Mes idées préconçues sur la couleur tombent les unes après les autres…
J’ai encore les mots de mon prof d’arts plastiques en mémoire (4 ans, ça marque) : « si vous mélangez les 3 primaires ensembles, vous vous apercevrez que vous obtenez toujours la même couleur maronnasse, quoi que vous fassiez ».
Oui, avec la gouache et la peinture acrylique, c’est vrai. Mais j’ai beau faire du n’importe quoi en teinture sur la laine, je n’ai pas encore obtenu cette couleur informe !
D’ailleurs, en théorie, en synthèse soustractive (mélange de pigments colorés, par opposition à la synthèse additive qui est le mélange de lumière), c’est le noir qui est la résultante du mélange des 3 primaires en parts égales. Pas le maronnasse.
Et en effet, lors de mes derniers essais de teinture sur laine, j’ai obtenu, devinez-qui ? Du noir ! Pas du « vrai » noir bien profond, mais du noir quand même. Alors ?!
Début de réponse grâce à Cher&tendre à qui je faisais part hier de mes préoccupations : la gouache est une peinture, elle recouvre. Pour recouvrir, il faut une « charge », même si cette charge est neutre, elle est néamoins présente et influe notablement sur le résultat obtenu.
La teinture est transparente et ne contient donc aucune charge. Le mélange des couleurs n’est pas influencé par un élément tiers, la synthèse soustractive est donc « meilleure ».
Une partie de mes « tests » teinture d’hier :
A gauche, mérinos rouge et au centre, soie maubère jaune d’or. Ce n’est absolument pas ce rouge-là dans la réalité, imaginez plutôt un rouge rosé qui vire doucement au cramoisi et bordeau. Le rouge le plus clair sur la photo est une couleur pure, tandis que le rouge foncé comporte sa complémentaire (vert) en part variables, pour le faire légèrement évoluer.
A droite, agneau violet et vert. J’ai tenté d’obtenir un violet velouté, presque gris-noir, avec des reflets verts. Bien sûr, le violet et le vert comportent tout deux leur complémentaire. Un peu trop foncé à mon goût, la prochaine fois je diluerais davantage. Cette photo est vraiment moche, pas assez de lumière ce matin.
Un fil que j’ai fait il y a déjà quelques temps, et que j’ai baptisé « bois de rose » à cause de sa couleur (plus sombre dans la réalité) :
Il s’agit de mérinos et de soie tussah (couleur naturelle de la soie). J’ai pris un ruban de mérinos, un très fin ruban de soie, et je les ai filés ensembles. Le résultat est un peu marbré.
Voici un essai avec les teintures à froid Dylon :
Mélange de laine colorée en bleu navy, et de mohair en bleu bahamas. Teindre dans un bain de couleur est nouveau pour moi, mais permet d’autres effets que j’espère expérimenter davantage dans les semaines qui viennent.
Pour terminer dans le filage, j’ai filé cette semaine une gourmandise que je gardais religieusement dans mon carton de fibres :
Voici du cashgora, l’une des fibres les plus douces (avec le cachemire) que j’ai touché jusqu’ici (l’une des plus chère aussi, mais c’est une autre histoire ). La chèvre cashgora est issue du croisement entre la chèvre mohair et la chèvre cachemire. Elle a une bouille sympa comme tout (un lien pour en voir, et éventuellement en acheter… non non, moi j’ai pas la place chez moi !). Le flash a écrasé les couleurs, et donne cette fausse brillance à la fibre. Il paraît que c’est une fibre qui ressemble au cachemire, moi je dirais plutôt qu’elle ressemble à l’alpaga, mais en plus doux. Pas particulièrement fine (du moins je n’ai pas trouvé), un peu « lourde » comme l’alpaga, mais douce, moelleuse, légèrement poilue, bref, que du bonheur !
Pour terminer, Marina sent l’écurie comme dirait Rebecca :
Encore une bordure à faire, rentrer correctement les steeks et trouver 14 boutons (arf, le plus dur). Vous ne me verrez pas dedans tout de suite à la cause de l’éternelle quête du Graal des boutons !