Journées médiévales

Autre voyage dans le temps, cette fois-ci au moyen-âge : les journées médiévales d’Oricourt en Haute-Saône il y a 10 jours. Ah la Haute-Saône est décidément une bien belle région (clin d’oeil à Sophie Frankenstein)… :rolleyes_tb:

Il me fallait absolument une tenue pour ces journées, d’autant que j’aime beaucoup les vêtements du Moyen-Âge pour leur côté simple et pratique. Mon couturier préféré, alias Cher&tendre, m’a cousu une tenue pour l’occasion.

La voici, presque terminée :

Cher&tendre a cousu le vêtement dans une toile écrue, que nous avons teint ensuite, pour adapter à mes goûts.

Et le résultat final :

Le château d’Oricourt, paré pour l’occasion :

L’enceinte du château est très belle :

Des forgerons forgeaient :

Un haubergier, qui fabrique des cottes de mailles, nous expliquait les différents types de maillage existants (4 en 1, 6 en 1, japonaise, normande etc…) :

Un archer :

Dame Charlotte était présente avec ses magnifiques enluminures :

La ferme du lama gourmand tenait une échoppe :

Michel file à droite, sous l’oeil intrigué de Nicolas, un wwoofeur venu passer quelques jours à la ferme du Lama Gourmand. Nicolas porte une tenue cousue par Cher&tendre. J’ai tissé la ceinture que porte Michel.

Et me voici en plein filage au fuseau :

Remonter le temps

Le week-end dernier avait lieu à Marles (02) le « Festival d’Histoires vivante« , une reconstitution historique qui couvrait la période de l’antiquité jusqu’à l’an Mil. J’ai pris goût à fréquenter ces manifestations, où l’on rencontre des gens passionnés qui consacrent tout leur temps libre à reconstituer une période de l’histoire, et à reproduire le mode de vie de cette époque. Ces passionnés sont regroupés en associations, parfois des historiens et archéologues en font partie. Avec les toutes dernières découvertes archéologiques, ces « troupes » tentent donc de reconstituer notre mode de vie d’il y a plus de mille ans.

Bien sûr, les guerriers romains ne m’intéressent guère (après tout, je suis une fille :happy_tb:), par contre toute la partie artisanale en général, et textile en particulier, m’attire, et je prends plaisir à discuter avec les participants, avec qui finalement, j’ai beaucoup d’affinités dans mon mode de vie et mes loisirs.

Des maisons mérovigiennes superbes :

Une centurie romaine, le nombre de participants était impressionnant :

Cette romaine (je suppose, car elle était juste à côté d’une troupe de romains) m’explique la technique du tissage aux tablettes, appelé aussi tissage aux cartons :

Le tissage aux tablettes est une technique très ancienne, qui permet de tisser des bandes très solides, où l’on ne voit pas du tout le fil de trame, prisonnier dans la chaîne. Mais il est difficile de tisser de cette manière, car il faut retenir les séquences de rotation de chaque tablette (cartons), ces fils qui forment la chaîne donc. La dame m’expliquait qu’à l’antiquité, le tissage aux tablettes était bien souvent le point de départ d’un tissage sur métier à pesons (ancêtre de nos actuels métiers à tisser) : il suffisait de laisser courir des fils de trame d’un côté de la bande. Ces fils de trame deviennent ensuite la chaîne du futur tissage.

Là, j’étais chez les vicking, et une charmante vicking m’a expliqué le fonctionnement de son métier à pesons (visez les magnifiques décorations vickings qui soutiennent les barres de lisses) :


Et justement, elle me disait qu’elle avait débuté son tissage par une bande faite aux tablettes. Techniquement, le métier en photo correspond à un actuel métier à 4 cadres.

Et voici un exemple de tissage sur métier à pesons, avec départ (en haut de la pièce de tissus) de tissage aux cartons :

L’armure du tissu est un sergé.

En dehors des tissages et des romains, il y avait beaucoup d’étals d’artisans (travail du cuir, du verre, poterie, métal, bijoux…), je me suis donc mise en quête d’un fuseau antique… :tongue1_tb:

Et j’ai trouvé Lud’os et son étal. Lud’os est un tablettier, cela veut dire qu’il travaille l’os, qui est un matériau aussi dur que le marbre.

Et voici le fuseau que j’ai rapporté, fabriqué par Lud’os :

C’est la réplique d’un fuseau qui est exposé au musée de Nîmes, et qui daterait du 4ème siècle. Il est en os, et la fusaïole (la partie ronde et renflée) est en buis. Le fuseau est tout petit, il mesure 15 cm et pèse 15 grammes (il semble que les fuseaux antiques étaient très légers). Lud’os l’a façonné avec un archet, c’est à dire un tour à métaux à main.

J’ai pris beaucoup de plaisir à utiliser ce superbe objet, j’ai pu faire un fil fin assez facilement, bien que le fuseau n’ai pas autant d’inertie qu’un fuseau plus moderne :

La laine est d’une race de mouton inconnue, lavée et cardée par mes soins.

Et puis, toujours dans l’histoire, mais une histoire plus récente, le week-end qui vient, soit le 5 et 6 juillet prochain, aura lieu à Oricourt (70) les Journées médiévales. Cette fois je n’y serais pas en visiteur, mais en participante, avec mon rouet, et habillée d’une tenue médiévale que Cher&tendre m’a cousu. Détail de la couture de ce vêtement la prochaine fois :wink1_tb: Si vous habitez dans le secteur, n’hésitez pas à passer !

Bon et bien avec tout ça le tricot est carrément mis de côté ou avance à pas de fourmis…

Par contre, le Père-Noël de la « mi-année » (ben voui, du 25 juin quoi :tongue1_tb:) est passé il y a quelques jours pour m’apporter ça :

C’est un métier à tisser de 90 cm de large, 8 cadres et 10 pédales. De la folie à l’état pur. :jittery_tb:

Il a fallu faire de la place dans le bureau-atelier pour le caser (l’occasion aussi de faire un peu de rangement, hem hem…).

Et puis voici mon premier projet en « Bambou » de chez Fonty :

Ce sera probablement une écharpe, et j’ai eu le coup de coeur pour ce motif qui me rappelle un peu le triskell celte même si mes spirales ont 4 jambes au lieu de 3. Le motif est assez simple mais se fait sur 8 cadres. Je me régale :wub_tb:

Faire et défaire…

J’ai passé une partie de la semaine passée, à faire des échantillons sur mon métier à tisser. J’avais un peu de mal à déterminer quelle laine est adaptée à mon peigne. Une fois n’est pas coutume, c’est dans des livres américains de tissage, que j’ai trouvé la réponse à ma question. J’enrage, car dans le seul livre en français que je possède (peut-être le seul encore en vente), on ne parle même pas de ce genre de « détail », détail qui a quand même toute son importance. Idem pour les lisières, ah bah, on va pas s’embêter avec ce genre de chose… :furious_tb:

Pour le tricot, j’ai toujours été affligée du pauvre contenu technique des bouquins français, j’espérais un peu mieux du tissage : même pas ! Qu’à cela ne tienne, je tisserais donc définitivement en anglais ! Pour ce qu’il existe comme littérature en français….

Bref c’était mon quart d’heure d’énervement contre l’appauvrissement de l’artisanat français, « tout fous l’camp ma pauvre dame » et bien oui c’est vrai. On oublie allègrement tout notre passé artisanal, ça me désole vraiment, quand je vois à quel point ce n’est pas le cas aux US. Les seuls livres à mon sens valables datent des années 70. J’ai ainsi déniché un petit trésor, chez un bouquiniste, pour tisser des vêtements, la date : 1979. Un petit livre tout simple, en noir et blanc, avec des croquis. Un vrai livre, quoi, un livre pour apprendre.

Alors, la réponse à ma question « quelle laine utiliser pour un peigne de 40 dents par 10 cm » : une laine qui ferait le double de wpi (warp per inch). Explications : un peigne de 40 dents / 10 cm = 4 dents au centimètre. La laine adapté pour un tissage « balancé » (= on voit autant la chaîne que la trame) devrait faire 8 tours au centimètre. Comment trouver le nombre de tour au centimètre ? En enroulant la laine autour d’une regle et en regardant combien de fois on a pu l’entourer sur une largeur de 1 cm. Cette astuce n’est sûrement pas infaillible, mais elle permet déjà de ne pas trop se planter dans le choix d’une laine.

Et donc, j’ai fait des essais sur mon métier à tisser, jusqu’à trouver les fils adaptés, bien plus gros que je n’imaginais, à tricoter en 3,5 mm/4 mm tels que « Ambiance », « Bambou » ou « Soft Tweed » de chez Fonty (j’étais pas encore tombée sur la formule magique au moment de mes échantillons).

Après quelques hésitations sur le choix de mon futur ouvrage, je me suis lancée dans une écharpe, en Soft Tweed de Fonty :

Détail :

Côté tricot, j’ai terminé « Hyacinth Lace Shawl » :

Hyacinth lace shawl

Vue de détail :

Détail

Ouf, j’ai bien failli manquer de fil pour le terminer !! Mais non, tout est bien qui finit bien !

Alors, j’ai fouillé dans mon stock de fil de réserve pour démarrer Bella Paquita :

Mis de l’angora offert par AnneD en pelote et débuté Cover Me, un shrug :

Et enfin j’ai commencé à filer mon mélange de blue faced leicester et soie :