Jardinage saison 2015

Le printemps pointe le bout de son nez, même si plusieurs personnes de mon entourage m’ont dit que l’hiver n’était pas fini. Mais mes poules et coqs me disent quant à eux que la saison des amours est bel et bien commencée, ça drague, ça pond, bientôt des poussins ! Et donc c’est le moment pour planifier les semis et les premières plantations ! :clap_tb:

Plus je réfléchis à l’agriculture, le jardinage, l’élevage, plus je me dis qu’il ne sert à rien d’aller contre la nature, mais d’en faire partie, tout simplement. L’homme, au travers de notre société capitaliste, pense qu’il peut tout maîtriser : les individus, les animaux, les végétaux, le climat… c’est mal connaître notre environnement, c’est aussi faire preuve de beaucoup d’orgueil.

Ma réflexion a commencé avec le fait que j’aime les épinards, mais que j’ai un peu de mal à en avoir pour plusieurs raisons dont la principale est les oiseaux : ceux du ciel, mais surtout les oiseaux terrestres (à l’époque des semis d’épinard, mes poussins pouvaient passer entre les mailles du grillage qui protège le jardin, et donc il est très difficile dans ces cas-là d’arriver à réaliser des semis corrects… cette année je vais m’arranger pour que ça n’arrive plus :nono_tb: ).

L’idée de chercher une plante plus facile de culture et qui pourrait remplacer avantageusement l’épinard s’est imposée, citons comme candidats au remplacement  l’arroche, le chénopode Bon Henri et l’amaranthe cultivée pour ses feuilles (il existe également des amaranthes cultivées pour leurs graines). Les trois vont figurer dans mon jardin pour cette saison. L’amaranthe est de plus particulièrement décorative.

Pour aller plus loin dans l’idée de produire facilement certains légumes, il existe des versions anciennes de nos légumes modernes, voir des légumes carrément oubliés : le poireau perpétuel, le chou Daubeton, la cive de Saint-Jacques, l’oignon rocambole, la raiponce (ils figurent désormais dans mon jardin). On peut également citer l’ail vivace, le crambé maritime (une sorte de chou), l’artichaut. Ces variétés sont évidemment moins productives que leurs versions modernes, mais bien plus simples à cultiver car vivaces, et si j’en lis les commentaires du net, plus goûteuses. On va voir !

D’autres nouveautés dans mon jardin cette saison, une variété de topinambour améliorée,un chou frisé de Sibérie, du chou quintal d’Alsace pour la choucroute (une réussite en passant, d’avoir fait notre choucroute). Et puis des arbres et arbustes à fruit (sureau, cornouiller, asiminier, des kiwaii et d’autres variétés fruitières plus communes mais parfois rares comme une quetsche blanche de Moselle et une prune en variété très locale).

L’idée c’est d’arriver à avoir la plus grande variété possible de légumes et fruits sur un minimum d’espace. Cela prends du temps de trouver les variétés qui conviennent à la terre, au climat, au jardinier ! J’ai un peu l’impression de réinventer la roue dans certains cas, je m’attend à des échecs pour certaines des plantes que j’ai choisies, mais je suis déterminée à obtenir à terme un jardin productif. En tout cas le non-travail du sol et le paillage de l’année dernière a été une réussite, couplé au fait d’avoir des poules et donc un bon amendement pour la terre (paille de chanvre + fientes bien compostées). A suivre !

Quelques adresses de plantes originales :

  • Pépinière Deloulay : des plants de légumes anciens, de petits fruits, un beau choix de plantes aromatiques
  • La Ferme de Sainte Marthe : semences et plants potagers
  • Kokopelli : semences libres de droit, impossible de ne pas trouver chaussure à son pied !
  • Ribanjou : arbres et arbustes fruitiers
  • Sebtan : arbres et arbustes fruitiers originaux, toute la gamme n’est pas en ligne, il faut demander les tarifs.

Septembre au jardin

Le jardin et la campagne environnante sont superbes à cette période de l’année quand on a la chance d’avoir du beau temps.

Cette année nous avons vraiment passé notre jardin en permaculture. Les tomates n’ont pas aimé la pluie d’août, nous ferons autrement l’année prochaine et puis surtout, il faudra qu’on perde le réflexe d’arroser… quand on paille et que la terre n’est pas travaillée, c’est moins nécessaire ! A part cela, nous sommes satisfaits de notre première année en permaculture.

Le jardin à l'automne.

Le jardin à l’automne.

Il y a des choses à améliorer, mais Paris ne s’est pas fait en un jour. En particulier nous avons parfois tardé sur la date des semis, ou mal géré nos semis.Il faudra que je sois plus vigilante aux dates l’année prochaine.

Je n’aurai pas sorti du tout la tondeuse de la saison, un fauchage au printemps et puis quelques « ajustements » durant l’été auront été suffisant, il faut dire que les poules ça broute pas mal.

Vue depuis l'atelier

Vue depuis l’atelier

La récolte de pommes de terre a été excellente, ce qui était déjà le cas l’année dernière car nous avions fait une butte de BRF (bois raméal fragmenté). Nous avons essayé et définitivement adopté la « Bleue de l’Artois ». C’est une pomme de terre violette, comme la vitelotte, mais bien meilleure, plus grosse, plus facile à éplucher et pas farineuse. Je me demande pourquoi c’est la vitelotte que l’on trouve partout alors que des pommes de terre bleues, il en existe d’autres variétés.

Pommes de terre bleues de l'artois

Pommes de terre bleues de l’artois

Nous avons fait de la choucroute avec les quelques choux blancs que nous avions planté. L’année prochaine nous mettrons beaucoup plus de choux au jardin, et ce sera une variété ancienne adaptée à la choucroute que nous choisirons.

Le raisin a bien donné pour sa réelle première année ici (il est planté depuis 2 années mais s’est fait sérieusement ratiboisé l’année dernière pour cause de mise en place d’une clôture), sans traitements bien sûr.

Le raisin est mûr

Le raisin est mûr

Nous allons mettre davantage de pieds de vignes, et si possible des cépages typiquement lorrains comme l’Auxerrois, si nous arrivons à en trouver. Autant en guise de raisin de table que pour tenter, pourquoi pas un jour, de le vinifier. La vigne a l’énorme avantage d’occuper peu d’espace au sol et d’être décorative.

Les pommes du jardin

Les pommes du jardin

La récolte de pommes promet d’être conséquente, nous nous sommes faits la main sur le pressage de poires avant de nous lancer avec nos pommes. L’idée c’est, avec les moins belles pommes, de faire du cidre 😛

Le broyage des poires.

Le broyage des poires.

Les poires broyées avant pressage.

Les poires broyées avant pressage.

Le pressage des poires.

Le pressage des poires.

La vigne recouvre peu à peu le poulailler.

Le poulailler en septembre.

Le poulailler en septembre.

Un potiron bleu de hongrie

Un potiron bleu de hongrie

Le jardin donne des œufs, et oui ! C’est qu’il y en a des choses à trouver au jardin pour une poule. Et cela se transforme en œuf. Quelque part c’est la continuité du jardin potager, une poule. Et je ne me lasse pas de les voir courir joyeusement, gratter et piquer des sprints (surtout quand elles nous voient, des fois qu’on aurait de bonnes choses à manger, de véritables estomacs sur pattes).

Poule meusienne de l'année

Poulette meusienne de 6 mois

Cette année j’aurai eu 23 jeunes, au total 10 coqs et 13 poules, issu de poules et coq nés ici aussi pour la race Meusienne. C’est ce à quoi j’aspirais il y a 2 ans, ne pas dépendre d’autres éleveurs pour assurer la continuité de mon élevage.

Poussin Meusienne

Poussin Meusienne de 3 mois.

Poulette Pékin

Poulette Pékin de 6 mois

Cette petite poulette bien curieuse n’a rien à faire au salon, mais c’est plus fort qu’elle, il faut qu’elle se faufile partout, elle sait bien qu’on ne lui dira rien et qu’en plus elle aura une gourmandise…

Poulette curieuse

Poulette curieuse

Cette poulette a une histoire : sur le lot d’œufs que j’avais mis à couver, c’est la seule à avoir éclos, mais avec de grandes difficultés car le taux d’hygrométrie dans la couveuse faisait le yoyo. Du coup je l’ai aidée à sortir de son œuf, et elle est née les pattes écartées (impossibilité de marcher). Un brin de laine attaché aux deux pattes pendant 2 jours a bien réglé le problème, d’ailleurs aujourd’hui elle galope plus vite que son ombre et n’a absolument aucune séquelle.

La poulette en avril 2014

La poulette en avril 2014

Comme c’était la seule du lot d’œufs à avoir éclos, je n’ai pas osé la mettre tout de suite avec d’autres poussins âgés d’une semaine, et j’ai donc été sa maman poule les premiers jours de sa vie…

Poussin Faverolles en avril 2014

Petit poussin deviendra grand !

Poussin Faverolles en avril 2014

Petite sieste au chaud

Au bout de 5 jours environ, elle a été assez débrouillarde pour se mêler aux autres, elle est devenue une belle poulette très pot-de-colle et adorable !

Au jardin…

C’est un nouveau départ au jardin cette année : nous essayons de mettre en place un système de permaculture. Il y a différentes méthodes, mais le principe reste le même : l’activité biologique du jardin est auto-entretenue grâce au maintien d’un éco-système.

Sensibilisé à la faune du sol, nous ne travaillons désormais plus la terre. Pour limiter ce que l’on appelle les « mauvaises herbes », nous recouvrons le sol de paille. Pour l’instant, c’est plutôt positif, la paille maintenant une bonne humidité au sol.

Une vue sur une partie du potager, avec cultures de pommes de terres sur butte au deuxième plan :

Le jardin et la paille.

Le jardin et la paille.

Quant au restant du terrain, essentiellement reconverti en verger (mon vieux rêve d’enfant enfin réalisé !), il ne sera plus en gazon mais en prairie. Plutôt qu’une tondeuse, c’est une faux que nous avons choisi d’utiliser. Il faut prendre le coup, mais je trouve que c’est un outil aussi beau que fascinant.

Sentier dans les hautes herbes

Sentier dans les hautes herbes

Nous avons semé l’année dernière des grains de triticale, d’orge et de blé… ils ont bien poussé, ne sont pas malades mais pleins de vigueur !

Une graminée (orge ou triticale)

Du blé.

Cette année ce sera du blé rouge de Bordeau que nous sèmerons en août. L’idée étant d’obtenir une prairie fleurie, propice à attirer des insectes et toute une faune utile à l’environnement et au jardin.

Ça ne dérange pas du tout les poules que les herbes soient hautes, au contraire. Il y a pleins d’insectes de graines à picorer, et puis cela les protègent des prédateurs du ciel.

Coco le coq Meusien dans les boutons d'or

Coco le coq Meusien dans les boutons d’or