Nouveaux tutoriels pour le tissage

Tissage double

Tissage double

J’ai récemment rédigé quelques tutoriels pour utiliser deux peignes sur un métier à peigne-envergeur (type Harp de Kromski, ou Cricket de Schacht). La documentation en français était jusqu’ici inexistante, et la documentation « tout court » pas très courante. A vos peignes 🙂

J’espère que ces tutoriels pourront vous aider à décupler les possibilités de votre métier à tisser. L’avantage des métiers à peigne envergeur est qu’ils sont peu encombrants, bon marché et faciles à utiliser. Ils sont aussi un tremplin vers un métier à tisser à cadres, car le principe du tissage est le même, et quand on sait utiliser un métier à peigne-envergeur, on a beaucoup moins de difficultés à passer sur un métier à cadres.

Sinon, ce que je redoutais depuis plusieurs mois a fini par arriver : mon hébergeur, Lost Oasis, est tombé en rade mi-décembre. Je n’ai eu aucune information de leur part, j’imagine qu’il n’y a plus personne derrière la barre, le laisser-aller était déjà sensible depuis plusieurs mois. Ce qui m’agace le plus, c’est que jamais je n’ai été prévenue d’un quelconque problème (alors que j’étais cliente depuis plusieurs années), et que leur site est toujours opérationnel pour ceux qui voudraient prendre un hébergement chez eux !

Donc, il a fallu migrer en urgence mon blog, mon site perso et le forum filage sur un autre hébergement. Cette fois, je suis « chez moi », sur un serveur dédié rien qu’à moi, avec accès à tous les réglages serveurs, les logs et tout et tout, et surtout, une bonne rapidité. Le pied pour une geekette en herbe comme moi 😉 Dans le fond, je peux dire merci à Lost Oasis.

Un peu de tissage quand même. Une série d’essuies (j’ose plus dire « torchon » suite à quelques remarques qu’on m’a faites, comme quoi c’était trop beau pour servir de torchon 😉 ). Le modèle vient d’un bouquin de tissage en suédois mais les brefs (les schémas) sont internationaux. La chaîne est en coton-lin, la trame en lin et il y a 10 fils au cm.

Essuie en coton et lin.

Essuie en coton et lin.

Essuie en coton et lin.

Essuie en coton et lin.

La matière que j’aime vraiment le mieux tisser c’est sans conteste la soie, elle brille, elle est douce, le rendu est toujours très beau ! Pour cette série d’écharpes qui partagent la même chaîne mais pas le même pédalage, je me suis éclatée. Pure soie, 14 fils au cm.

Echarpes en soie.

Echarpes en soie.

Et puis le dernier encore sur le métier, un essai d’une armure un peu particulière, dérivée du tissage double. Cette fois-ci c’est de la pure laine, et le motif devrait surtout se révéler au lavage.

Tissage en pure laine type "deflected double-weave"

Tissage en pure laine type « deflected double-weave »

Les poussins ont bien grandi

Poule Meusienne

Poule Meusienne

Ce printemps, comme je l’écrivais dans un précédent article, j’ai fait naître quelques poussins. Mes espoirs ont été comblés, je voulais un peu plus de Faverolles, et une poule est née. Je voulais commencer l’élevage de Meusienne et j’ai eu 3 coqs et 5 poules. Meusienne et Faverolles sont des races très proches, seule la barbiche les différencient. Il est possible d’avoir les deux races avec un coq d’une race et les poules des deux races. Ce que j’espère pouvoir obtenir.

C’était donc la première fois que je faisais naître des poussins, et je me suis posée beaucoup de questions sur la manière de m’y prendre. J’aime bien me rapprocher le plus possible du cycle naturel de la vie, l’idée de devoir éclairer les poussins 24h/24 (au début de leur vie ils ont besoin de chaleur, 38°C) et de les nourrir aux granulés à la composition plus que douteuse, ne m’emballait pas plus que ça. A la fois, j’ai tellement souvent lu de faire attention aux carences et aux parasites type coccidiose, qu’avec les granulés on évitait ces problèmes, que j’ai un peu douté.

Coq Meusienne en pleine activité...

Coq Meusienne en pleine activité…

Mais bon mes convictions personnelles ont pris le dessus, et j’ai élevé mes poussins sous plaque chauffante, qui n’éclaire pas (donc croissance des poussins plus lente), et fait ma semoulette moi-même. Pour éviter la coccidiose (une infestation parasitaire fréquente), je leur ai donné du sable à volonté (plutôt que des antibiotiques en préventif). Par chance Cher&tendre possède un « Mémento Agricole » daté de 1923 où j’ai pu trouver toutes les informations nécessaires à la réalisation de la pâtée de mes poussins. Rien de compliqué à cuisiner : œuf dur avec coquille, pain, ortie, et sable. Petit à petit je remplaçais l’œuf par des restes de table coupés finement pour les petits becs, et ajouté du boulgour. J’ai moulu des graines et incorporé dans la pâté, donné aussi de la salade. Aujourd’hui, je suis fière de pouvoir dire que mes poules nées chez moi n’ont jamais mangé de granulés du commerce. Et que je n’ai eu à déplorer qu’un seul cas de coccidiose sur 8 poussins, heureusement soignée à temps.

Poules peu farouches

Poules peu farouches

Vu la taille (près de 4 kgs à 6 mois) et l’activité de mes coqs, ils ne m’ont pas l’air carencés. Et une poule pond depuis quelques jours.

Ce qui est chouette dans le fait d’élever ses poussins, c’est qu’ils ne sont pas farouches du tout.

Bon c’est sûr que les deux coqs m’ont un peu impressionnée au début, surtout qu’ils étaient en pleine poussée d’hormones. Ca se calme un peu, et puis je leur ai bien expliqué que j’étais coq en chef et que c’est pas eux qui commandent !

Poule Faverolles

Poule Faverolles perchée

Z’avez pas souvent vu des pattes de poules en aussi gros plan, hein ? :tongue1_tb:

Patounes de Meusienne

Patounes de Meusienne

Poulailler agrandi

Poulailler agrandi

Par contre, le poulailler était un peu petit pour accueillir toute cette turbulente jeunesse, et cet été il a fallu agrandir d’urgence. Surface intérieure triplée, isolation thermique et phonique réalisée. Par contre, les poules ça fait beaucoup de poussière, et nous avons dû installer un filtre à air, aussi bien pour mes poumons quand je nettoie le poulailler, que pour celui des poules. On ne parle pas assez de la poussière générée par les plumes des oiseaux. Ce n’est pas que ce sont des animaux sales, mais leurs plumes génèrent beaucoup de poussière. Une bonne ventilation est nécessaire.

Teinture à la gaude

La gaude, de son petit nom botanique reseda luteola, et qu’on appelle aussi réséda du teinturier, est une plante tinctoriale riche en flavonoïdes, une matière colorante de couleur jaune. Contrairement aux idées reçues, les plantes tinctoriales les plus connues en France poussent très bien au nord de la France, c’est le cas de la gaude, du pastel et de la garance (il y a d’ailleurs un important producteur de garance en Hollande).

C’est Soleil qui m’a fourni des graines de gaude il y a quelques années, graines que j’avais consciencieusement semées dans de petits pots, en vue de les replanter là où je l’avais décidé… sauf que la gaude est une plante assez capricieuse qui pousse là où elle a envie de pousser, et de préférence dans des endroits impossibles : contre un mur plein sud sans terre, entre des pavés, forcément avec très peu de terre… Mais jamais dans le jardin. Et puis avec sa racine pivot, elle est assez difficile à repiquer de toute façon.

Des pieds de gaude entre mes pavés

Des pieds de gaude entre mes pavés

Depuis que j’ai semé des graines, chaque année je découvre des pieds de gaude dans des endroits inattendus de mon jardin, pour mon plus grand plaisir. La gaude est une plante bisanuelle, la première année elle forme une petite rosette, la deuxième année elle monte assez haut (1,50 m est courant chez moi) et se couvre de minuscules fleurs jaunâtres. Chez moi, elle n’a aucun entretien et elle fait sa vie toute seule comme une grande. Elle aime je pense, les endroits ensoleillés et secs. Originaire du bassin méditerranéen, elle s’est parfois, mais rarement, naturalisée au nord de la Seine. Des botanistes m’ont dit en avoir vu des pieds au bord de l’autoroute A4 entre Metz et Paris.

Toute la plante contient du lutéolol, et la couleur lumineuse que l’on obtient est l’une des plus solides à la lumière et aux lavages, parmi les teintures végétales jaunes. Un mordançage préalable est nécessaire cependant.

Pied de gaude et couleur obtenue.

Pied de gaude et couleur obtenue.

Cette année, vers le mois de juin, j’ai coupé un pied de gaude qui poussait dans un lieu de passage. Je l’ai découpé en tronçons, mis dans une grande casserole remplie d’eau, avec de la laine que j’avais mordancée il y a une année, posé un couvercle dessus… et oublié tout ce petit monde pendant au moins trois semaines (je teins et mordance de plus en plus à froid, en laissant la fibre longtemps dans le bain de teinture). Il faisait chaud dans mon local à teinture, probablement plus de 23°C, et le processus de fermentation s’est amorcé…

Quelle surprise lorsque j’ai retiré mes écheveaux du bain de teinture, et que j’ai découvert un beau vert tendre sur celui mordancé à l’alun ! Habituellement on obtient ce type de vert (un peu plus terne cependant) avec un post-bain au sulfate de cuivre.

Verts surprenants avec la gaude

Verts surprenants avec la gaude ; en haut mordançage à l’alun, en bas, mordançage au sulfate de cuivre.

Je suppose que je serais incapable de reproduire cette couleur une prochaine fois. C’est tout le charme de la teinture végétale, et c’est d’autant plus gratifiant quand la plante a poussé chez soi !