Deux de finis, trois de commencés

Sahara le pull top-down, est terminé, et étrenné.

Le décolleté ne baille pas, le tombé du pull est impeccable, la ligne parfaite ;  il est  facile à porter bref, un grand classique dont je suis certaine que je le retricoterais en version plus estivale (en coton ou en soie) très bientôt. Ce n’est pas dans mes habitudes de tricoter deux fois le même modèle, c’est dire comme je l’apprécie :wub_tb:

Autre ouvrage terminé, la capeline dentelle de l’ouvrage « Victorian Lace Today » :

Photo sur pieds à venir. Sa forme circulaire fait qu’elle tient parfaitement sur les épaules, contrairement aux châles triangulaires. Et puis, avec son petit revers de col, cette capeline a un air suranné comme je les aime.

Ma tricotîte ne s’étant pas vraiment calmée après ces deux terminés, j’ai commencé gaillardement « Somewhat cowl » (toujours Wendy Bernard), encore un top-down mais cette fois-ci raglan :

Laine « Angélina » de Fonty, 50% mérinos, 50% angora (goûts de luxe, quand tu nous tiens….), coloris violine et non pas gris comme sur la photo. Ca en fera un ouvrage très doux, très chaud probablement, et aussi très léger mais… également très poilu !
Il n’y a pas de nombre de rangs et de mailles dans les explications de Wendy, sauf pour le départ bien sûr. On tricote et arrivé à un certain nombre de centimètre, on laisse les manches en attente, puis on façonne la taille… on ne sait jamais vraiment combien on doit avoir de mailles sur les aiguilles, c’est assez curieux comme sensation.

Un autre petit nouveau, le « Lettuce Coat » (toujours Wendy Bernard, pourquoi changer ?!) dans « Custom knits », toujours un top-down….:happy_tb:

Laine « Akona » de Gediffra, mélange laine vierge et alpaga (ahem, le luxe, et tout ça…). Ah cette laine, elle est douce, gonflante, un régal sous les aiguilles.  Le gilet monte assez vite, bien que le point de brioche soit plutôt long à réaliser.

Et enfin le petit dernier, une veste à gousset, modèle gratuit de chez Drops (je vous donne le lien en français bien que c’est la version in english que je tricote) :

Alors, cela faisait quelques temps que j’avais envie de tricoter le coton nat de chez Fonty, mais avec un impératif : utiliser les 4 couleurs dans un même ouvrage. Le coton nat est en effet un coton dont la couleur est celle de la fleur du coton, et non pas obtenue par teinture. C’est en traînant sur Ravelry, que l’illumination est arrivée. :idea:
Je pense qu’au final les couleurs ne seront pas très contrastées, mais comme il y a de larges aplats de point mousse, j’ai bon espoir que ça se voie quand même un peu dans l’ouvrage fini.

Et enfin je ne résiste pas à partager avec vous cette photo craquante :

Naïade est une petite femelle alpaga née en septembre dernier chez mon ami Jeff. Elle est devenue très familière, et nous suit partout. Ce n’est pas très courant chez les alpagas habituellement farouches. Vous pourrez faire sa connaissance, ainsi que celle de tous les autres animaux de Jeff, lors du stage filage que j’animerai le 6 et 7 juin prochain, à Semur-en-auxois (21).

Microscopie

Que se cache-t-il derrière nos matières premières préférées ? Pourquoi la laine feutre, pourquoi elle peut parfois piquer, quelle est la différence entre de l’alpaga, de la laine et du coton ?

Je vous invite à faire avec moi un plongeon au coeur des fibres, à l’aide de mon nouveau joujou : un microscope équipé d’un appareil photo.

Suivez-moi… :arrow:

Un brin de laine en éclairage épiscopique (par le dessus), grossissement 100 fois :

Voici de la laine, race Limousine, grossissement 100 fois. Le gros poil sur la photo, c’est du jarre.

Le jarre est un poil épais, creux, qui ne prends pas la teinture, et qui fait que la laine ou le mohair, pique. Quand on sait que la finesse d’une fibre détermine sa douceur, on comprends mieux pourquoi le jarre pose problème. Il est donc important de l’éliminer pour obtenir une matière première de qualité.

Un poil de mouton race limousine, grossie 800 fois :

On voit nettement les écailles de la laine, ce sont les écailles, qui en s’ouvrant sous l’action conjuguée des frottements, de tensio-actifs (savon, liquide vaisselle, etc…) et des chocs thermiques, créent le phénomène du feutrage. La limousine est réputée pour feutrer facilement, elle n’est d’ailleurs pas très douce et s’utilise précisément pour faire du feutre.

Un autre poil de mouton, cette fois-ci de race Babydoll, grossissement 400 fois :

Les écailles sont moins nombreuses que pour la limousine.

Du coton, grossissement 400 fois :

Aucunes écailles, le coton ne feutre pas. Mais une forme renflée sur les bords et applatie au centre.

De l’alpaga grossissement 400 fois.

Les écailles sont moins prononcées que pour la laine, ce poil d’alpaga est assez fin.

Les fibres d’origine synthétiques sont assez passionnantes à observer, ici des fibres d’angelina grossies 400 fois :

Ce sont des fibres très brillantes, aux reflets irisés ou holographiques. On en met très peu dans un fil pour lui donner une note scintillante. La fibre n’est pas fine, et elle est très plate.

Quand on l’éclaire par le dessus (éclairage épiscopique), elle brille de mille feux, on dirait la photo satellite d’une ville éclairée de nuit :

Il me reste encore des tas de fibres à observer, du lin, du chanvre, du kapok, diverses races de laine et d’autres sortes de bêtes à poils comme le chameau, le yak… l’observation au microscope est fascinante, c’est la re-découverte du monde de tous les jours qui nous entoure.

Côté tissage, j’ai terminé une étole en coton et soie :

Et Central Park Hoodie est photographié sur pieds dans la galerie de Tricofolk ici et .

Retour dans le passé

Dimanche dernier, avait lieu une reconstitution gallo-romaine à Nasium, retour vers le passé et découverte d’un monde qui me fascine :

Les Leuques, le peuple qui habitait le sud de l’actuelle Lorraine. Nasium était, avec Metz, la deuxième ville antique majeure de Lorraine. Romains, celtes et gaulois sont venus de France entière, d’Allemagne, d’Italie et de Hongrie le temps de cette reconstitution. Les tenues étaient magnifiques, le cadre superbe malgré le mauvais temps persistant…

Un romain à la superbe tenue :

J’ai trouvé une certaine similitude entre le tricot et le « tissu » des cottes de maille :

Il y avait également des gaulois :

Et bien sûr, une telle reconstitution est l’endroit idéal pour rencontrer des fileuses (hélàs, cette gauloise ne parlait qu’allemand mais j’ai pu discuter avec d’autres fileuses) :

Un métier à pesons, chez les Gaulois d’Esse :

Le temps m’a manqué pour faire plus ample connaissance avec les gaulois d’Esse, qui réalisent de superbes tissages et teintures végétales. J’espère les croiser sur une autre reconstitution. La prochaine dans le secteur, aura lieu au Musée des temps barbares de Marles fin juin.

Côté tricoté, pas grand’chose de nouveau, je traverse une période plutôt axée tissage. J’ai pu quand même étrenner Celtic Dream (photo dans la galerie), vu la météo de ces derniers temps :guns_tb:

Sinon, je vous contais mes déboires de tisserande la dernière fois, déboires davantage dûs aux lacunes de nos livres qu’à de réels ennuis avec le tissage, bien que ce que je fasse est loin de la perfection. J’aime l’expression de « tâtonnement expérimental » (Freinet), en gros j’ai besoin de me planter pour comprendre et avancer :rolleyes_tb:

A la fois je n’avance pas à l’aveugle, grâce à Paul en particulier, à Joëlle, Zybe et tous les autres qui m’ont donné le goût et l’envie de me lancer sur le forum filage.

Donc voici quelque chose de montrable :

Une écharpe à capuche, en Soft Tweed de chez Fonty.

Et puis, le petit dernier sur le métier, que je sors dès qu’il fait un peu beau au jardin (l’avantage d’un petit métier) :

Vu de plus près, une étole en coton et soie (cocon et soie, toujours de chez Fonty) :

Je découvre les joies de la navette bateau et des lisières flottantes comme me l’a expliqué Paul.

Le métier à tisser se replie même avec une chaîne montée, et hop il est prêt pour la prochaine scéance de tissage :

Je rêve d’un métier d’une largeur d’au moins 80 cm, pour faire enfin des vêtements… :innocent1_tb: