Nourriture des lapins en hiver

Voici ce que mes lapins mangent en ce moment :

Nourriture pour lapins en hiver

Des rameaux de noisetiers avec les chatons (fleurs mâles), de la callune fausse-bruyère, du houx (sans les baies ; les piquants ne font pas peur aux lapins !), un peu de genêt et divers rameaux de conifères (attention les conifères n’aiment pas trop la taille, n’abusez pas et ne les étêtez pas).

Curieuses…

Mon petit canard a bien grandi, il fait le double de sa mère, il est super-gentil…

P’tit coin

… et pas farouche 😉

Canard en très gros plan

Les 4 cane pondent depuis quelques semaines, ça donne une belle petite collection d’œufs

De gauche à droite poule pékin, poule meusienne, cane barbarie, cane colvert

Vivement le printemps pour mettre à couver les œufs de colvert !

Au jardin…

Quelques photos des jours passés. Les chenilles éri sont devenues papillon.

Papillon éri

Ce sont des papillons de nuit, calmes le jour et qui s’activent le soir. Ils ne se nourrissent pas, leur seul but est de se reproduire. Au bout de 10 à 15 jours, il meurent, non sans avoir pondu des grappes d’œufs. Le cycle de la vie continue : les œufs donneront des chenilles, qui se transformeront en papillon dans leur cocon, pour pondre des œufs…

Les tomates donnent bien, protégées de la pluie sous l’auvent, et abritées contre un muret plein sud.

Des tomates le 20 octobre

Un paysan nous donnait son point de vue sur le fait que les tomates sont maintenant toujours malades à tel point qu’il faille une serre pour qu’elles puissent donner : selon lui ce qui rend malades les tomates sont les tensio-actifs mis dans les produits de traitement qu’on épands dans les champs cultivés. Ces tensio-actifs renforcent l’efficacité des traitements parce que ce sont des agents mouillants. Ils se retrouvent dans l’atmosphère en grande quantité, et retombent sur les plantes par temps de pluie. Les tomates n’aiment pas l’humidité sur les feuilles. Cette théorie a du sens pour moi, les tomates qui poussent en dehors de l’auvent et qui reçoivent la pluie sont malades depuis le mois de septembre.

Tomates en automne

Nous ne taillons pas nos pieds de tomates. La variété vient de chez Kokopelli, je ne sais plus laquelle c’est, mais je garde des graines d’une année sur l’autre. Pas d’engrais, juste une bonne dose de fumier de cheval au printemps, et nous avons généralement jusqu’en novembre des tomates fraîches du jardin.

Des arroches, j’aime cette plante aussi décorative que délicieuse, facile à cultiver contrairement aux épinards.

Des arroches

Des courgettes cou-tors, j’adore cette courgette déguisée en coloquinte !

Courgettes cou-tors, très ancienne variété

Sur la photo elles sont très mûres, nous les consommons plus jeunes que cela, la chair est plus ferme que celle des courgettes « classiques », elles se prêtent bien à être farcies. C’est l’une des plus anciennes variétés de courgettes.

C’est l’heure de la sieste chez les lapins…

Un lapin qui fait une sieste

Patapouf le lapin-chèvre bleu a bien grandi depuis la dernière photo.

Patapouf

Il est très affectueux, et un brin déjanté, bref c’est le chouchou 😉

Patapouf le lapin.

Mistinguette est une jeune lapine, plus timide que Patapouf, mais adorable aussi (comme tous mes lapins).

Mistinguette la lapinette

Une poule meusienne prends le soleil, les poules ont besoin de d’exposer au soleil de temps à autre, pour synthétiser de la vitamine D.

Une poule qui prends le soleil

Et puis, depuis 15 jours, un petit canard barbarie est né :

Caneton de 1 jour

Couvé par une petite poule naine, Madeleine.

Madeleine et son caneton, 3 jours.

Madeleine et son caneton, 3 jours.

Au milieu des poules.

Caneton à 5 jours.

Je ne l’ai pas éjointé, il sera en liberté dans le jardin avec accès à la rivière, alors je m’en occupe beaucoup de façon à ce qu’il ne soit pas sauvage ! Et Madeleine ma petite poule est très familière, ça aide beaucoup.

Madeleine et son caneton, 10 jours.

Il n’a pas peur des grosses poules, par contre elles sont interloquées par ce drôle de poussin qui patauge dans l’eau !

Mémère et le petit coin.

Naturellement, comme tous mes autres animaux, ce caneton ne verra pas l’ombre d’un granulé, il mange la même chose que les poussins, avec beaucoup d’eau en plus 😉

Caneton, à 10 jours.

… et il est bien parti pour être pot de colle 😀

De la génétique de nos animaux domestiques

Il y a deux courants de pensée parmi ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la génétique et à l’élevage, éleveurs, chercheurs et politiques. L’idée la plus répandue est que la spécialisation est l’avenir de l’homme, au travers d’une sélection animale et végétale bien menée, afin de nous garantir un avenir meilleur en particulier d’éviter la famine. D’autres estiment au contraire que la biodiversité est importante pour la pérennité de nos ressources autant que pour le réservoir génétique qu’elle procure.

Avant les années 1900, chaque région, chaque terroir, avait sa variété de vache, de poule, de porc, de chèvre, de mouton… mais aussi de céréale, de légumineuse, de fruits, de légume ! Je ne sais pas qui a fait la poule et qui a fait l’œuf, si la biodiversité est le résultat de sélections voulues par l’homme ou si au contraire chaque animal, chaque plante s’adapte graduellement à son environnement, au point de créer des variétés. Je penche quand même pour cette seconde hypothèse.

Après la 2ème guerre certains pays mettent en place la « révolution verte », qui consiste à transformer l’agriculture jusqu’ici vivrière en modèle industriel. Plantes et animaux n’ont plus qu’à s’adapter aux besoins techniques et économiques. Par exemple, le blé doit être plus court et ne plus « taller » (former des touffes) pour être plus facilement moissonné, la vache doit avoir une conformation adaptée aux robots de traite, le porc et la poule doivent être capables de vivre dans des espaces réduits.
C’est dans ce but qu’est fondé l’INRA en 1946.
Dans ce contexte industriel, nos espèces domestiques traditionnelles, moins productives mais nettement plus rustiques car adaptées à un climat, un biotope, n’ont plus lieu d’être. Le politique ne s’y intéresse plus, l’industrie non plus et les espèces dites anciennes tombent dans l’oubli ou disparaissent, dans l’indifférence générale.

Aujourd’hui nous pensons qu’il n’existe qu’une seule sorte de vache, la noire et blanche qu’on voit parfois sur les emballages de lait. Que les poules sont rousses ou peut-être blanches, à la rigueur noires, et qu’un petit cochon, c’est rose.

En réalité la vache noire et blanche s’appelle « Prim’Holstein« , hautement sélectionnée pour produire du lait (jusqu’à 45 litres par jour), mais pas pour aller brouter de l’herbe dehors, d’ailleurs cela fait bien longtemps qu’elle n’en mange plus de l’herbe…
La poule rousse est une création de l’INRA et ce n’est pas la seule. Dans le milieu des petits éleveurs on appelle ces créations des « poules indus », capables de pondre leur chapelet d’œufs en 2 années là où les races rustiques vont les pondre en 4 ou plus d’années. A l’instar des légumes hybrides, il n’est pas possible à l’échelle amateur de reproduire à l’identique ces « races » issues de croisements complexes.
Le petit cochon rose quant à lui, est capable de prendre des centaines de kilos en quelques mois alors qu’une variété ancienne va atteindre sa masse idéale en 12 mois et parfois davantage. C’est la même chose pour les poulets de chair, sélectionnés pour prendre 2,8 kgs en 30 jours, contre 9 à 12 mois pour les variétés anciennes.

Ce ne sont que quelques exemples de ce que l’homme est capable de faire pour servir ses desseins. Le problème se retrouve aussi pour les animaux de compagnie et d’ornement, et, ne l’oublions pas, pour les animaux qui fournissent des fibres.
C’est le cas des chèvres mohair, des alpagas, du mouton (mérinos).
Un article paru dans le journal « Lamas et Alpagas » n°13 de juin 2013 dénonçait déjà la sélection des alpagas qui se faisait au détriment de leur confort (la forte couverture de laine sur les joues et le « pompon » de poils sur la tête restreignent parfois fortement la vision latérale de l’animal).
Les chèvres angora ont perdu leur instinct maternel et ne sont plus toujours capables de mettre bas et d’élever leurs chevreaux sans l’aide des humains. Les moutons mérinos ne muent plus et doivent être tondus régulièrement.

Mais cette sélection « agressive » se fait au détriment de la rusticité et de la faculté d’adaptation. Un éleveur très connu dans le milieu des volailles d’ornement m’expliquait un jour qu’il n’était plus possible désormais d’élever la poule Sebright sans la vacciner contre le virus de Marek, sans quoi elle l’attrapait presque systématiquement alors que ça n’était pas le cas il y a 20 ans. La poule de Houdan, qui a connu son heure de gloire en région parisienne au début du XXème siècle pour sa rusticité et la qualité de sa chair, a été tellement sélectionnée pour que sa huppe soit toujours plus volumineuse, qu’elle est devenue difficile à élever, avec un taux de mortalité élevé, ce n’est plus une poule rustique.

Je parle des poules parce que je connais bien, mais on peut l’appliquer à tous nos animaux domestiques. A trop vouloir sélectionner sur un critère particulier, nous « dénaturons » une espèce, animale et végétale. Combien encore de scandales comme celui de la grippe aviaire allons nous devoir subir avant de prendre conscience que nous faisons fausse route ?

Si la biodiversité de nos animaux domestiques  vous intéresse je vous conseille la lecture de ces livrets publiés par l’association « FERME« .