec col châle, disponible sur Ravelry.

Il monte à toute vitesse ! Voici le devant :

Et le dos :

Fil utilisé : Jamieson of Shetland Aran, aiguilles 5 mm (au lieu de 6 préconisée).
Me reste plus que les manches à tricoter.

Et enfin, une expérience que j’ai tenté, celle de tricoter directement des « mouchoirs de soie », c’est à dire des carrés de soie non filé, que j’ai tout simplement étiré puis tricoté :

J’ai teint les carrés avant de les étirer. Le tricot a un aspect très souple et très soyeux, cela semble relativement solide (bon je ne pense pas que cette technique puisse s’utiliser pour un pull). Prochaine expérience, les mêmes carrés mais tissés, et puis plus tard, de la fibre de mouton juste étirée et tricotée (à la manière des châles islandais).

Je parlais de ma nouvelle liseuse dans mon billet précédent, après 1 mois d’utilisation, j’en suis toujours aussi ravie. Du moment que l’on peut trouver des livres  qui ne possèdent pas ces fichus DRM (gestion des droits numériques), on peut garder les ouvrages sur la liseuse indéfiniment, les lire et les relire, les imprimer, les prêter etc…
Hélàs, les éditeurs marchent dans les pas des majors et font donc les mêmes erreurs qu’eux. Là où les majors retirent les DRM sur leurs MP3 parce que c’est un échec commercial, les éditeurs en mettent dans leurs e-books (e-books qu’ils n’éditent qu’à reculons, en France).

J’ai mis un petit temps à m’adapter au changement de support de mes lectures, passer d’un livre-papier à une liseuse électronique ; la première fois j’ai eu un peu de mal à « entrer dans l’histoire » mais au bout de quelques jours je me suis complètement adaptée. Cela ne me manque absolument pas de tourner les pages d’un livre, au contraire. Je peux me blottir dans mes draps le soir, et ne pas faire de courants d’air quand je tourne les pages… :rolleyes_tb: