Mémère

Mémère n’est pas ma grand’mère, mais elle aurait pû, car elle est probablement née à la même époque, et plus ou moins au même endroit. Je rêvais depuis quelques années d’un rouet suisse ou savoyard, coup de cœur en rapport avec une partie de mes origines (savoyarde et suisse).

Lorsque Kty a annoncé sur le forum filage qu’elle en avait trouvé un, et qu’il était à adopter, je n’ai pas hésité !

Un rouet Suisse ?

Un rouet Suisse ?

Ce qui distingue ce type de rouet par rapport aux autres, c’est sa pédale latérale. Cela semble courant dans la zone Savoie-Franche-Comté-Suisse et j’en ignore la raison ; parmi les hypothèses avancées, le fait d’avoir l’épinglier face à la lumière, ou encore la place qui permet de poser une quenouille à côté de soi, ce qui ne serait pas possible avec un rouet classique.

Mémère présente quelques petits détails de conception qui laissent à penser que son constructeur était ingénieux et souhaitais réaliser un rouet qui dure longtemps. L’axe de la roue est facilement accessible :

Axe de la roue

Axe de la roue

J’aime le système d’attache en laiton de l’axe de l’épinglier, ainsi que la forme ergonomique de celui-ci un peu en corolle (sachant que le fil arrive pas mal de côté) :

Axe de l'épinglier

Axe de l’épinglier

Fait assez rarissime, Mémère possède deux épingliers et deux bobines, un épinglier en métal que je trouve superbe :

Détail de l'épinglier métal

Détail de l’épinglier métal

Et un en bois (notez la partie métallique qui évite que le fil ne frotte sur le bois) :

Détail de l'épinglier bois

Détail de l’épinglier bois

Sur l’épinglier métal, on peut lire « Vallorbes ». Peut-être s’agit-il de la commune Suisse de Vallorbe, près de la frontière française côté Doubs ? Kty a acheté ce rouet en Suisse en tout cas.

Détail de l'épinglier métal : Vallorbes

Détail de l’épinglier métal : Vallorbes

Mémère file très bien, mais la pédale qui n’est pas dans l’axe de la roue est au début déroutante. Il faudrait filer woollen de la main gauche pour que le fil arrive à peu près dans l’axe de l’épinglier, ce qui n’est pas vraiment mon cas car j’étire ma toison de la main droite. Donc le fil arrive davantage à angle droit mais ça fonctionne quand même.

Le filage sur un rouet à pédale latérale, ça donne ça :

Filage avec mémère

Filage avec mémère

Rocket Stove et chauffage écologique

Encore une longue absence, mais pour une bonne raison (comme toujours… :king_tb:)

Voilà déjà quelques temps que Cher&tendre et moi avions en projet de remanier et refaire complètement notre séjour-salle à manger, et l’idée de construire notre propre moyen de chauffage a fait son petit chemin aussi…

C’est ainsi que, mûs par un instinct de conservation probablement, nous nous sommes empressés de nous mettre à l’œuvre à la fin de l’été, laissant tomber tous nos autres gros projets en cours, pour nous consacrer à la construction d’un poêle à bois de masse, de type « rocket stove », et accessoirement pour refaire complètement à neuf notre salon. Chez nous, refaire le salon, cela veut dire construire les meubles qui vont avec.

Mais qu’est-ce que c’est qu’un poêle de masse ? Wikipédia le dit mieux que moi :

Un poêle de masse ou poêle à accumulation est un appareil de chauffage qui compte sur des matériaux lourds (pierre, brique, béton) pour accumuler l’énergie d’une flambée rapide et intense (environ 2 h) et restituer longuement la chaleur une fois le feu éteint (jusqu’à plus de 24 h).

La diffusion de chaleur se fait notamment par rayonnement infrarouge. Les poêles à accumulation disposent également d’un circuit d’échange (canaux ou chicanes) permettant de récupérer la chaleur des fumées avant leur évacuation par le conduit.

Une autre particularité de cette technique est la combustion à très haut rendement réel (entre 80 et 87 % du PCI – pouvoir calorifique inférieur du bois), ou post-combustion, réduisant les émissions de monoxyde de carbone, particules fines et autres polluants habituellement générés par la combustion au bois.

Cher&tendre, chargé de mission pour la construction dudit poêle de masse, a opté pour une variante, le « rocket stove ». Là encore, Wikipédia vous dira mieux que moi ce que c’est :

Le Rocket stove ou poêle Rocket (fusée) est un type de poêle de masse appelé ainsi à cause du son qu’il produit en fonctionnement, semblable à celui d’un tuyère de fusée.

C’est un foyer semi-ouvert composé :

* d’un orifice d’alimentation permettant l’arrivée d’air et la mise en place du combustible ;
* d’une chambre de combustion ;
* d’une cheminée d’évacuation isolée.

C’est cette isolation qui est responsable de l’excellent tirage produisant le son caractéristique.

Nous avons opté pour construire un Rocket stove parce qu’il semblait plus accessible à des novices en poêle de masse ET en maçonnerie. Et sa simplicité en même temps que son efficacité, nous attirait. Nous avons utilisé plus de 500 briques, pour un poids total d’environ 1,5 tonnes, ce qui classe notre poêle de masse dans la catégorie des « petits » (certains poêles peuvent peser jusqu’à 3 tonnes, voire davantage).

Nous avons équipé notre poêle d’une banquette chauffante, l’évacuation des fumées passant dessous avant d’aller dans la cheminée.

Allez zou, les photos !

Le début des travaux, avec la double-cheminée au milieu, le foyer à droite (le chargement du poêle se fait dans l’autre pièce, nous avons ouvert la paroi. Ainsi, le séjour reste sain et exempt de toutes ces fines poussières de cendre qui salissent tout et qui bouchent les bronches).

L’enceinte visible, de couleur ocre, avec la « cheminée à double-enceinte » et en bas la sortie des fumées.

La sortie des fumées ; avant d’entrer dans la cheminée, les fumées vont se promener sous une banquette et sortir par l’orifice prévu sur la gauche.

La future banquette et le tuyau des fumées qui circule dessous avant d’aller dans la cheminée :

Et voici le poêle terminé :

L’expérience fut intéressante mais éprouvante (nous n’avons pas pris de congés pour rénover notre séjour). Il n’est pas si difficile de concevoir un poêle de masse, et qui fonctionne, bien que notre poêle soit perfectible (le prochain sera encore mieux).

Nous faisons 1 à 2 feux par jour, selon la température extérieure. Nous brûlons beaucoup moins de bois qu’avant, et nous avons beaucoup plus chaud.

La chaleur est douce, pas de sensation de chaud-froid ni de courant d’air. Le poêle est moins contraignant à l’usage qu’un poêle classique, une fois le feu terminé, il n’y a plus à se soucier de rien. Par contre, il y a un effet « retard » entre le moment où l’on fait un feu, et le moment où le poêle commence à rendre la chaleur : environ 3 heures pour le nôtre. Plus le poêle est « de masse », et plus grand est cet effet retard.

La banquette chauffante est un vrai délice pour tricoteuse…

Maintenant qu’on a découvert les joies du Rocket stove, impossible de revenir à un poêle à bois classique, cher, peu efficient, salissant.

Vue d’ensemble de notre séjour complètement refait de nos petites mains :

A part ça, un peu de tricot, un peu de filage.

Des moufles, modèle « Hippocampus » sur Ravelry (existe en français) :

Laine cardée et filée main, mélange de mérinos et d’algues. J’ai fait un retors navajo pour conserver l’alternance des couleurs créée au cardage.

Et puis une autre paire de moufles issues de l’ouvrage « Selbuvotter » :

Laine « industrielle », mais teinture rouge à la cochenille.

Rétrospective

Rétrospective de mes derniers mois en images…

Début mars, un bol d’air cévenol, chez Pascal et Joëlle :


VTT au bord de la méditerrannée, c’est une période de l’année où les plages ne sont pas encore fréquentées !


Embouteillage d’ânes.  Et il faut arriver à passer de l’autre côté !


Un âne curieux, des fois qu’on ait des friandises dans la poche…

Fin mars, le show de Vierzon spécial alpaga  a eu lieu comme chaque année.


Miam des toisons d’alpagas !

Je ne résiste pas au plaisir de vous présenter ces bouilles d’alpagas. Comme chez les humaines, chaque animal a sa morphologie.

En avril, Digitale est venue me rendre visite et m’a appris que pas loin de chez moi, il y avait des pelouses calcaires (au biotope très particulier).


C’était la pleine floraison des anémones pulsatilles. On se serait crû dans les cévennes, avec les genévriers en arrière-plan.

Début mai, j’organisais un stage de filage. Ce fut un très beau moment d’échange, autant de savoir, que d’amitié.


Cardeuse et fibres à libre disposition.


La ronde des rouets, chaque stagiaire a un rouet pour lui tout seul. Je préfère limiter le nombre de participants afin que tout le monde puisse travailler sur un rouet.

Sur le plan tricot, Fireside, après avoir beaucoup stagné, est presque terminé (me reste 1/2 manche). Le rese n’a pas avancé d’un poil.

En revanche, j’ai monté une chaîne pour tisser une étole.


Chaîne en laine et coton, trame en soie. Pas facile de tisser de la soie. Elle glisse beaucoup.

Côté filage, j’ai terminé de filer une toison d’alpaga grey-rose.


C’est une couleur que j’apprécie beaucoup, à mi-chemin entre du gris, et du chocolat, ça donne des reflets un peu violine assez particulier. Souvent les alpagas de cette couleur, ont des parties plus ou moins grises et brunes, alors j’ai trié les deux dominantes pour en faire des écheveaux séparés. On voit la partie foncée de la toison sur la gauche de la photo.


Une nappe aux couleurs de l’arc-en-ciel…


La nappe une fois filée. Dommage, je la trouve un peu terne. Cette fois j’avais partagé la nappe en 3 parties, en essayant d’avoir autant de couleurs dans les 3 parties. J’ai obtenu un fil à  3 brins, où le changement de coloris se fait de façon plus « subtile » (ou fondue), que dans un retors navajo.