Ce printemps, comme je l’écrivais dans un précédent article, j’ai fait naître quelques poussins. Mes espoirs ont été comblés, je voulais un peu plus de Faverolles, et une poule est née. Je voulais commencer l’élevage de Meusienne et j’ai eu 3 coqs et 5 poules. Meusienne et Faverolles sont des races très proches, seule la barbiche les différencient. Il est possible d’avoir les deux races avec un coq d’une race et les poules des deux races. Ce que j’espère pouvoir obtenir.
C’était donc la première fois que je faisais naître des poussins, et je me suis posée beaucoup de questions sur la manière de m’y prendre. J’aime bien me rapprocher le plus possible du cycle naturel de la vie, l’idée de devoir éclairer les poussins 24h/24 (au début de leur vie ils ont besoin de chaleur, 38°C) et de les nourrir aux granulés à la composition plus que douteuse, ne m’emballait pas plus que ça. A la fois, j’ai tellement souvent lu de faire attention aux carences et aux parasites type coccidiose, qu’avec les granulés on évitait ces problèmes, que j’ai un peu douté.
Mais bon mes convictions personnelles ont pris le dessus, et j’ai élevé mes poussins sous plaque chauffante, qui n’éclaire pas (donc croissance des poussins plus lente), et fait ma semoulette moi-même. Pour éviter la coccidiose (une infestation parasitaire fréquente), je leur ai donné du sable à volonté (plutôt que des antibiotiques en préventif). Par chance Cher&tendre possède un « Mémento Agricole » daté de 1923 où j’ai pu trouver toutes les informations nécessaires à la réalisation de la pâtée de mes poussins. Rien de compliqué à cuisiner : œuf dur avec coquille, pain, ortie, et sable. Petit à petit je remplaçais l’œuf par des restes de table coupés finement pour les petits becs, et ajouté du boulgour. J’ai moulu des graines et incorporé dans la pâté, donné aussi de la salade. Aujourd’hui, je suis fière de pouvoir dire que mes poules nées chez moi n’ont jamais mangé de granulés du commerce. Et que je n’ai eu à déplorer qu’un seul cas de coccidiose sur 8 poussins, heureusement soignée à temps.
Vu la taille (près de 4 kgs à 6 mois) et l’activité de mes coqs, ils ne m’ont pas l’air carencés. Et une poule pond depuis quelques jours.
Ce qui est chouette dans le fait d’élever ses poussins, c’est qu’ils ne sont pas farouches du tout.
Bon c’est sûr que les deux coqs m’ont un peu impressionnée au début, surtout qu’ils étaient en pleine poussée d’hormones. Ca se calme un peu, et puis je leur ai bien expliqué que j’étais coq en chef et que c’est pas eux qui commandent !
Z’avez pas souvent vu des pattes de poules en aussi gros plan, hein ?
Par contre, le poulailler était un peu petit pour accueillir toute cette turbulente jeunesse, et cet été il a fallu agrandir d’urgence. Surface intérieure triplée, isolation thermique et phonique réalisée. Par contre, les poules ça fait beaucoup de poussière, et nous avons dû installer un filtre à air, aussi bien pour mes poumons quand je nettoie le poulailler, que pour celui des poules. On ne parle pas assez de la poussière générée par les plumes des oiseaux. Ce n’est pas que ce sont des animaux sales, mais leurs plumes génèrent beaucoup de poussière. Une bonne ventilation est nécessaire.