Le week-end passé était placé sous le signe du Togo. Je me suis prise à rêver qu’un jour, peut-être… En attendant, c’est le Togo qui est venu à moi, et qui m’a laissé ce souvenir très précieux pour une fileuse passionnée autant par les techniques de filage que par le côté traditionnel du filage :
Le coton a été glané dans les champs (ramassé après la récolte) par une vieille femme togolaise, puis elle l’a filé directement sur ces bâtons de bambou (on dirait ?). L’aiguille pour échelle, fait 3 mm de diamètre, on voit que le fil est très régulier, j’ai encore des progrès à faire pour améliorer ma régularité sur mon rouet de compèt’ occidental… Ces deux fuseaux me font beaucoup réfléchir sur la nécessité d’avoir des outils perfectionnés, car ils sont beaux dans leur simplicité. Je ne sais pas combien de temps il a fallu à cette vieille femme pour filer un seul de ces fuseaux. Ils pèsent environ 120 grammes, le coton n’a pas été cardé avant filage, juste égrainé.
Ma visite venue du Togo m’a aussi laissé du coton égrainé, assez pour que je puisse faire des expérimentations de filage et de teinture. J’aime le coton, l’odeur du coton. C’est une fibre étonnante, qui n’a rien à voir avec le coton hydrophile, blanchi et traité pour absorber l’eau, et qui crisse méchamment aux oreilles et aux doigts. Le coton « brut », tel qu’il sort de sa capsule quand la fleur s’est transformée en graine, est de couleur crème (en fait, un peu comme avec les moutons, on a sélectionné les plants qui donnent du coton crème, car il existe différentes nuances, du crème au beige plus ou moins foncé), doux, chaud au toucher et léger.
Premiers essais de teinture, teinture Dylon universelle et micro-onde.
J’ai tout fait à peu près au pif, dans un pot de yaourt vide, je met environ 1 cuillérée à café bien remplie de sel, un quart de cuillérée à café de teinture (ajuster selon l’intensitée voulue), je remplis le pot d’eau chaude, je mélange bien. Puis je mets mon coton, préalablement lavé et humide, dans un récipient plastique (qui ne sert qu’à ça), la teinture avec, je mélange, je pose le couvercle puis micro-ondes. 2/3 mn plein régime, 5 mn de pose, 2/3 minutes à nouveau plein régime. Je laisse refroidir, je rince et voilà.
Même chose avec ce bambou en ruban, on reste dans les fibres cellulosiques, qui ne se teignent pas toujours avec les mêmes teintures que la laine. Toujours des teintures Dylon universelles au micro-ondes, même recette que ci-dessus :
On change de matière, cette fois c’est un mélange de blue-faced leicester et soie tussah, teinture pour soie :
Je bavais d’envie devant les roux, cuivres et bronze des copines du forum filage, Monique et Florence m’ont donné des trucs pour y arriver, voici mon premier essai mais il ne me plaît que moyennement car je n’ai pas réussi à reproduire ce dont je rêve. Il me faut encore de la pratique.
J’ai commencé à tricoter une paire de chaussette avec mon mélange mérinos/tencel/nylon :
Le talon est en rangs raccourcis à mailles doubles, technique que j’ai pu tester la première fois sur mes chaussettes à perles. Au début, j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour arriver à un résultat qui me convenait, maintenant j’ai compris le truc et ça va mieux. Tutoriel en images très bientôt.
Et Celtic Dream ? Il avance, depuis cette photo, un bras lui a poussé.
Le week-end prochain aura lieu le Show spécial Alpagas à Vierzon, l’entrée est gratuite, j’y serais avec un petit stand de filage. Bon week-end à tous !