Diversité

Je suis en pleine phase « découverte des races de moutons du monde », grâce aux copines fileuses. On n’imagine pas la diversité des races de moutons qui peuvent exister, avec des particularités à chaque fois : laine courte, très longue, raide, bouclée, grise, beige, fine, épaisse… sans parler de la bouille des moutons eux-même.
Je viens de recevoir de Joëlle un colis contenant toutes sortes de laines de races de moutons qu’elle a récupéré par le biais d’un parc animalier de sa région. Regardez plutôt :

Il y a un peu de tout, et si vous avez envie d’en savoir un peu plus sur ces différentes toisons brutes, Joëlle a fait une très bonne description ici.

En attendant de nettoyer, laver, carder et filer toutes ces variétés, je suis en train de filer du roux ardennais de Florence (race de mouton des ardennes belge). Cette laine me ravit, elle est relativement douce, d’une bonne longueur, mais c’est surtout la couleur dont je raffole, une belle couleur grège avec des poils plus foncés.

Une sorte de laine fantaisie naturelle, quoi. :cool1_tb:

Autre rouet (ben, avec 4, forcément je peux aller jusqu’à 4 encours ! :rolleyes_tb:), autre fibre, cette fois c’est du poil de yack (ou plutôt du sous-poil) :

Difficile à photographier, c’est une fibre brune foncée, très courte, très douce, très difficile à filer. Elle ressemble un peu au qiviut il me semble.

Ne me demandez pas ce que je ferais de tout cela, je n’en ai aucune idée. Je file sans projet précis, sans idée précise non plus, simplement pour le plaisir. J’imagine que lorsque j’aurais des quantités suffisantes de roux ardennais, de bleue du maine grise, de mérinos de l’est blanc, j’en ferais un jacquard. Mais je n’ai pas encore assez de couleurs naturelles pour l’envisager dans l’immédiat. Quant au yack, je n’en ai que 100 grammes, je ne pourrais faire qu’un petit projet avec, d’autant que je n’ai pas envie de le mélanger avec autre chose, je préfère le laisser pur.

Et puis si vous avez envie d’essayer de la belle laine d’éleveurs français, n’hésitez pas à contacter notre « Monsieur Parques » (sic) du forum du filage, qui nous propose une offre intéressante, de toisons de frisons et de lunenberg, lavée ou brute.

Je n’abandonne pas le tricot, même si ces derniers temps le filage occupe davantage mon esprit. Mais pas mes mains ! Voici Nova Scota, photo en date d’avant-hier après-midi :

Il a parcouru du chemin depuis, les prochaines pelotes, à savoir du bambou vieux rose, sont sur les starting blog. Minnie se profile à l’horizon.

Rêver…

Sterenig m’a passé le questionnaire des rêves, voici mes réponses :

De quel modèle de tricot rêvez-vous, en pensant pouvoir le faire un jour ?

Katherine Howard, d’Alice Starmore dans Tudor Roses, probablement le livre d’Alice Starmore que je préfère pour les modèles aussi désuets que raffinés. Des torsades avec de l’intarsia, du jacquard et une coupe cintrée avec des empiècements, ce modèle a tout pour me plaire :wub_tb:

De quel modèle de tricot rêvez-vous, mais en pensant qu’il ne restera qu’un rêve ?

Foolish Virgins de Kaffe Fassett, parcequ’il comporte beaucoup de couleurs, et que la qualité de remplacement pour le tricoter va être difficile à trouver dans ces coloris-là, et aussi parceque c’est de l’intarsia à très haute dose. Pourtant, qu’est-ce qu’il est beau !!

Quelles laines vous font rêver ?

En tout cas pas de marque de laine, mais plutôt une matière, le quiviut, parceque je ne pense pas pouvoir en filer et en tricoter avant longtemps ! C’est le sous-poil du boeuf musqué, très chaud, très doux, très cher….

Qu’est-ce que vous rêvez d’avoir ?

Des aiguilles en bois de rose ou d’ébène (recyclé, bien sûr).

Qu’est-ce que vous rêvez de savoir faire ?

Tricoter presque tous les points sans regarder mes mains, pour enfin pouvoir comprendre les films en V.O. à la télé…

Rêves divers :
– Un projet dont vous rêvez ? Avoir ma maison.
– Un de vos rêves dans la vie ? Pour l’instant, donner des cours de filage. Mais mes rêves vont aussi vite que mes projets en cours, alors qui sait !

Carine et Millaine, de quoi rêvez-vous ?

Côté tricot, Nova Scotia va bien, la première manche est terminée, et j’ai relevé les mailles pour la seconde. C’est une étape que je n’aime décidément pas faire, car je veux relever correctement mes mailles, c’est à dire de façon régulière sur tout le rang. Ce qui fait que je peux y passer beaucoup de temps si ça n’est pas parfait !

Donc, maintenant je n’ai plus qu’à me laisser couler jusqu’à la fin de cette manche…

Côté filage, j’ai pu sortir les 50 premiers grammes de coton de mon rouet :

J’ai choisi de faire un fil à 3 brins, histoire de le rendre plus épais, mais il n’est pas si épais que ça au final (à tricoter en 3,5-4 mm je pense). Je comprends mieux maintenant pourquoi les cotons du commerce sont plus « lourds » que la laine. En effet, le coton n’a pas l’élasticité et le gonflant de la laine, j’ai beau filer une assez grosse quantité de fibre, comme en plus elle a besoin de beaucoup de torsion, elle se tasse, donc le résultat est plus fin et plus compact.

Et voici mon mohair noir et prune filé, retordu avec un fil brillant :

Le mohair a plus de caractère s’il est retordu avec un autre fil très fin, du moins c’est l’impression que j’ai.

Pour finir, des petites fleurs du jardin, discrètes mais très belles :

C’est la « véronique petit-chêne », de quoi m’inspirer pour des teintures futures !

Teintures, toujours

Je profite du beau temps pour continuer de laver du mohair (pour rappel, j’en ai au moins 5 kg de brut), pour le teindre et le filer. C’est beaucoup plus pratique pour moi de le faire dehors, j’évite les odeurs désagréables, je salis moins et je supporte mieux le mohair. En plus, j’apprécie beaucoup de filer dehors, mon mirabellier a bien sorti ses feuilles et me fournis une ombre agréable.

Jusqu’ici, je teignais le mohair de la même manière que la laine, c’est à dire que j’en faisait un ruban cardé avant de le teindre. Mais cette méthode n’est pas très adaptée au mohair (en tout cas au mien), car la teinture ne rentre pas bien dans la fibre mais dégouline, rendant le processus délicat autant que risqué. C’est pourquoi dernièrement j’ai teint mes bouclettes de mohair avant de les carder.

Mélange de Terracotta et Tobacco :

Je n’ai pas retordu ce mohair. Je ne l’avais pas non plus cardé avant de le filer, j’ai simplement ouvert les bouclettes à la main, et je les ai directement filées. Cela donne cet effet flou.

Autre mohair, autre envie, cette fois je voulais tenter d’obtenir du noir. Pour avoir fait par le passé de la teinture sur soie, je sais que c’est sans aucun doute la couleur la plus difficile à obtenir, car elle doit être bien saturée pour être profonde. Pas assez de colorant donne un anthracite plus ou moins soutenu, très joli certe, mais pas noir… Et j’avais envie d’un prune violacé à marier avec ce noir, et retordre éventuellement le tout avec du fil brillant.
Voici donc mes essais sur les mèches :

La photo montre du noir plus noir qu’il n’est en réalité. La prochaine fois, je diluerais moins mon colorant. Par contre, je raffole littéralement du beau violacé que j’ai obtenu (mélange de bleu et rouge).

Ensuite, j’ai cardé les deux couleurs ensembles :

Maintenant, y’a plus qu’à les filer. Mais j’aimerais, avant, continuer de faire mon coton, qui est toujours en plan sur mon S45.

Voici « arc-en-ciel numéro 2 » retordu :

Et j’ai fait un petit reportage photo pour le forum du filage, sur le retors navajo et la façon de teindre un arc-en-ciel. Les explications sont ici.
Et Nova-Scotia pendant ce temps-là ? Il avance :