Changements d’habitudes : les ustensiles de cuisine

Une tarte feuilletée maison au lard maison et poireaux, dans un moule acier.

Une tarte feuilletée maison au lard maison (porc fermier bio) et poireaux, dans un moule acier.

Depuis quelques semaines, avec Cher&tendre, nous avons décidé de changer nos habitudes de cuisine, à savoir, les casseroles !

Et oui, jusqu’ici, tous les deux-trois ans, nous changions notre poêle téflon, puisque le revêtement n’est pas très durable. Ça nous gonflait un peu, ce passage obligé, que de gâchis d’argent, d’énergie, ne parlons pas de la santé !

Puis nous avons cherché une alternative, mais la céramique n’est pas plus durable, voir même, elle s’abîme encore plus vite, et le coût est assez élevé compte tenu de la durée de vie.

L’inox est très bien et notre poêle âgée de plus de 20 ans nous rends de très bons services. Mais l’inox n’est pas adapté à toutes les cuissons, cela colle dans certains cas.

Poêle acier culottée (après quelques semaines d'utilisation).

Poêle acier culottée (après quelques semaines d’utilisation).

Alors, que choisir ? La solution est venue dans une simple poêle en acier. Bon marché, solide, pas fragile. Le seul « inconvénient » si l’on peut dire, c’est qu’il faut la culotter avant de pouvoir l’utiliser pour la première fois. Le culottage consiste à faire chauffer de l’huile dans la poêle pendant une dizaine de minutes, puis d’essuyer. C’est une opération que l’on réalise une fois seulement.

Il faut ensuite ajouter de l’huile pour faire cuire les aliments, c’est souvent ce qui est reproché à ce type de poêle. Mais cela met bien en évidence nos propres incohérences. On achète une poêle en téflon pour éviter d’ajouter de la matière grasse à la cuisson, mais finalement comme le revêtement finit toujours par coller, au bout d’un mois à peine d’utilisation quasi-quotidienne, on est obligé de mettre de l’huile dedans. Alors, autant rester cohérent et utiliser une « vraie » casserole au matériau neutre, une casserole durable.

Crêpière en fonte, et crêpe aux œufs de nos poules !

Crêpière en fonte, et crêpe aux œufs de nos poules !

Puisque l’acier nous a convaincu (œufs sur le plat, crêpe, viande, rien n’attache), nous sommes allés un peu plus loin, et avons investit dans une poêle en fonte. Même système de culottage pour la fonte, faire chauffer de l’huile dedans une dizaine de minutes, essuyer et c’est prêt. Même chose que pour l’acier, on cuisine avec un peu de matière grasse. La fonte ayant beaucoup d’inertie son usage n’est pas le même que la poêle acier. Elles se complètent.

Un grand avantage de ces matériaux est qu’ils ne craignent pas les rayures. Franchement, ça fait un bien fou de ne plus se soucier d’abîmer le revêtement, c’est presque une libération (si, si). En revanche, le lave-vaisselle est déconseillé, mais on s’en fiche puisqu’on n’en a pas. La fonte a un autre inconvénient (ou avantage, c’est selon) : elle est lourde.  Notre crêpière sans bords de 32 cm pèse plus de 3 kgs, mais elle fait les crêpes à merveille ! Par contre, faut oublier de les faire sauter à travers la cuisine. C’est l’assiette qui vient à la crêpe, pas l’inverse 😉

Des oeufs (de nos poules) au plat sur crépière fonte.

Des oeufs (de nos poules) au plat sur crépière fonte.

Pour l’instant nous sommes satisfaits et avons changé tous nos ustensiles en téflon, nos moules et nos plaques à pâtisserie en aluminium, par de la fonte ou de l’acier. Les poêles en fonte sont plus chères à l’achat que l’acier, probablement à cause du procédé de fabrication plus coûteux qui nécessite l’emploi d’un moule unique.
Il existe encore des fabricants français d’ustensiles de cuisine en fonte et acier, et ce sont eux que nous avons privilégié, pourquoi faire venir de loin une poêle qu’on sait très bien fabriquer en France ? Dans notre société où l’obsolescence programmée devient le credo des industriels, il est important d’encourager les entreprises qui apportent un réel service à leurs clients en leur proposant des produits durables.

Gougère au fromage sur plaque cuisson acier

Gougère maison au fromage sur plaque de cuisson acier

J’ai lu pas mal de choses sur internet à propos de l’entretien des poêles acier et fonte (notamment, de l’essuyer avec du papier journal : quand on sait, ou ne sait pas, ce que contiennent les encres d’imprimerie, mieux vaut s’abstenir), du plomb qui serait contenu dans l’email de la fonte (dans le made in China peut-être, mais pas chez les fabricants français ; et puis on se pose moins de questions quand il s’agit d’assiette, de bol ou de carafe), que l’aluminium n’est pas si nocif et que finalement, le teflon ça permet de cuisiner diététique.
Une remarque sur l’inox : même s’il est neutre, il contient tout de même du chrome et du nickel, donc attention à la qualité que l’on choisi, surtout si l’on est allergique au nickel.

Si vous avez envie d’en savoir plus, je vous recommande la lecture de ce site. Le premier site où je suis allée puisque déjà clients avec notre moulin à farine. Finalement c’est celui, à mes yeux, qui résume le mieux la situation.

Les poussins ont bien grandi

Poule Meusienne

Poule Meusienne

Ce printemps, comme je l’écrivais dans un précédent article, j’ai fait naître quelques poussins. Mes espoirs ont été comblés, je voulais un peu plus de Faverolles, et une poule est née. Je voulais commencer l’élevage de Meusienne et j’ai eu 3 coqs et 5 poules. Meusienne et Faverolles sont des races très proches, seule la barbiche les différencient. Il est possible d’avoir les deux races avec un coq d’une race et les poules des deux races. Ce que j’espère pouvoir obtenir.

C’était donc la première fois que je faisais naître des poussins, et je me suis posée beaucoup de questions sur la manière de m’y prendre. J’aime bien me rapprocher le plus possible du cycle naturel de la vie, l’idée de devoir éclairer les poussins 24h/24 (au début de leur vie ils ont besoin de chaleur, 38°C) et de les nourrir aux granulés à la composition plus que douteuse, ne m’emballait pas plus que ça. A la fois, j’ai tellement souvent lu de faire attention aux carences et aux parasites type coccidiose, qu’avec les granulés on évitait ces problèmes, que j’ai un peu douté.

Coq Meusienne en pleine activité...

Coq Meusienne en pleine activité…

Mais bon mes convictions personnelles ont pris le dessus, et j’ai élevé mes poussins sous plaque chauffante, qui n’éclaire pas (donc croissance des poussins plus lente), et fait ma semoulette moi-même. Pour éviter la coccidiose (une infestation parasitaire fréquente), je leur ai donné du sable à volonté (plutôt que des antibiotiques en préventif). Par chance Cher&tendre possède un « Mémento Agricole » daté de 1923 où j’ai pu trouver toutes les informations nécessaires à la réalisation de la pâtée de mes poussins. Rien de compliqué à cuisiner : œuf dur avec coquille, pain, ortie, et sable. Petit à petit je remplaçais l’œuf par des restes de table coupés finement pour les petits becs, et ajouté du boulgour. J’ai moulu des graines et incorporé dans la pâté, donné aussi de la salade. Aujourd’hui, je suis fière de pouvoir dire que mes poules nées chez moi n’ont jamais mangé de granulés du commerce. Et que je n’ai eu à déplorer qu’un seul cas de coccidiose sur 8 poussins, heureusement soignée à temps.

Poules peu farouches

Poules peu farouches

Vu la taille (près de 4 kgs à 6 mois) et l’activité de mes coqs, ils ne m’ont pas l’air carencés. Et une poule pond depuis quelques jours.

Ce qui est chouette dans le fait d’élever ses poussins, c’est qu’ils ne sont pas farouches du tout.

Bon c’est sûr que les deux coqs m’ont un peu impressionnée au début, surtout qu’ils étaient en pleine poussée d’hormones. Ca se calme un peu, et puis je leur ai bien expliqué que j’étais coq en chef et que c’est pas eux qui commandent !

Poule Faverolles

Poule Faverolles perchée

Z’avez pas souvent vu des pattes de poules en aussi gros plan, hein ? :tongue1_tb:

Patounes de Meusienne

Patounes de Meusienne

Poulailler agrandi

Poulailler agrandi

Par contre, le poulailler était un peu petit pour accueillir toute cette turbulente jeunesse, et cet été il a fallu agrandir d’urgence. Surface intérieure triplée, isolation thermique et phonique réalisée. Par contre, les poules ça fait beaucoup de poussière, et nous avons dû installer un filtre à air, aussi bien pour mes poumons quand je nettoie le poulailler, que pour celui des poules. On ne parle pas assez de la poussière générée par les plumes des oiseaux. Ce n’est pas que ce sont des animaux sales, mais leurs plumes génèrent beaucoup de poussière. Une bonne ventilation est nécessaire.

Le temps des cerises

Meillerie au bord du Léman, en 1929

Meillerie au bord du Léman, en 1929

Les photos anciennes m’ont toujours fait rêver. Comme si le noir et blanc faisait disparaître le temps qui passe, il ne reste que les beaux jours et les moments heureux.

Lorsque j’étais jeune, je me suis intéressée aux photos anciennes de mes grand-mères. Elles étaient en vrac dans des boîtes ou des enveloppes. Je les ai triées et classées dans un album. Il y avait tant d’inconnus sur ces clichés… Parfois mes parents connaissaient ces inconnus, d’autres fois, non. Quelques fois moi aussi je les connaissais, mais âgés. Souvent je découvrais mes aïeux à travers ces clichés.

Récemment j’ai ressorti mon vieil album et scanné toutes les photos.

La branche paternelle de ma famille a vécu au bord du lac Léman, soit côté suisse, soit côté français. Je suis moi-même née à Evian et ai passé toute mon enfance près des rives du lac.
Les hasards de la vie font que je n’y vis plus depuis bien longtemps. Parfois je le regrette, parfois, je me dis qu’il est mieux pour moi de garder le souvenir des paysages encore ruraux de mon enfance, plutôt que de constater l’urbanisation galopante d’une région victime de son attrait touristique et de la Suisse toute proche.

Vendanges près d'Evian en 1929

Vendanges près d’Evian en 1929. Ma grand-mère au fond à gauche.

Mes arrières grands-parents.

Mes arrières grands-parents à Laprau, Lugrin (74).

Le tour de France à Evian, 1931

Le tour de France à Evian, 1931

Un des aspects peu banal de ma grand-mère paternelle c’est qu’elle a fait de la montagne dans sa jeunesse, avant son mariage. Peu de gens habitant les environs en faisaient, encore moins des femmes. Elle a même servi de guide pour un touriste désireux de gravir la Dent d’Oche (altitude 2222 m). Ce n’est pas une montagne très difficile, mais il ne faut pas avoir le vertige, et il y a un passage un peu délicat après le refuge du C.A.F., la « cheminée », qui surplombe tout le plateau du Gavot et le lac Léman.

Chalet d'Oche - 31/08/1931

Chalet d’Oche – 31/05/1931

Voici ce qu’elle a rédigé au dos de la photo ci-dessus :

Souvenir d’une ascension à la Dent d’Oche le 30-31 mai 1931 par la caravane composée de Messieurs

Norbert Morcheau d’Evian les bains
Louis Colloud d’Evian les bains
Charles Favre d’Evian les bains
Charles Chardon d’Evian les bains
Charles Blonay d’Evian les bains
Armand Inhoos d’Evian les bains
Mme Armand Inhoos d’Evian les bains
Mlle Violette Chardon d’Evian les bains
Mlle Lucie Richoz d’Evian les bains
Mlle Olympe Bianco d’Evian les bains

Ascension effectuée par un temps défavorable. Sol trempé dans les pâturages. Neige durcie sur les hauteurs, ce qui rendait cette ascension particulièrement pénible ; un pas en avant, 2 en arrière. Nous avons eu la chance de trouver « la cheminée » dépourvue de neige et à 8 heures Dimanche nous arrivions au refuge du C.A.F. Trempés  jusqu’aux os mais très heureux, malgré la fatigue d’avoir vaincu la « Béca d’Oche ». Nous n’étions cependant pas au bout de nos peines car la descente s’est effectuée au sommet avec une tempête de neige et une pluie diluvienne nous accompagna jusqu’à Evian. Le seul regret de cette ascension féconde en incidents de toute sorte est que nous n’avons rien vu du panorama splendide que l’on découvre de la-haut, le brouillard étant très intense.

Le châlet d'Oche en 1931.

Le châlet d’Oche en 1931. Ma grand-mère Lucie est à gauche sur la photo.

Selon ma grand-mère, « béca » signifie « dent » en patois, et « oche »,  « œil ». Toujours selon elle, la dent d’oche signifierait donc « la dent de l’œil », en rapport avec la forme d’une de nos dents dont un nerf serait relié aux yeux. Et donc, en patois complet, les autochtones disaient « béca d’oche ».

30 août 1931, sommet de la dent d'Oche

30 août 1931, sommet de la dent d’Oche, ma grand-mère au deuxième plan à gauche.

Le panorama en haut est vraiment magnifique quand on a la chance que le temps soit dégagé.

Aujourd’hui l’ascension de la Dent d’Oche peut se faire en quelques heures ; en se garant à la Fétuière, il y a 980 m de dénivelé à gravir.

En 1930, il fallait partir à pied depuis Evian-les-bains, 1800 m de dénivelé et une dizaine de km plus bas.

Ils avaient donc toutes les raisons d’être heureux de l’avoir faite, cette « Béca d’Oche » !

Edit : le 08 avril 2019, je recevais un email de la part d’une personne qui a participé à la réfection du refuge de la dent d’Oche. Les poutres du refuge ont été mises à nues pour l’occasion, et une inscription est apparue. Les personnes en charge de la rénovation ont fait une recherche et sont tombées sur mon blog… ma grand’mère vient de m’envoyer un signe. Et j’apprends qu’en 1931 c’était la seconde fois qu’elle montait à la Dent d’Oche.

Inscriptions sur une poutre du refuge d’Oche

Légende :
Marie Teisseire Evian
Lucie Richoz Evian
Bochaton Edouard
Thonon 30 juin 1927