Peau de bête, suite et fin

Il me restait une peau de bête de mes précédents essais de teinture :

Cette fois il s’agit d’un peu de toison de frisonne, apportée par Midian à la rencontre des fileuses. C’est une toison qui n’est pas vraiment douce, et dont la couleur naturelle est assez jaune. Je suis donc restée dans des couleurs plutôt chaudes, pour ne pas risquer de les affadire avec la couleur naturelle de la toison. Comme pour mon précédent essai, j’ai rajouté un chouillas de mérinos et de mohair écrus pour éclaircir la couleur.
Voilà :

Je vous présente « ça aurait pu être pire » (va falloir le renommer, ce pauvre écheveau, être affublé d’un nom pareil !), le plus à droite sur la photo, celui où j’ai fait vraiment n’importe quoi :

Comme ma teinture était très « colorées », j’ai préférer la retordre avec une couleur neutre, d’une part on voit mieux les différentes couleurs, d’autre part le gris me semblait aller très bien avec ces nuances. Donc, fil 50% agneau 50% alpaga gris naturel. Et grâce à mon Little Gem et son kit « bulky« , j’ai fait un écheveau de 200 grammes d’un seul tenant, un record pour moi.

Et puis toujours dans le même domaine, sur le forum du filage nous avons lancé une idée, c’est de filer un écheveau sur un thème précis. Nous n’avons pas d’autre contrainte que celle de filer ce que nous inspire le thème donné. En l’occurence ici, le thème est : « L’esprit des Noëls passés, présents et à venir » (d’après la nouvelle « Un Chant de Noël » de Charles Dickens) :

Soie maubère teinte en or, et mérinos rouge et pourpre. La soie est retordue autour du mérinos, à l’image du ruban autour du cadeau. De belles matières, de chaudes couleurs, qui symbolisent pour moi la magie de Noël, qu’il soit passé, présent, et je l’espère, à venir.

Le tricot occupe toujours une place dans mes loisirs, Wrixlan avance, avance :

Lucile me demandait comment je trouvais l’apparence de mon tricot, qui est très serré. Et bien j’aime le fait que ce tricot ait beaucoup de tenue, j’aime d’une manière générale les tricots bien serrés. Et celui-là corresond donc à mes goûts. J’ai d’abord voulu commencer Little River, un modèle d’Alice Starmore. Dame Alice est réputée pour serrer à mort ses tricots, Little River n’échappais pas à la règle, et bien Wrixlan Jacket non plus, bien que ce tricot ne soit pas d’Alice Starmore. L’échantillon est le même que pour Little River. Moralité : je ne suis pas dépaysée avec ce modèle !

Suite des teintures

La semaine dernière, je ne vous ai pas montré tous mes essais de teinture… il faut dire que j’avais un peu peur de vous choquer :tongue1_tb:

Regardez plutôt :

:shock_tb:

Ben oui, je sais c’est pas très beau… Cher&tendre trouvait que ça faisait très peau de bête. Appelons donc cet essai « peau de bête ». J’ai mis un peu toutes les couleurs sur ces deux nappes de pure laine d’origine inconnue. Certaines personnes qui pratiquent la peinture peinture sur soie, ont pour habitude d’éponger avec un foulard de soie le surplus de teinture inévitable qui reste sur le plan de travail au bout d’une séance de travail (ça donne de jolis foulards multicolores). Et ben moi, j’ai fait pareil avec mes nappes…

Bon, c’était un peu foncé à mon goût, j’ai mélangé du mérinos de l’est et du mohair, tous deux blancs, à mes deux nappes, de façon à éclaircir l’ensemble. Le mohair donne en plus une certaine fluidité à l’ensemble, et une belle brillance.
Voici donc le résultat une fois cardé :

Si si, je vous vois déjà douter que c’est la même peau de bête que plus, je vous assure que si !

Et puis voici le résultat une fois filé, sur mon nouveau rouet Victoria, le dernier né de Louët.

Dans la réalité, le violet est plus sombre, c’est presque un gris-violet, qui brille grâce au mohair.

J’ai filé l’agneau violet et vert de la dernière fois. Pour ne pas rendre la couleur trop « fouillie », j’ai laissé ce fil à 1 brin, et je l’ai filé très fin avec mon Little Gem équipé de son kit dentelle haute-vitesse. J’ai obtenu un écheveau de 100 grammes et de 941 mètres :

En réalité, c’est moins violet et légèrement plus vert.

Et puis au niveau tricot, Marina est terminé, je n’ai pas encore trouvé les boutons adéquats mais j’y travaille. Wrixlan jacket a donc pris le relais des tricots du soir :

Et pour terminer, j’ai mis mon blog aux couleurs de l’hiver, à l’instard de Nancy, qui a trouvé un très joli thème pour son blog.

Ah les couleurs !

Mes idées préconçues sur la couleur tombent les unes après les autres… :huh_tb:

J’ai encore les mots de mon prof d’arts plastiques en mémoire (4 ans, ça marque) : « si vous mélangez les 3 primaires ensembles, vous vous apercevrez que vous obtenez toujours la même couleur maronnasse, quoi que vous fassiez ».

Oui, avec la gouache et la peinture acrylique, c’est vrai. Mais j’ai beau faire du n’importe quoi en teinture sur la laine, je n’ai pas encore obtenu cette couleur informe ! :blink_tb:

D’ailleurs, en théorie, en synthèse soustractive (mélange de pigments colorés, par opposition à la synthèse additive qui est le mélange de lumière), c’est le noir qui est la résultante du mélange des 3 primaires en parts égales. Pas le maronnasse.
Et en effet, lors de mes derniers essais de teinture sur laine, j’ai obtenu, devinez-qui ? Du noir ! Pas du « vrai » noir bien profond, mais du noir quand même. Alors ?! :ponder_tb:

Début de réponse grâce à Cher&tendre à qui je faisais part hier de mes préoccupations : la gouache est une peinture, elle recouvre. Pour recouvrir, il faut une « charge », même si cette charge est neutre, elle est néamoins présente et influe notablement sur le résultat obtenu.
La teinture est transparente et ne contient donc aucune charge. Le mélange des couleurs n’est pas influencé par un élément tiers, la synthèse soustractive est donc « meilleure ».

Une partie de mes « tests » teinture d’hier :

A gauche, mérinos rouge et au centre, soie maubère jaune d’or. Ce n’est absolument pas ce rouge-là dans la réalité, imaginez plutôt un rouge rosé qui vire doucement au cramoisi et bordeau. Le rouge le plus clair sur la photo est une couleur pure, tandis que le rouge foncé comporte sa complémentaire (vert) en part variables, pour le faire légèrement évoluer.

A droite, agneau violet et vert. J’ai tenté d’obtenir un violet velouté, presque gris-noir, avec des reflets verts. Bien sûr, le violet et le vert comportent tout deux leur complémentaire. Un peu trop foncé à mon goût, la prochaine fois je diluerais davantage. Cette photo est vraiment moche, pas assez de lumière ce matin.

Un fil que j’ai fait il y a déjà quelques temps, et que j’ai baptisé « bois de rose » à cause de sa couleur (plus sombre dans la réalité) :

Il s’agit de mérinos et de soie tussah (couleur naturelle de la soie). J’ai pris un ruban de mérinos, un très fin ruban de soie, et je les ai filés ensembles. Le résultat est un peu marbré.

Voici un essai avec les teintures à froid Dylon :

Mélange de laine colorée en bleu navy, et de mohair en bleu bahamas. Teindre dans un bain de couleur est nouveau pour moi, mais permet d’autres effets que j’espère expérimenter davantage dans les semaines qui viennent.

Pour terminer dans le filage, j’ai filé cette semaine une gourmandise que je gardais religieusement dans mon carton de fibres :

Voici du cashgora, l’une des fibres les plus douces (avec le cachemire) que j’ai touché jusqu’ici (l’une des plus chère aussi, mais c’est une autre histoire :happy_tb:). La chèvre cashgora est issue du croisement entre la chèvre mohair et la chèvre cachemire. Elle a une bouille sympa comme tout (un lien pour en voir, et éventuellement en acheter… non non, moi j’ai pas la place chez moi !). Le flash a écrasé les couleurs, et donne cette fausse brillance à la fibre. Il paraît que c’est une fibre qui ressemble au cachemire, moi je dirais plutôt qu’elle ressemble à l’alpaga, mais en plus doux. Pas particulièrement fine (du moins je n’ai pas trouvé), un peu « lourde » comme l’alpaga, mais douce, moelleuse, légèrement poilue, bref, que du bonheur ! :wub_tb:

Pour terminer, Marina sent l’écurie comme dirait Rebecca :

Encore une bordure à faire, rentrer correctement les steeks et trouver 14 boutons (arf, le plus dur). Vous ne me verrez pas dedans tout de suite à la cause de l’éternelle quête du Graal des boutons !