Chuis gatée !

Il y a des jours où le brouillard et la grisaille n’arrivent pas à entammer ma bonne humeur ! Deux surprises m’attendaient aujourd’hui :

Merci beaucoup !
A gauche, le Interweave Knit de cet automne avec de très jolis modèles, merci Gaëtane !
Et à droite, des petites boules de douceur dans des tons de rouge (3 tons) magnifiques, c’est beaucoup plus joli en réalité (vous savez, le rouge et le numérique…). C’est du mérinos peigné, prêt à filer. Merci Anne !

En ce moment, je carde, je carde, je carde. Et puis quand j’ai fini de carder, je file…
Voici le premier écheveau de mohair, couleur cochenille premier bain (Mireille a fort justement remarqué qu’on imagine pas tellement du rouge cochenille violet ! C’est qu’à l’aide de mordants spécifiques, on peut faire virer la couleur d’origine, comme sur cette photo où, mis à part le jaune et le beige, toutes les teintes sont obtenue avec du rouge cochenille).

Mohair
J’ai filé avec la méthode « woollen », parceque j’avais affaire à de la fibre cardée. Cette méthode donne un fil gonflant et doux, par opposition à la méthode « worsted » qui s’emploie pour de la laine peignée et qui donne un fil brillant et résistant (ma dernière laine était filée worsted).
Mon fil mohair n’est pas aussi poilu que celui du commerce, car pour avoir cet aspect poilu il faut brosser la fibre, ce que je ferais une fois qu’il sera tricoté.

Un peu de CCP pour la route :

Ca Compte Pas (CCP)
Presque fini.

Et puis quand j’ai fini de filer je tricote…
D’où une avancée significative sur ASC ; il faut dire que plus je monte moins j’ai de mailles :

A shaped cardigan
A noter quelques erreurs facilement répérables dans la grille, et une plus grosse erreur perfide et ennuyeuse. Lorsque la série de diminution est effectuée et que l’on tricote tout droit jusqu’en haut du corps, il manque deux mailles par motif si l’on veut rester en cohérence avec la suite. C’est DominiqueBE qui l’a remarqué (parcequ’elle tricote beaucoup plus vite que moi !!:tongue_tb:). Mais impossible de voir sur la photo du modèle où et comment intégrer ces diminutions. La double-ligne qui sépare les étoiles doit devenir ligne simple, mais à quel moment et comment décider de la transformer ainsi ?! Dominique a opté pour briser la continuité des lignes, afin de repartir avec une seule ligne. J’opterai sans doute pour une double-diminution (on glisse deux mailles, on tricote la suivante, on passe les deux mailles glissée par-dessus cette maille) sur la double-ligne, de façon à n’en avoir plus qu’une seule, sauf si c’est vraiment pas joli.

Drum carder de mes rêves

ASC n’a pas tellement avancé depuis la visite de Dominique :

ASC

Et comme c’est un cardigan norvégien, il a un steek devant, qui me permet de le tricoter en rond :

ASC
Le steek est composé de 3 mailles envers tricotées avec le fil en double. Va falloir viser droit pour la ciseautique !:blink_tb:

Poinsettia avance, mais je vous montrerais une photo plus tard, sinon ça va faire beaucoup de photos pour cette fois-ci.

Si le tricot a toujours une place de choix dans mes loisirs, il est obligé depuis quelques mois, de se pousser un peu contre le canapé, pour laisser un peu de place au filage. Je n’aurais tout de même pas pensé que filer la laine me procure autant de satisfactions, je ne l’explique pas vraiment si ce n’est que cela me permet de faire mes propres fils, tels que j’ai envie de les avoir.

Généralement, avant de pouvoir filer de la laine, celle-ci doit être préparée, à moins d’aimer absolument filer de la laine brute, donc suintée, à la forte odeur animale et pas très propre (hem, c’est le moins qu’on puisse dire). Personnellement, je préfère filer une laine propre, voire déjà teintée. Cela implique donc quelques manipulations supplémentaires : le lavage de la toison, et le cardage. On peut teindre avant ou après le cardage, au choix.
L’étape du cardage est fastidieuse, c’est physique (après 1 heure de maniement des cardes à mains, on sent un peu ses muscles), et très long, avec un résultat plutôt médiocre (pour mon goût !). Voilà pourquoi depuis quelques temps je songeais à investir dans un « drum-carder » ou cardeuse à rouleau en français.
C’est Anne qui a déclenché en moi l’irrépressible envie d’acquérir absolument un drum-carder, en me montrant le sien et le résultat qu’elle a obtenu avec (descendez en date du 2 novembre).
J’en ai rêvé, Marylène me l’a prêté :

drum carder
La cardeuse à rouleau 72 points (72 picots par pouce carré) que Marylène m’a prêté quelques temps.

drum carder
On met un peu de mohair à l’entrée, on tourne la manivelle, et la fibre va gentiment s’enrouler sur le plus grand rouleau, toute seule comme une grande.

drum carder
Quand le rouleau est « rempli », on ôte délicatement la précieuse toison, qui forme une belle barbe-à-papa comme dirait Alain (hé, si ça se trouve, sa barbe c’est même pas une vraie, c’est peut-être du mohair ? :innocent_tb:)

Mohair cardé
Et voilà une belle nappe avec presque plus de brindilles, prête à filer !

Un gros plan pour le plaisir des yeux :

Mohair cardé
Mohair cardé, teint avec du rouge cochenille, deuxième bain de teinture.

Bon ben maintenant, j’ai qu’une envie, avoir ma cardeuse à rouleau. Par contre, j’hésite toujours entre une 36 points comme Anne, ou une 72 comme Marylène. :ponder_tb:

Travaux Pratiques

Hier Dominique est venue me voir. Elle a apporté son « Blue Dream », un norvégien issu de l’ouvrage « More Sweater« , afin que nous le « ciseautiquions » ensembles. La ciseautique (mot inventé par Claudie, coucou Claudie !!) consiste à couper dans un tricot. Pour les détails techniques de cette opération, je vous invite à consulter mon site, et en particulier ici.

La première fois, c’est très impressionnant de couper dans son propre tricot. On a passé beaucoup de temps à faire le jacquard du corps, on redoute de tout rater à cause d’un malheureux coup de ciseaux. Je ne compte plus vraiment le nombre d’ouvrages que j’ai « ciseautiqué », c’est devenu une opération (presque) banale pour moi, car finalement, le risque de rater est faible.

C’est dans une ambiance très studieuse et concentrée que nous nous sommes mises à l’oeuvre hier :

Tricoteuses en plein travail !
Machine à coudre aimablement prêtée par Cher&tendre. On sécurise d’abord les steeks.

Vous pouvez apercevoir sur la photo le type de remontant que nous avons ingéré avant (et après) cette opération délicate, à savoir la grosse boîte à gâteau en arrière-plan à droite (une délicieuse tarte aux cerises), et deux petites boîtes de p’tits coeurs au pralin préparés par Cher&tendre le matin même (oui c’est un homme en or :wub_tb:).

Une fois que les steeks sont sécurisés, on coupe ! La photo-souvenir à immortaliser :

Dominique qui coupe
« Elle est des nô-ô-tres, elle a coupé ses steeks comme les au-au-tres ! »:drunk_tb:

ASC double
Après avoir abusé de certains remontants aidant à oublier qu’on l’on coupe dans son tricot, on pourrait voir double !! :wacko_tb:
Deux ASC rigoureusement identiques tant par la qualité de fil utilisé, que par la couleur, à droite celui de Dominique, à gauche le mien.

Cela ne se voit pas sur la photo, mais nous avons été étonnées de constater qu’il y a une nette différence entre nos deux tricots pourtant identiques (mesures à l’appui). Le ASC de Dominique paraît être tricoté plus lâche que le mien. Nous en avons conclu que c’était lié à notre façon de tenir les fils. Nous tricotons toutes les deux avec une couleur sur chaque main. Dominique a choisi d’utiliser la couleur de fond sur sa main droite, et la couleur de motif sur sa main gauche. Moi je fais l’inverse. On a tendance à tricoter plus serré avec sa main droite qu’avec sa main gauche, la différence vient de là.

Détail (Dominique toujours à droite, et moi à gauche) :
Detail
Regardez bien les rayures du bas, celles de Dominique ressortent plus que les miennes.

Ce fut une bien agréable journée que celle d’hier, comme on en souhaiterait plus souvent !