Du cachemire

Ah l’été…

Cela faisait quelques temps, pour ne pas dire années, qu’ici l’été n’avait pas ressemblé à un vrai été. Alors, ces derniers temps, je profite du beau temps et je file dehors à l’ombre, plutôt que de rester dedans derrière mon ordinateur. Le reste attendra… le mauvais temps ! :cool2_tb:

L’Aire, la rivière qui coule au fond de mon jardin, par une belle journée d’été.

Donc pas de photos de tricot, mais au menu, des écheveaux, un fuseau Serbe et des bébêtes… :rolleyes_tb:

Il y a 3 semaines maintenant, avait lieu à Semur en auxois un stage filage « perfectionnement ». Il y a un compte-rendu ici.

Dans la foulée, avec Jeff, nous sommes allés chercher un couple de chèvres cachemire, en Haute-Provence.

Il faisait un temps superbe. Nous avons visité la boutique des Créations du Bochaine vu qu’on passait devant… d’ailleurs les éleveurs de chèvre cachemire chez qui nous sommes allés, font partie du groupement. Le Bochaine a fait un travail remarquable, que de tentations dans la boutique ! Mais j’ai été sage. Il faut dire qu’étant fileuse, l’idée d’acheter une pelote d’angora m’effleure bien moins qu’avant.

Ensuite, une petite visite de la ferme de la Montagne, et la découverte des chèvres cachemire :

Il y a aussi des chèvres angora sur la photo, saurez-vous les reconnaître ?

Et c’est ainsi que nous sommes repartis avec deux petites biquettes âgées de 5 mois.

Qui apparemment se sont bien adaptées à leur nouveau domicile :

Le cachemire et le mohair sont donc deux fibres qui viennent de nos amies les chèvres. Les races ne sont pas les mêmes. La chèvre angora est originaire de Turquie, tandis que les chèvres cachemire (il en existe plusieurs races) viennent plutôt de l’Himalaya. L’angora est tondue deux fois par an et donne le mohair, le cachemire est traditionnellement récolté par brossage, car il s’agit du sous-poil de la chèvre, et chaque animal en fournit à peu près 300 grammes par an.

Aujourd’hui on tond ces chèvres par souci d’économie de temps et gain de productivité. Mais la toison étant constituée de jarre et de sous-poil, il faut séparer les deux. A à la main je peux vous dire que c’est presque mission impossible (à part Kty mais elle c’est une extra-terrestre :lol_tb:). Il faut donc pouvoir faire éjarrer mécaniquement ce cachemire (séparer le sous-poil du jarre), autant de raisons qui expliquent à la fois la rareté de l’animal, et le prix élevé de la fibre, car il existe très peu d’entreprises pouvant faire ce travail en Europe.

Bon et puis comme autre sympatique bestiole qui est revenue avec nous de ce périple :king_tb:, une gentille petite lapine, de race angora français :

Bon alors, la difficulté c’est d’arriver à se mettre en tête qu’une chèvre angora donne le mohair, alors qu’un lapin angora donne… l’angora ! Les subtilités de la langue française… :doh_tb:

Le lapin angora français s’épile. J’avoue avoir énormément de mal à me faire à cette idée, alors cette petite lapine se fera plutôt raser, on verra bien et tant pis si le poil est moins joli.

En parlant de lapin angora, j’ai filé celui qu’Annick une fileuse, m’a offert :

Et en parlant de chèvres cachemire et angora, j’ai filé un peu de toison d’une chèvre issue d’un croisement accidentel entre une chèvre cachemire, et une angora :

Aux US, on appelle ce genre de croisement du « cashgora » et j’en ai déjà filé. Et bien la toison que je viens de filer n’a pas grand’chose en commun avec le cashgora. Je pourrais deviner dans cette toison, quel est le poil angora, du sous-poil cachemire, du jarre. Car on retrouve les 3 mêlés, mais le jarre est présent en bien moins grande quantité que dans une toison de cachemire. Donc, j’en viens à me demander si ce qui est vendu pour du cashgora aux US en est bien :ponder_tb:

Autre filage, du gotland (de couleur naturelle grise), teint avec des teintures alimentaires dans les tons de rouge et jaune (ça donne, sur le gris, un rouge foncé un peu indéfinissable), et cardé avec du kid mohair blanc :

J’ai mis d’un côté du rouleau de ma cardeuse le gotland, au centre moitié gotland, moitié kid mohair, et de l’autre côté le kid mohair. Une fois ma nappe cardée, je l’ai filée (woollen, pour garder le gonflant du mohair) par un bout et retordue navajo. Le résultat est un fil qui passe doucement du gotland au mohair, d’un bout à l’autre de l’écheveau.

J’aime ! :wub_tb:

Enfin, après la matière première sur patte et le résultat filé, je vais vous parler d’un outil pour filer. Il s’agit d’un fuseau Serbe, en bois, qui a rejoint mon début de collection de fuseaux (et voui…) :

Il ressemble aux fuseaux russes et tibétains, j’en déduis qu’on doit l’utiliser plus ou moins de la même manière, c’est à dire posé sur un support (comme sur cette vidéo : c’est impressionnant !). Je n’ai pas encore bien pris le temps de faire des essais, ça va venir.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Je m’aperçois que je vous en ai écrit une « tartine », mes messages sont plus rares mais plus long du coup :tongue1_tb:

Bonne fin d’été à tous !

Entre deux…

Rentrée lundi du premier stage filage que j’ai animé à Semur-en-Auxois, je repars demain animer un autre stage à Vierzon… Autant dire que c’est la course ! :shock_tb:

Ce fut également la course pour être prêt à temps pour le stage du 25 et 26 avril. L’atelier où il devait avoir lieu  n’était pas complètement terminé d’être rénové, malgré que Jeff y travaillait depuis plus d’un mois. Il faut dire que les travaux n’étaient pas prévus si tôt.

Nous avons loué un camion pour apporter un couple de chèvres angora, en provenance de l’élevage de Marylène, qui habite près de chez nous :

Biquettes

Ce qui nous permet d’avoir désormais les principaux représentants des animaux à fibre : alpagas, différentes races de moutons (laine), des chèvres angora (mohair), et des lapins angora.

Lorsque les chèvres sont arrivées, les autres animaux ont été très curieux :

Mais au final leur acclimatation s’est bien passée.

L’atelier rénové où se déroulera désormais les stages, est une pièce magnifique, très lumineuse avec une grande verrière. A l’origine c’était l’atelier de ferronnier du grand-père de Jeff.

Atelier

Je verrais bien des plants de coton en pot devant la verrière 😉

Situé en plein centre-ville de Semur, on y accède par un petit chemin fleuri dans une arrière-cour :

Et pourtant, on a l’impression d’être en pleine campagne :

Tout le matériel était prêt :

Au programme du stage, une visite aux animaux, et épilation d’un petit lapin, en vue de filer la poignée de poil obtenue :

Et bien sûr, cardage, peignage et filage :

Le tout agrémenté de repas mitonnés par Cher&tendre et Jeff :wub_tb:

Si vous voulez voir d’autres photos de ce stage, rendez-vous sur mon site dédié ici. Le prochain stage aura lieu le 6 et 7 juin prochain.

Le 1er et 2 mai prochain, j’anime bénévolement un stage filage spécial « alpagas », pour l’association « Alpaga Développement« . Au menu du stage, filage de l’alpaga, et démonstration de tonte des animaux, car le stage a lieu à l’occasion du passage du tondeur spécialisé dans les alpagas chez Marie-Geneviève, présidente de l’association.

Donc, je retourne à mes valises car le départ est prévu pour demain.

Un peu de filage, beaucoup d’animaux

L’été continue de se dérouler sous le signe des rencontres, toujours très enrichissantes. Comme d’habitude, quand je suis en vadrouille, le tricot/filage/tissage n’avance guère, mais bah, j’aurais bien assez le temps cet hiver.

D’abord les journées mérovingiennes de Marle, où j’ai enfin fait la connaissance de Bulle, qui était accompagnée de Fanny. Ce fut aussi l’occasion de revoir Perline, que j’avais déjà croisé lors du festival d’histoire vivante de Marle, mais sans savoir qui elle était !

Quand le XXIème siècle rencontre le VIIème siècle (à peu près), à gauche Perline et au premier plan ses superbes galons aux tablettes.

Les Francs de Marla Curtis nous ont fait des démonstrations de lancer d’armes (impressionnant le lancer de la hache francisque !!), et longuement expliqué les teintures végétales. Nous avons pu découvrir dans le jardin, des plantes tinctoriales comme la garance et le pastel. A la fin de la journée nous nous sommes régalés avec une excellente soupe aux fêves :tongue1_tb:

Ensuite ce fut le tour de la Fête de la tonte organisée par Horizon Mohair (Marylène). Les chèvres angora se tondent deux fois par an, au début du printemps et à la fin de l’été.

C’est l’occasion de réjouissances chez Marylène, avec un marché paysan, des démonstrations de tonte, de filage et tissage, le tout clôturé par un défilé présentant les créations en mohair que Marylène fait réaliser au fil de l’année, ainsi que les articles transformés par la Sica Mohair.

Damien le tondeur, en action. La tonte d’une chèvre est plus longue que celle d’un mouton, environ 10 minutes pour la chèvre, contre 3-4 mn pour le mouton.

Démonstration de filage de mohair, sur ma droite du mohair teint avec de la cochenille (rouge et orangé), et de l’oignon (jaune).

Pouxy est venue exposer ses porcelaines froides. J’ai craqué pour l’une de ses sympathiques vaches.

Et puis, enchantés de notre premier séjour bourguignon, nous avons décidé d’y retourner tant que l’été était encore là. Par chance, ce week-end a été estival, et nous avons pu profiter du merveilleux parc de Jeff, qui élève quelques animaux pour son plaisir, et commence à filer…

C’est-y pas du bonheur, ça ? Un lapin, les doigts de pieds en éventail.

Je fais connaissance avec une vache naine. Au premier plan à droite, un mouton « thônes et marthod », à gauche une jeune brebis racka, qui, quand elle sera plus âgée, ressemblera peut-être à ce mouton-là.

Ici ce sont des cochons nains. Aaaah les  petits cochons, ils sont mignons et craquants, j’ai un très gros faible, et ce depuis toujours, pour les petits cochons.:wub_tb:

Et enfin, avec Jeff, nous avons commencé à mettre en place l’ébauche d’un futur stage filage, chez lui, dans son parc si le temps le permet. Michel et moi animerons le stage, Cher&tendre et Jeff se chargerons des repas (et Jeff est un vrai cordon bleu !).

Manu en train de filer sur le rouet « Victoria ». Une idée du prochain stage… :cool1_tb: