Interlude…

La semaine dernière, j’ai reçu l’ouvrage « Folk hats« . Je n’ai pas résisté au plaisir de tricoter l’un de ces jolis bibis… il y en a beaucoup que j’aimerais tricoter pour moi, notamment Glengarry (le bérêt écossais), le Hunter’s Fedora (chapeau allemand en laine feutrée) et le Pakul afghan…
Celui qui fait mon désespoir c’est « Frontière », un bibi très moulant, qui ne ferait pas bon ménage avec mes bouclettes (naturelles), elles seraient toutes écrasées ! Et pourtant, je le trouve original… :down_tb:

Mais le permier que j’ai tricoté, c’est le bérêt renaissance, j’ai tout de suite beaucoup aimé ce bérêt en velours, et j’avais justement un cône de velours sous la main !

Poinsettia avance au rythme de mes consœurs tricot, et je me suis précipitée cet après-midi pour le photographier lorsqu’un rayon de soleil a pointé son nez complètement inopinément :

Poinsettia
Bientôt la bordure…

La première manche de ASC me paraît looooongue à tricoter :

ASC manche
Le livre indique de tricoter une manche d’environ 51 cm de hauteur, je ne suis pas encore rendue… et je trouve que ça fait bien long, 50 cm pour une manche, à moins que le gilet soit près du corps, ce dont je doute.

Un peu de tricot, un peu de filage. Voici les premiers écheveaux de Spepel :

La laine de Spepel

Et en gros plan :

Spepel

Le résultat me plaît beaucoup ! :smile_tb: J’en suis plutôt fière, parceque c’est le premier fil dont je me suis occupée à toutes les étapes : lavage, cardage, filage et bientôt tricotage.
Mon fil fait environ 50 m pour 50 gr, c’est exactement ce que je souhaitais, pour tricoter un Aran. La laine a l’air toute « ébouriffée » contrairement à certaines laines du commerce bien lisses. Cela vient du fait que je n’ai pas peigné la toison, seulement cardée. Il existe en effet des peignes spéciaux qui permettent de retirer les fibres les plus courtes de la toison, et de ne garder que les longues. De plus, le peigne dispose bien les fibres parallèles les unes aux autres. Mon fil comporte toutes les longueurs de fibres puisqu’il est seulement cardé, d’où cet aspect un peu poilu, mais que j’aime beaucoup.
Une chose m’étonne beaucoup, c’est la couleur de la laine qui varie beaucoup suivant son état. D’abord plutôt brune lorsqu’elle était sale, elle est devenue gris très clair une fois cardée, et puis une fois filée, elle est plutôt gris foncé. Tant mieux, je voulais quelque chose de foncé. Mais c’est un paramètre à prendre en compte lorsque l’on souhaite élaborer un fil particulier. La couleur de la laine en mèche n’est pas la même qu’une fois filée.

2 poinsettias

Je vous remercie de l’accueil que vous avez fait au forum de filage. J’ai passé une partie du week-end a l’améliorer, en particulier j’ai installé un fil RSS, vous pourrez donc surveiller les nouveaux messages dans votre lecteur de news favoris !
Jj’en profite pour vous signaler l’ouverture du blog de Fleur, aussi douée en filage qu’en tricot (ah, ton châle Shetland, Fleur :smile_tb:), et modératrice du forum.

Samedi dernier était une journée placée sous le signe du tricot. Je suis montée jusqu’à la pointe française des Ardennes, juste à côté de Givet, pour papoter tricot avec Dominique. J’ai ainsi pu faire connaissance de la gentille et souriante Alice, et de la malicieuse Zoé !
Quand deux tricoteuses se rencontrent, elles ont vite fait de s’étaler, c’est ainsi que nous nous sommes joyeusement montrés nos en-cours et terminés, livres et nuanciers (à propos Dominique, j’ai clickordé pour le « Folk Hats« … :down_tb:), il y en avait partout !!

Une photo souvenir :

2 poinsettias
Impressionnant, non ?? Dominique tricote son Poinsettia en Kidsilk Haze aiguilles n°4, et moi en Kidopale aiguille n°5. La différence est grande, je pense que j’ai tendance à tricoter la dentelle très lâche (il faut dire qu’avec des pieux de 5 mm et un fil aussi fin que la Kidopale, je risquerais de casser mon fil à trop serrer).

Le corps d’ASC étant terminé, j’ai gaillardement attaqué la première manche :

manche ASC
Deux rangs en avant, un rang en arrière, c’est à peu près le rythme que j’ai sur ce départ de manche, je n’arrête pas de me tromper, la première fois dans la couleur, puis dans les augmentations, puis dans le motif… Heureusement, il n’y a pas beaucoup de mailles !

Et puis, c’est avec une certaine fierté que je vous annonce que j’ai terminé de filer mes 50 grammes de laine « Opaline » ! Ma plus grande joie fut de découvrir, au sortir du rouet, que ma laine est presque « balancée » (autant de torsion dans un sens que dans l’autre), ce qui n’était absolument pas gagné étant donné les conditions dans lesquelles je l’ai filée (ratio de rouet trop faible pour cette finesse de laine, compensation en pédalant vite sinon j’y seras encore…).

Opaline balancee
La photo parle d’elle-même pour les fileuses, mon écheveau reste presque droit, fraîchement sorti du rouet.

Et pour le plaisir, un gros plan (j’ai encore des progrès à faire dans la régularité d’un fil si fin) :

Opaline
Caractéristiques techniques : 25% soie, 75% polwarth, une pointe de corriedale rose. Pour les connaisseuses, ma laine fait 18 wpi, c’est à dire que c’est une laine à dentelle (presque aussi fine que la Centolavaggi, et aussi douce !). Je suis heu-reuse ! :king_tb:

Un forum et l’histoire d’un mouton

Merci pour tous vos messages de soutien et de compréhension concernant mes réflexions existentielles ! De ne pas me sentir seule me fait un bien fou ! :rolleyes_tb:
Ma cardeuse à rouleau est arrivée hier comme prévu, malheureusement, j’ai à peine eu le temps de la déballer et de l’installer.
Le corps d’ASC est bientôt terminé, le châle Poinsettia a ses 3 carrés terminés (et assemblés) :

Poinsettia

Comme le laisse suggérer le titre, aujourd’hui j’ai envie de vous parler d’un mouton : le spaelsau. Je ne remercierais jamais assez Florence, une amie fileuse, qui m’a permis de faire connaissance avec ce mouton (virtuellement seulement, mais qui sait ?). Il s’agit d’un mouton d’origine norvégienne, qui donne une belle laine grise chinée, dont je suis tout de suite tombée sous le charme… (je suis une faible fille, surtout avec les animaux et la laine !!). Florence m’a fait donc un immense plaisir en me faisant provenir de la toison de ce magnifique animal :

Toison brute
On devine déjà que cette laine est colorée, mais elle est encore suintée, et le suint plus la terre, lui donne une couleur jaunâtre.

L’expérience du filage de la laine suintée ne m’ayant pas particulièrement attirée (je n’ai pas d’atelier chez moi pour filer, je suis obligée de le faire au salon, je risque d’avoir des réflexions si en plus de faire pleins de saletés quand je carde, je file de la laine à forte odeure et pas très propre…. :innocent_tb:), j’ai décidé de la laver avant de la filer.
Aidée de Cher&tendre, nous avons donc lavé ce kilo de laine suintée. C’est très gras et très sale, de la lessive ou du savon ne suffisent pas pour la nettoyer complètement, il faut ajouter quelque chose de plus caustique : de la soude.
Le nettoyage se fait à l’eau tiède, en remuant et pressant le moins possible. On rince à l’eau froide, et l’essoreuse est un outil très pratique pour accélerer le séchage de la toison.

24 h plus tard, voici un brin de laine toute propre :
une meche de Spaelsau
Aaaah, c’est beau !! Imaginez la belle laine tweedée que cela donnera ! La toison n’a pas une couleur uniforme, il y a des zones de gris plus ou moins clair, et un peu de brun par endroits.

La cardeuse à rouleau m’a permis de carder entièrement mes 700 gr de laine en 3 heures, ce qui est très rapide par rapport au mohair (1 heure pour environ 100 gr…) :
Spaelsau carde

Maintenant, y’a plus qu’à… la filer. Je commencerais lorsque j’aurais libéré mon rouet (je suis toujours sur la laine Opaline), c’est une laine assez épaisse, donc j’essayerais de faire un fil qui se rapproche des laines Aran (50 grammes pour 70 m), afin de pouvoir tricoter un gilet « folk » sans manches. Une seule chose me gène : déontologiquement, est-ce correct d’envisager de faire un gilet irlandais avec de la laine de mouton norvégien ? :dunce_tb:

Et enfin, c’est avec plaisir que je vous annonce l’ouverture officielle de mon forum sur le filage. Je ne sais pas s’il rencontrera beaucoup de succès, car il y a peu de fileuses francophones. Cependant, cette idée me trottait dans la tête depuis quelques temps déjà, et j’espère pouvoir susciter des vocations en permettant un accès facile à l’information et à l’entraide, en plus de progresser moi-même par l’échange avec des fileuses expérimentées !