Tout est permis !

C’est en tout cas ce qu’il me semble, après avoir terminé de filer toutes les couleurs que j’avais aléatoirement mélangées !


J’ai posé un écheveau de blanc naturel à côté des autres, pour déjà voir un peu ce que ça donne, visuellement. Je ne trouve pas ça si mal. Mais comme me le suggère Fleur, il vaut mieux que je fasse des essais.
Mon « problème » en fait, c’est que je ne me sens pas encore trop capable de teindre environ 200 à 300 gr d’une couleur foncée. Il y a des contraintes techniques, arriverais-je à obtenir quelque chose d’uniforme ? Florence a réussi à obtenir 250 d’une couleur uniforme, mais je suis sûre qu’elle y a passé beaucoup de temps !
Je souhaite rester dans le créneau « laine brute », donc je ne veux pas utiliser du mérinos néo-zélandais d’une couleur naturelle foncée, qui jurera forcément avec ma laine bien brute style Shetlands. Le noir « corbeau du cochon » (c’est à dire l’alpaga noir), comme me le suggère Val, est destiné à un châle, et j’aurais presque l’impression de donner de la confiture aux cochons en l’utilisant pour ce gilet. :ponder_tb:
Donc, la solution d’un mérinos brute mélangé à du mohair assez gros me séduit fortement !

Je vous parlais la dernière fois d’un écheveau à la couleur indéterminée et indéterminable. Le voici en gros plan :


De loin, il ressemble à une espèce de vert kaki, couleur typique résultant du mélange des 3 primaires entr’elles. Mais de près, on discerne toutes les nuances, c’est donc une couleur à regarder de près :tongue_tb:
Je ne sais même plus quelles couleurs j’ai mélangé, probablement un peu de tout sauf du bleu, donc du rouge, du jaune, du violet, du rose, du vert, du blanc… un vrai gloubi-boulga quoi !
Mais finalement, pas vilain, ce qui me fait dire « en teinture, à partir du moment où l’on ne fais pas de mélange trop homogène, tout est permis ». Ce qui va me rassurer dans mes mélanges de couleurs pour l’avenir.

Eris n’est plus puni, j’ai redéfait la bordure du bas, recommencé et largement rattrapé mon retard puisque j’en suis à la manche :

Et le détail de la bordure :

Les petits frères

Depuis la dernière fois, l’écheveau tweedé a 5 petits frères !


Il me reste encore un parme clair à filer, et une couleur indéterminable et indéterminée, mélange osé de vert, violet, rose, jaune, rouge, blanc…

J’essaye de placer les couleurs de façon à ce que la transition entre chaque soit harmonieuse. J’ai très peu en quantités, j’espère arriver à imaginer un petit gilet qui ne consommerait pas trop, afin d’utiliser au mieux ces coloris. Je me demande si le fond blanc serait une bonne idée, j’attends de voir ce que donnera le mélange de toutes les couleurs avant d’aviser.

Toujours dans le domaine du filage, puisque 2 rouets = 2 encours… :rolleyes_tb:


Voici de l’alpaga, dans un beau noir corbeau, c’est la couleur naturelle de l’animal, je ne pensais pas que ces charmants ruminants pouvaient donner une couleur si profonde et intense ! Tellement qu’elle est difficile à photographier.
J’ai préalablement lavé la toison, que j’ai eu brute, et l’eau était presque aussi noire que la couleur ! A croire que le petit cochon doté de ces superbes poils savait que le noir c’est moins salissant que l’écru, et qu’il s’en est donné à coeur joie ! :lol_tb:
La prochaine fois que je fais cette opération, je prendrais une photo du jus noir qui sort de ma toison, c’est assez spectaculaire… Et encore, lorsque je file mon alpaga, j’ai les doigts noirs !

Côté tricot, Lead Or Follow l’écharpe, avant tranquillement :

Par contre, Eris et moi on est un peu fâché ces temps-ci. :mad_tb:
Vous ne le verrez donc pas, car il est puni. Je l’ai même menacé de le détricoter, pour pleins de raisons. Parceque je n’ai pas assez serré le corps, et qu’il est 4 cm trop large. Pourtant, en largeur l’échantillon est bon, je ne comprends pas. Il est également trop long, mais ça c’est moins grave. Et puis, parceque je me suis trompée dans la bordure du bas, lorsque j’ai incorporé les mailles du corps à la bordure, sur les rangs envers, j’ai fait « 2 mailles ensembles » au lieu de faire « 2 mailles ensembles torses ». Résultat, la bordure n’est pas parfaite, et ça, c’est intolérable pour moi. J’ai donc désolidarisé la bordure du corps, et refait l’incorporation avec un crochet (chirurgie tricotique, a dit Cher&tendre en me voyant faire hier). Mais comme je ne suis pas encore complètement satisfaite, je recommence l’opération ce soir, avec un crochet plus gros, et en faisant plus attention (il y a un léger décalage, invisible, mais je le SAIS et ça c’est pas tolérable non plus…)

Une histoire de tweed et de S45

L’histoire était commencée depuis quelques temps. Il est dit que mes expérimentations se font sur la durée, par étapes successives suivies de périodes de réflexions plus ou moins longues.
C’est peut-être ça aussi le travail de recherche. Je n’aime pas faire dans l’empressement (et je n’y arrive pas), de peur de ne pas atteindre le but visé (en l’occurence ici, faire quelque chose qui me plaît !).

Teint1 230106 Tout avait commencé avec du mérinos blanc naturel, celui du gros sac. J’en ai prélevé de petites portions, que j’ai lavées et déssuintées, puis je les ai teintes chacunes dans une couleur unie. J’aurais souhaité en fait beaucoup plus uni que ce qui est sur la photo ! Mais le suint résiduel a probablement empêché une bonne répartition homogène de la teinture.

Teint 230106 Le temps est passé… j’ai sorti la cardeuse à rouleau, pour quand même carder mes petites boules de mérinos. Finalement, c’est plus homogène que ce que je craignais. Les couleurs sont plus douces que prévu, mais assez marquées quand même.

cardage1 230106 J’ai longuement hésité sur ce que j’allais faire de ces couleurs : les filer telles quelles ? Trop monotone ! Les mélanger entr’elles ? Oui, mais de quelle façon ? Logiquement, consiencieusement, ou alors de façon chaotique, au hasard, pour voir ??

:question_wp:

C’est finalement la dernière hypothèse que j’ai retenu. J’ai pris des portions de chaque couleur, selon mon inspiration du moment. J’ai osé mélanger le jaune avec le violet, le rose avec le vert, le bleu avec le jaune et le rouge. Le résultat, le voici :


Des rubans de laine cardée multicolores, tous dans une nuance différente, mais finalement, tous en harmonie car composés des 6 couleurs de base plus ou moins adoucies d’écru.

Le temps est venu de voir le résultat, c’est l’étape du rouet qui est décisive ! Tant que les rubans de laine ne seront pas filés, ils ne donneront pas leur véritable nuance.


Vous pourrez admirez la petitesse du S45, le rouet de compèt’ que le Père Noël m’avait offert !

Le premier écheveau est sorti tout à l’heure :


Je ne sais même plus à quel ruban de laine il correspond exactement. Mais il est composé de bleu, de rouge, de rose, de jaune et de blanc.

La suite dans les jours à venir… Si tout se passe comme je le souhaite, je ferai un gilet en jacquard avec ces couleurs ; je pense utiliser pour la couleur de fond, un mélange 50% mérinos 50% mohair, brillant et écru. Mélange « maison » bien sûr !