Tout ce qui suit est la faute à Fleur , ou presque…
Elle a commencé à me mettre sous le nez dimanche dernier, de magnifiques fuseaux. Je me suis souvenue que j’en avais déjà un, un Kokovo léger et très joli. Alors, pour tenter de me justifier à moi-même un deuxième achat particulièrement inconsidéré, j’ai commencé à me servir consciencieusement et sérieusement de mon Kokovo…
Il est très léger, donc adapté pour filer du fin, c’est ce que j’ai fait avec du mérinos que Fleur avait joint avec le fuseau :
Au fur et à mesure que j’estimais mon fuseau rempli et donc trop lourd pour continuer de faire un fil fin, j’enroulais mon célibataire autour de mon nostepinne, petit outil en bois qui sert à faire des pelotes, et en m’arrangeant pour avoir un fil continu à la fin. L’avantage du nostepinne est d’avoir accès aux deux bouts du célibataire, il est donc facile de le retordre à deux brins sans s’emmêler les pinceaux puisqu’on dévide la pelote par les deux bouts à la fois. La méthode qui consiste à faire deux bobines séparées étant plus difficile à gérer, sachant que les célibataires ne demandent qu’à se tordrent entr’eux. C’est Priscilla Gibson-Robert qui donne cette astuce du nostepinne dans « Spinning in the old way« , une référence pour le filage avec un fuseau « top whorl » (volant en haut, comme le kokovo).
Et c’est ainsi qu’au bout de nombreuses heures de filage au fuseau, j’obtenais ce mérinos deux brins :
86 mètres et… 12 grammes
J’aime bien filer au fuseau, mais je le réserve pour de petites quantités de fibres, ou des fibres rares et précieuses que je voudrais savourer. Véro du forum filage m’a récemment envoyé un peu de poils de chameau, qui provenait de la tonte d’animaux de cirque près de chez elle, c’est tout naturellement que je l’ai filé au fuseau :
Le poil est très court, délicat à filer et plutôt doux.
Dimanche j’ai été prise d’une frénésie de teinture et voilà le résultat :
A gauche dans les tons bruns, du noir du Velay, puis en allant dans le sens des aiguilles d’une montre, de l’alpaga gris teint dans des tonalités d’orangé et prune, du bleu du maine vieil or, et deux toisons inconnues (bleue et violette). Au centre, du mohair du Texas.
Côté tricot, ça suit son cours, Lily avance, j’arrive presque à l’encolure du devant :
Bien que j’ai envie de tricoter de petits hauts d’été, je n’ai pas encore trouvé l’inspiration ni la laine qui va avec. Je verrai plus tard…
Pour l’heure, j’ai une pensée affectueuse pour les tricoteuses de TN qui vont se rencontrer ce week-end. Rencontre qui sera suivie de près par celle du forum filage qui aura lieu à la fin du mois dans les Cévennes.