Moutons, galons et lin

Toujours dans le tissage depuis la dernière fois. J’ai maintenant quelques torchons à mon actif. La grande question est : arriverais-je à m’en servir ?? (sous-entendu : oserais-je les user ?)

Juste après avoir expérimenté les motifs en laine sur le lin (cf billet précédent), j’ai tissé un torchon (ou napperon, ou ce qu’on voudra) en pur lin blanchi, dans les 8 ou 9 fils/cm je ne m’en souviens plus bien.

Torchon en lin

Un torchon en lin, sur le métier

Pendant ce temps-là, je rassemblais des matières premières en vue de tisser des moutons…

moutons tissé

Des moutons, torchon en coton

Malheureusement mon troupeau ne ressort pas beaucoup, le fil bleu que j’ai utilisé en trame est trop pâle. Pas grave, je vais en refaire avec du plus foncé.

En revanche mes cerises ressortent beaucoup mieux !

Cerises

Des cerises, torchon en coton

Techniquement, c’est du coton 8/2 et un enfilage type « été-hiver », de 9 fils au cm pour ces deux torchons à motif qui ont été fait sur la même chaîne. Les motifs sont en coton mercerisé « perlé 5 » de chez DMC, mis en double.

Les deux modèles viennent de chez Handwoven « top ten towels on eigh-shafts« , et cette technique de blocs en enfilage  « été-hiver » permet de réaliser toutes sortes de motifs différents. Évidemment, plus l’on a de cadres sur son métier (ici, 8), plus les motifs peuvent être complexes. D’où le fait que je rêve maintenant d’un métier de 16 cadres (ou plus, soyons fous, mais ça ne serait pas facile à manier). Si la technique vous intéresse, il y a un excellent article sur Weavezine ici (en anglais, of course).

Ensuite, j’ai eu une furieuse envie de réaliser un tapis pour mettre devant mon canapé.

Un tapis en mélange laine et poil de chèvre, chaîne coton.

Le tapis en action

Le tapis en action

Ça c’était un tissage facile et rapide. Densité de 3 fils/cm, chaîne en gros coton, trame en gros fil, mélange laine et poil de chèvre.

Et là maintenant, je suis dans le nid d’abeille…

Essuie-main en nid d'abeille

Essuie-main en nid d’abeille, coton 8/2

Modèle gratuit de chez Weaving Today ici. Coton 8/2 toujours, 9 fils au cm encore. Le rendu est gaufré, et cela devrait être accentué par le lavage.

J’ai pris goût pour les tissages fins, et les motifs ou frises qui peuvent orner un tissu m’attirent également beaucoup. Hélàs, il n’existe pratiquement aucune documentation en français sur les techniques de tissage « avancées », il faut, si l’on veut aller plus loin que la simple armure toile ou sergé, tisser en anglais. Du coup, mon vocabulaire français est assez pauvre et une fois encore, je remarque les lacunes de terme techniques par rapport à l’anglais. Quel dommage, d’autant que le tissage a fait longtemps partie de notre patrimoine domestique.

Dans un autre registre mais qui concerne toujours le tissage, les galons. Je suis tombée en amour des différentes techniques qui existent pour tisser des galons.

Deux galons

Galon du haut : technique « pebble weave » andine ; en bas technique « pick-up » scandinave et fil teint à la cochenille

Quand on pense tissage de galons, en français c’est forcément le tissage aux cartes (ou carton). En réalité, il existe différentes techniques, qui donnent des résultats différents. Par contre, la documentation est extrêmement rare. Melissende réalise de superbes galons dans différentes techniques, et à l’occasion elle chasse l’ouvrage rare (dois-je préciser que les ouvrages en question sont forcément en anglais ?) et m’en fait profiter (mais…. dois-je te dire merci Melissende ? :rolleyes_tb:).

Voici le petit dernier sur le métier, c’est Imelda, chez qui j’ai passé une semaine fabuleuse comme toujours, qui m’a inspirée. Le fil de motif est brillant, le fil de fond mat, et l’ensemble donne un aspect précieux au galon.

Galon fleur

Un galon précieux, technique scandinave

Il existe divers outils qui permettent de tisser des galons. Le métier à galon que je montre dans un précédent billet, le peigne en bois, pour ne citer que les plus courants, et cette très « box tape loom », réplique de métiers courants au XVIIIème siècle. Vous remarquerez les deux rangées de trous permettant la réalisation de galons type « pickup ». Merci à Bowmac à qui j’ai acheté cet métier, pour sa rapidité d’envoi et les informations qu’il m’a fournies.

Métier à galon du XVIIIè

Reproduction d’un métier à galon du XVIIIème siècle

Le prochain billet parlera sans doute de teintures végétales. Pour l’heure, je m’en vais voir ce que dit ma teinture à la gaude…

C’est la faute à Batilou !

:jittery_tb:

Ben oui, depuis que j’ai vu sa version de « Polar Chullo » j’ai eu le déclic et l’envie d’en faire un rose aussi (sauf qu’ici, le rose n’est pas forcément pour les filles, j’ai un spécimen, assez rare, de garçon rose qui a accueilli son chullo visiblement avec plaisir:tongue1_tb: ). Le modèle original ne m’avait pas tant emballé, car je le trouve un peu « terne » à mon goût.

N’ayant donc pas là, maintenant, tout de suite, les couleurs adéquates déjà filées, j’ai fait mon propre fil.

En bas au milieu, Shetland coloris moorit, puis à droite Blue-Faced Leicester (BFL) coloris oatmeal, Shetland coloris naturel, et deux mélanges de shetland, BFL et mérinos coloré, pour les deux tonalités de rose. Pour information, Shetland, BFL et mérinos, sont 3 races de moutons, et donc correspondent à 3 types de fibres bien différents. Le Shetland est un peu rèche et très gonflant, le BFL long, lourd et soyeux, le mérinos, fin, assez court et doux.

Je voulais me rapprocher le plus possible des fils Shetlands style Jamieson of Shetland, c’est pourquoi je n’ai pas utilisé des couleurs « pures » pour mes deux tons de rose, et que j’ai volontairement choisi des couleurs naturelles pour les autres. Les fils de chez Jamieson, qui sont utilisés pour les Fair-Isle, sont en effet tweedés, c’est à dire que les couleurs sont obtenues par mélange de plusieurs coloris, comme je l’explique sur ce billet. C’est ce qui fait à mon avis, le charme des ouvrages tricotés en fil tweedé (les Fair-Isle par exemple), parce que leur couleur est difficile à définir, et qu’elle peut changer selon la luminosité.

Voilà le résultat une fois filé :

Cela m’a pris peu de temps, c’est agréable de filer de toutes petites quantités de fil. J’ai peigné mes couleurs pour obtenir mes deux tons de rose, plutôt que cardé, cela change un peu l’aspect du fil, qui est plus « sec » de cette manière.

Et au bout que 10 jours, le chullo terminé :

J’ai pris beaucoup de plaisir à le tricoter, j’ai dû serrer encore plus que préconisé (aiguilles 2,5 mm au lieu de 3 habituellement pour ce type de laine), car mon fil était un chouilla plus épais que l’original. Le chullo est donc également légèrement plus large, mais c’est parfait pour la tête de mon Cher&tendre.

Si je devais le refaire, j’ajouterais une touche de Shetland noir dans le moorit, parce que je trouve que le contraste en le moorit et le oatmeal n’est pas assez fort. Les ours sont ce qui me plaisaient dans ce chullo, ils sont bien mis en valeur par les couleurs.

C’est un ouvrage relativement long à tricoter contrairement aux habituels bibis, du fait des aiguilles 2,5 mm, du jacquard qui ressert le tricot, et du fil fin. Pratiquement 200 mailles sur les aiguilles, c’est presque un demi-pan de pull.

J’avais un tricot en cours au fond de mon sac depuis déjà quelques temps, Gisèle, que j’ai ressorti et pratiquement terminé (reste les bords des manches à tricoter) :

C’est un top-down, et je trouve que la bordure n’empêche pas le tricot de gondoler, ce qui me chagrine un peu. J’espère que cela va s’arranger au blocage. Ce modèle se décline en plusieurs versions, j’ai opté pour la version avec les bordures et l’empiècement au crochet. Ce n’est pas évident d’arriver à assembler les deux pans, car il faut tomber pile-poil au niveau des picots au crochet. J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois, et du coup j’ai un peu remis ce tricot en sommeil (mais vu les beaux jours qui arrivent, il ne devrait pas hiberner trop longtemps).

Et puis le petit dernier sur les aiguilles, coup de coeur pour Fireside, un cardigan Aran avec col châle, disponible sur Ravelry.

Il monte à toute vitesse ! Voici le devant :

Et le dos :

Fil utilisé : Jamieson of Shetland Aran, aiguilles 5 mm (au lieu de 6 préconisée).
Me reste plus que les manches à tricoter.

Et enfin, une expérience que j’ai tenté, celle de tricoter directement des « mouchoirs de soie », c’est à dire des carrés de soie non filé, que j’ai tout simplement étiré puis tricoté :

J’ai teint les carrés avant de les étirer. Le tricot a un aspect très souple et très soyeux, cela semble relativement solide (bon je ne pense pas que cette technique puisse s’utiliser pour un pull). Prochaine expérience, les mêmes carrés mais tissés, et puis plus tard, de la fibre de mouton juste étirée et tricotée (à la manière des châles islandais).

Je parlais de ma nouvelle liseuse dans mon billet précédent, après 1 mois d’utilisation, j’en suis toujours aussi ravie. Du moment que l’on peut trouver des livres  qui ne possèdent pas ces fichus DRM (gestion des droits numériques), on peut garder les ouvrages sur la liseuse indéfiniment, les lire et les relire, les imprimer, les prêter etc…
Hélàs, les éditeurs marchent dans les pas des majors et font donc les mêmes erreurs qu’eux. Là où les majors retirent les DRM sur leurs MP3 parce que c’est un échec commercial, les éditeurs en mettent dans leurs e-books (e-books qu’ils n’éditent qu’à reculons, en France).

J’ai mis un petit temps à m’adapter au changement de support de mes lectures, passer d’un livre-papier à une liseuse électronique ; la première fois j’ai eu un peu de mal à « entrer dans l’histoire » mais au bout de quelques jours je me suis complètement adaptée. Cela ne me manque absolument pas de tourner les pages d’un livre, au contraire. Je peux me blottir dans mes draps le soir, et ne pas faire de courants d’air quand je tourne les pages… :rolleyes_tb:

Et les biquettes ?

En consultant les statistiques pour mon blog, j’ai vu que, sur un top 20 des mots clés tapés dans Google pour arriver jusqu’ici, le mot « biquettes » arrive en 3ème position :shock_tb:

Faut dire que les biquettes sont absolument craquantes, non ?

:wub_tb: Aaah Billy Boy… De race typiquement lorraine, Billy Boy a été élevé au biberon et est resté très câlin. C’est Marylène qui l’a récupéré dans son troupeau de chèvres angora, et je ne manque pas d’aller lui faire des papouilles quand j’en ai l’occasion ! (par contre, pour le filage, au niveau du poil c’est 0, rèche et court, rien à en tirer)

Oui oui, ici c’est bien un blog de tricot… mais aussi de filage, de plus en plus de filage d’ailleurs.

Mon Suzie et moi on s’entends très bien, voici le premier fil issu de mon nouveau rouet muni de sa tête haute-vitesse :

Mélange 50% laine 50 % soie, 150 grammes environ 865 mètres.

Et puis le suivant est en cours :

C’est le vert que je trouvais un peu vif, mais sa future propriétaire appréciant la couleur, on y va ! Je ne pense pas le retordre, ce fil restera « célibataire » pour avoir davantage de métrage.

Lily of the valley n’a guère avancé, donc pas de photos pour cette fois. Je cogite toujours sur Am Kamin, le cardigan bavarois. En fait je n’arrivais pas à me décider sur le fil à utiliser. J’attends de chez Jamieson’s la qualité « Aran » en rouge, et comme le fil de Am Kamin d’origine fait 75 m pour 50 grammes, le poids « Aran » devrait être parfait (100 gr et 140 mètres).

Par contre, j’ai commencé une babiole, un petit encours qui ne comptera pas très longtemps tellement il sera vite réalisé :

« Bolsa de llama » dans l’ouvrage « Andean Folk knits« . C’est un petit sac en forme de lama (bon ben oui, j’aime aussi les lamas maintenant…). Je le tricote en « Alpaga » (pur alpaga, restons chez les camélidés) de Fonty. Il monte vite, ce que vous voyez c’est le corps du sac, les pattes du lama seront tricotées depuis le corps, à la manière du pouce des moufles norvégiennes (on tricote les mailles où iront les pattes dans une couleur contrastante, puis on relèvera les mailles ultérieurement). Les mailles pour le cou seront reprises autour de l’ouverture, idem pour la queue.

Et puis, c’est le printemps, mon petit pêcher est en fleurs. Je suis toujours aussi émerveillée des fleurs des arbres fruitiers, chacune est une promesse d’un beau fruit à la fin de l’été…