Le bonheur avec un rouet

Depuis samedi, je vis le bonheur total avec mon nouveau rouet. Nous nous entendons très bien, même si au départ, il a fallu que je fasse quelques concessions. C’est que j’avais mes habitudes avec mon Traveller, maintenant, il faut envisager la vie à trois, réapprendre des gestes, sentir le rouet, la tension de la bobine, des pédales . Un rouet, c’est comme une voiture, il y a une phase de rodage et de prise en main…
La phase de rodage s’est passée finalement mieux que je ne l’espérais, évidemment un simple-entraînement n’est pas un double, j’ai un peu hésité dans les réglages, tergiversé dans les vitesses, mais rapidement, tout a été très simple. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir toujours filé avec mon nouveau S45 !

Petit bilan du week-end :

J’ai teint un premier ruban de laine-mèche, en 4 couleurs unies rouge, orangé, jaune et terracotta. Puis j’ai étrenné ma cardeuse à rouleau et placé chacune de ces 4 couleurs dessus, de façon à obtenir au final une nappe d’un seul tenant, avec les 4 couleurs paralèles. Vous me suivez ? Voici ce que ça donne :

drum carder
Une fois les 4 couleurs positionnées correctement dans la cardeuse, je retire la nappe, et je l’étire de façon à pouvoir la filer facilement.

Et voici le résultat, mon premier écheveau (100 gr) filé sur mon nouveau joujou :

Premier fil
Mon fil était « balancé » du premier coup !

Et puis, j’avais l’âme aventureuse ce week-end, et j’ai enfin osé teindre un ruban de laine-mèche avec des couleurs vraiment différentes les unes des autres (enfin, à mon sens !!). Je crains toujours, lorsque je mélange les 3 couleurs primaires, d’avoir une couleur résultante « caca d’oie », c’est que durant mes études d’arts plastiques, j’ai eu des mauvaises surprises plus d’une fois. Chat échaudé craint l’eau chaude !!

Teinture
Vert émeraude, rose fushia assez dilué, terracotta et blanc naturel. La photo, prise au flash ne rends pas fidèlement les couleurs qui sont moins jaunes que cela en réalité.

La teinture puis le filage sont sources de surprise (agréables), j’avais déjà évoqué les différences de couleurs de la laine, plus ou moins foncée selon qu’elle est encore en mèche, ou sous forme de laine prête à tricoter.
Le rose, mélangé au vert, donne un beau mauve pâle, et je n’ai pas encore croisé le « caca d’oie » si redouté. Il faut dire que j’avais pris soin de ne pas faire chevaucher les 3 couleurs ensembles lors de l’étape teinture.

La laine en cours de filage :

En cours
Le rose se mélange au vert en donnant un très beau violet. Il y a des nuances de rose clair à très clair, des nuances de beige, d’orangé, de vert plus ou moins soutenu et de mauve.
Cette fois j’ai osé la laine fine et le ratio de 1:20. Je suis très heureuse de mon nouveau rouet. L’étape du retors se passe mieux que sur mon autre rouet, je maîtrise parfaitement le nombre de coups de pédale que je donne par rapport à la quantité de laine que je fais entrer dans la bobine. Sans doute est-dû au mode « simple-entraînement » de ce rouet.

Côté tricot, Poinsettia a ses 4 carrés complets, et j’ai commencé la bordure. Photos en même temps que mes camarades de jeux. ASC en est toujours à sa première manche, j’ai défait quelques rangs hier soir parceque j’avais augmenté dans la mauvaise maille, quelques rangs plus bas. Les chaussettes « Tigres » seront bientôt finies. J’ai très envie de commencer Eris….

Rouet de compèt’

Hier c’était Noël ici !
A dire vrai, je n’aurais jamais dû regarder la documentation de Louët, fabriquant hollandais de rouets… tout à commencé vers la mi-novembre, lorsque j’ai reçu leur documentation… j’ai eu le coup de foudre, je ne pensais pas ça possible, surtout avec un rouet ! Et surtout ce rouet…
Ca m’a pris, là comme ça, brutalement, tout d’un coup. Je n’ai plus eu qu’une envie : l’avoir, le posséder, l’utiliser… j’ai potassé la documentation, cherché des infos sur le net, discuté avec Cher&tendre, rêvé la nuit…
Ca n’était plus tenable, il me fallait ce rouet ! Avec lui, tout était possible : on ne se quitterait pas, ensemble nous allions pouvoir filer jusqu’au bout de la nuit, en silence et en souplesse, des laines fines à faire pâlir d’envie une tricoteuse de Gossamer Merino !
Un seul obstacle, et de taille, à cet idylle naissant, une banale histoire de prix, en effet, comme à mon habitude et bien malgré moi, j’ai jeté mon dévolu sur le rouet le plus cher de la collection Louët. :shock_tb:
Un heureux mécène m’a permis malgré tout de réaliser mon rêve, hier était un jour de gloire !!

Sans plus attendre, une petite présentation technique de ce fameux «rouet de compèt’» (© Cher&tendre) !

Visuellement aussi bien que techniquement, ce petit bijou a été conçu pour être compact et facile à transporter. De manufacture moderne, sa forme est ergonomique ; le fil en cours de travail arrive tout droit dans l’épinglier sans suivre un chemin tortueux. Le guide en forme de « D » permet de bien le conduire jusqu’à la bobine. Porte-bobine intégré à l’arrière avec anti-retour pour éviter que les bobines ne tombent.

S45 profil
Simple-entraînement et double-pédale, c’est un rouet « accéléré », un renvoi sur l’arrière lui permet d’avoir un ratio élevé jusqu’à 1:20 ! (1 tour de roue, donc 1 coup de pédale = 20 torsions de laine, mon Traveller va jusqu’à 11,5 en mode « simple-entraînement). En déplaçant la solide courroie légèrement élastique en polyurethane sur l’arrière, on change de ratio, 1:7, 1:12 et 1:20.

Dédié donc à la vitesse, le S45 possède un épinglier profilé en métal, avec un guide-fil coulissant, permettant une meilleure répartition du fil sur la bobine :

S45 detail
La poignée située sur le sommet du rouet le rend facile à transporter.

Ce rouet est très souple et silencieux, et ne nécessite aucun entretien ! Le secret : tout le mécanisme est monté sur roulement à bille ! Aussi bien l’axe de la bobine, que l’axe des pédales :

S45, roulement a bille
Le pédalage se fait en souplesse et en silence, et de plus, aucune vibration ne vient parasiter le travail de la fileuse de laine fine, lorsque l’épinglier tourne à très haute-vitesse (ne mettez pas vos doigts dedans, ça risque de faire très mal !)

Livré entièrement monté et vernis, prêt à l’usage donc, pour les plus pressés (hem hem).
La cerise sur le gâteau, c’est la taille de ce rouet, il est minuscule ! Mon Traveller n’était déjà pas très grand, mais son petit frère le bat largement :

S45 et Traveller
4,5 kg, 55 cm de hauteur, 38 cm de large et 39 cm de profondeur !

En résumé, ce petit joujou vient en complément idéal d’un premier rouet, transportable et léger, il est tout spécialement destiné aux « spinners addict« …

Interlude…

La semaine dernière, j’ai reçu l’ouvrage « Folk hats« . Je n’ai pas résisté au plaisir de tricoter l’un de ces jolis bibis… il y en a beaucoup que j’aimerais tricoter pour moi, notamment Glengarry (le bérêt écossais), le Hunter’s Fedora (chapeau allemand en laine feutrée) et le Pakul afghan…
Celui qui fait mon désespoir c’est « Frontière », un bibi très moulant, qui ne ferait pas bon ménage avec mes bouclettes (naturelles), elles seraient toutes écrasées ! Et pourtant, je le trouve original… :down_tb:

Mais le permier que j’ai tricoté, c’est le bérêt renaissance, j’ai tout de suite beaucoup aimé ce bérêt en velours, et j’avais justement un cône de velours sous la main !

Poinsettia avance au rythme de mes consœurs tricot, et je me suis précipitée cet après-midi pour le photographier lorsqu’un rayon de soleil a pointé son nez complètement inopinément :

Poinsettia
Bientôt la bordure…

La première manche de ASC me paraît looooongue à tricoter :

ASC manche
Le livre indique de tricoter une manche d’environ 51 cm de hauteur, je ne suis pas encore rendue… et je trouve que ça fait bien long, 50 cm pour une manche, à moins que le gilet soit près du corps, ce dont je doute.

Un peu de tricot, un peu de filage. Voici les premiers écheveaux de Spepel :

La laine de Spepel

Et en gros plan :

Spepel

Le résultat me plaît beaucoup ! :smile_tb: J’en suis plutôt fière, parceque c’est le premier fil dont je me suis occupée à toutes les étapes : lavage, cardage, filage et bientôt tricotage.
Mon fil fait environ 50 m pour 50 gr, c’est exactement ce que je souhaitais, pour tricoter un Aran. La laine a l’air toute « ébouriffée » contrairement à certaines laines du commerce bien lisses. Cela vient du fait que je n’ai pas peigné la toison, seulement cardée. Il existe en effet des peignes spéciaux qui permettent de retirer les fibres les plus courtes de la toison, et de ne garder que les longues. De plus, le peigne dispose bien les fibres parallèles les unes aux autres. Mon fil comporte toutes les longueurs de fibres puisqu’il est seulement cardé, d’où cet aspect un peu poilu, mais que j’aime beaucoup.
Une chose m’étonne beaucoup, c’est la couleur de la laine qui varie beaucoup suivant son état. D’abord plutôt brune lorsqu’elle était sale, elle est devenue gris très clair une fois cardée, et puis une fois filée, elle est plutôt gris foncé. Tant mieux, je voulais quelque chose de foncé. Mais c’est un paramètre à prendre en compte lorsque l’on souhaite élaborer un fil particulier. La couleur de la laine en mèche n’est pas la même qu’une fois filée.