Stage filage

C’est sous un magnifique soleil que s’est déroulé le premier (et probablement pas le dernier) stage filage organisé conjointement par la Ferme du Lama Gourmand (alias Michel et Guillaume), et Alysse Créations (alias Sandrine et Richard), ce vendredi et samedi 9 et 10 mai 2008 à Lavigney en Haute-Saône. Les stagiaires ont été de très bon élèves, certains novices total en matière de filage, d’autres venus pour se perfectionner.

Le premier jour, nous sommes allés tâter les fibres sur pattes :

Guillaume a rassemblé les moutons, plutôt farouches (race Solognot), ici l’on voit des brebis et des agneaux (plus foncés)·

Voici Crystal l’alpaga, ooooh la belle toison avec du crimp :tongue1_tb:

Questche à gauche, et Pablo à droite, deux lamas, la première est lainée (=toison proche de celle de l’alpaga), le second ne l’est pas (sous-poils uniquement, obtenus par brossage).

Taya la petite lama, âgée d’un peu plus d’1 mois, était très intéressée et venait sentir tout le monde :

Nous avons appris à carder et à peigner de la fibre brute avec des cardes à main et des peignes :

De gauche à droite : Dung, Geneviève derrière, Michel, moi, Cathy et Monique au premier plan.

Et puis avec des cardeuses à rouleaux (les anciennes machines à coudre font de très bons supports à cardeuses :cool2_tb:) :

De gauche à droite Geneviève, moi, Michel et Anny.

Nous avons appris à filer de la laine et même du coton, réputé difficile car très court :

Et certains sont devenus rapidement mordus :wink1_tb: :

Cathy sur un Little Gem.

Nous avons retordu nos fils :

Moi et Geneviève, en train de retordre sur un rouet de marque Catusse.

L’ambiance était très studieuse et les élèves assidus :

Pendant le stage, Guillaume et Richard préparaient les repas :

Salades, pain fait-maison et oeufs des volailles de la Ferme du Lama gourmand.

Merci à Cher&tendre pour les photos.

Le prochain stage que Michel et moi animerons, est prévu du côté de Vierzon (18) au alentours du 3 novembre, et se déroulera dans le cadre de l’association « Alpaga Développement« . Le stage sera donc orienté spécifiquement sur la préparation et le filage des fibres d’alpaga.

Ce dimanche 11 mai a eu lieu un marché Renaissance à Faverney, Haute-Saône. Photos dans un autre message.

Autour du coton

Le week-end passé était placé sous le signe du Togo. Je me suis prise à rêver qu’un jour, peut-être… En attendant, c’est le Togo qui est venu à moi, et qui m’a laissé ce souvenir très précieux pour une fileuse passionnée autant par les techniques de filage que par le côté traditionnel du filage :

Le coton a été glané dans les champs (ramassé après la récolte) par une vieille femme togolaise, puis elle l’a filé directement sur ces bâtons de bambou (on dirait ?). L’aiguille pour échelle, fait 3 mm de diamètre, on voit que le fil est très régulier, j’ai encore des progrès à faire pour améliorer ma régularité sur mon rouet de compèt’ occidental… Ces deux fuseaux me font beaucoup réfléchir sur la nécessité d’avoir des outils perfectionnés, car ils sont beaux dans leur simplicité. Je ne sais pas combien de temps il a fallu à cette vieille femme pour filer un seul de ces fuseaux. Ils pèsent environ 120 grammes, le coton n’a pas été cardé avant filage, juste égrainé.

Ma visite venue du Togo m’a aussi laissé du coton égrainé, assez pour que je puisse faire des expérimentations de filage et de teinture. J’aime le coton, l’odeur du coton. C’est une fibre étonnante, qui n’a rien à voir avec le coton hydrophile, blanchi et traité pour absorber l’eau, et qui crisse méchamment aux oreilles et aux doigts. Le coton « brut », tel qu’il sort de sa capsule quand la fleur s’est transformée en graine, est de couleur crème (en fait, un peu comme avec les moutons, on a sélectionné les plants qui donnent du coton crème, car il existe différentes nuances, du crème au beige plus ou moins foncé), doux, chaud au toucher et léger.

Premiers essais de teinture, teinture Dylon universelle et micro-onde.

J’ai tout fait à peu près au pif, dans un pot de yaourt vide, je met environ 1 cuillérée à café bien remplie de sel, un quart de cuillérée à café de teinture (ajuster selon l’intensitée voulue), je remplis le pot d’eau chaude, je mélange bien. Puis je mets mon coton, préalablement lavé et humide, dans un récipient plastique (qui ne sert qu’à ça), la teinture avec, je mélange, je pose le couvercle puis micro-ondes. 2/3 mn plein régime, 5 mn de pose, 2/3 minutes à nouveau plein régime. Je laisse refroidir, je rince et voilà.

Même chose avec ce bambou en ruban, on reste dans les fibres cellulosiques, qui ne se teignent pas toujours avec les mêmes teintures que la laine. Toujours des teintures Dylon universelles au micro-ondes, même recette que ci-dessus :

On change de matière, cette fois c’est un mélange de blue-faced leicester et soie tussah, teinture pour soie :

Je bavais d’envie devant les roux, cuivres et bronze des copines du forum filage, Monique et Florence m’ont donné des trucs pour y arriver, voici mon premier essai mais il ne me plaît que moyennement car je n’ai pas réussi à reproduire ce dont je rêve. Il me faut encore de la pratique.

J’ai commencé à tricoter une paire de chaussette avec mon mélange mérinos/tencel/nylon :

Le talon est en rangs raccourcis à mailles doubles, technique que j’ai pu tester la première fois sur mes chaussettes à perles. Au début, j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour arriver à un résultat qui me convenait, maintenant j’ai compris le truc et ça va mieux. Tutoriel en images très bientôt.

Et Celtic Dream ? Il avance, depuis cette photo, un bras lui a poussé.

Le week-end prochain aura lieu le Show spécial Alpagas à Vierzon, l’entrée est gratuite, j’y serais avec un petit stand de filage. Bon week-end à tous !

Une laine à chaussette

J’ai terminé tous mes encours tricot ! :jittery_tb:Vous pouvez donc aller voir ma Lacy Dress ici, et mon châle Faroé là.

Et une petite photo du châle faroé avant blocage :

C’est toujours suprenant comme la dentelle s’épanouit au blocage, devient plus régulière et aérienne ! Pour ce châle, j’ai utilisé une de mes laines filées à la main, du blue-face leicester coloris oatmeal veiné de soie tussah, un régal à filer, un régal à tricoter. Par contre, j’ai dû raccourcir mon châle de 4 rangs pour cause de manque de laine, mais ça n’est pas trop grave, ça ne nuit pas à l’ensemble.

Quant à la Lacy Dress (pas bloquée, je n’ose pas trop avec le coton), vous ne la verrez pas portée sur moi car elle est trop froide et ajourée. En tout cas elle me va, c’est le principal. Me reste plus qu’à attendre les beaux jours pour la porter.

Donc, mes aiguilles étaient libres pour un nouvel en-cours, et ça tombe bien car j’ai eu un coup de coeur subit pour ce modèle :

« Vest for a fiancé », dans « knitting with a smile« . J’ai choisi de la pure laine « Ambiance » de Fonty, je garde le noir comme couleur de fond, le blanc pour le détail d’une frise en bas, mais j’ai remplacé le rouge et le vert, trop « pétant » à mon goût et à celui de Cher&tendre à qui cette veste est destinée, par du rose et violet. C’est un modèle traditionnel suédois, qui se construit exactement comme un norvégien, c’est à dire que la veste se tricote en rond, avec des steeks pour le devant et les manches.

Côté filage, voici le coton du message précédent, retordu à 3 brins.

J’aime son aspect rustique et le fait qu’il reste des déchets végétaux dans le fil. Cela lui ajoute du charme. Je craignais d’obtenir un fil très irrégulier, mais en fait une fois retordu avec 3 brins, il n’est pas trop irrégulier. Je suis en train de reprendre goût aux fils à 3 brins, bien ronds et plus réguliers que les deux brins, je vous en reparlerais plus tard… J’aime donc filer le coton brut, et j’espère pouvoir renouveler l’expérience.

nappe glitz or Et puis avec cette nappe rouge et or, j’ai obtenu ce fil :

nappe cardee Et avec cette nappe-ci, ce fil-là :

L’envie m’a également titillé d’essayer de créer une laine à chaussette, qui serait la plus résistante possible. Je me suis inspirée d’un article paru dans Spinn-off pour sélectionner les matériaux, ainsi que de la composition des laines à chaussettes que je connais et qui sont très résistantes.

Donc, voici mes matières premières :

De gauche à droite et de bas en haut : 25% de nylon (pour la solidité), 25 % de mohair (un peu pour la solidité, et pour le brillant), un peu de Shetland gris (pour atténuer les couleurs) et 50 % de blue-face leicester (laine, douce et brillante, qui devrait être plus solide que le mérinos).

J’ai teint tout ce petit monde au petit bonheur la chance (teintures Dylon et micro-ondes, j’y ai pris goût :happy_tb:) :

De gauche à droite et de bas en haut : sheltand gris, blue-faced leicester, mohair, nylon.

Et après 3 passages dans ma cardeuse Finest, j’ai obtenu des rubans lisses, doux et brillants :

J’ai commencé à filer mon mélange, je vais essayer de le surtordre un peu, mais pas trop car il perdrait de sa douceur, ce qui serait dommage. Le surtordre permet de le rendre plus solide car plus résistant à l’abrasion. La suite au prochain épisode. :smile1_tb:

Et pour terminer, le gilet de Marie-Antoinette je l’ai tricoté à la machine il y a quelques années et vous avez tous les détails ici.