CCP, le retour

Ces jours passés, j’ai pu profiter de quelques accalmies dehors (entre deux gouttes de pluie, quoi…) pour carder, laver et puis filer un peu des toisons que Joëlle m’a envoyé.

De gauche à droite : Racka (grise, j’en ai de la brune et de la blanche), Jacob et Carinthie.

Le mouton Racka est un magnifique animal aux belles cornes impressionantes, originaire de Hongrie. Sa laine est longue, lustrée, pas très douce, mais rendrait superbement pour une grosse veste sans doute. Je vais essayer de peigner un peu de toison, plutôt que de la carder, le fil qui en résultera sera sans doute encore plus lustré.

Le Jacob est tricolore, et sur la photo, j’ai trié les parties les plus claires de la toison, il me reste du brin à filer. La laine que j’ai eue est très douce, fine, gonflante. Quant au Carinthie, il semble originaire d’Autriche, sa laine est assez douce également.

Minnie avance, le dos est terminé, et j’ai commencé le premier demi-devant :

Et cela faisait longtemps, voici la première chaussette d’une paire de CCP :

Je devais absolument étrenner de magnifiques aiguilles en ébène… A aiguilles luxueuse, laine luxueuse, la Opal Soie me faisait de l’oeil depuis quelques temps, ni une, ni deux, prétexte tout trouvé :innocent1_tb:
Comme c’est un fil qui ne comporte pas d’acrylique pour le renforcer (70% laine, 30% soie), j’ai utilisé un fil de renfort pour le bout du pied et le talon (chaussette commencée par la pointe), que je tricote en même temps que le fil principal. J’ai choisi une couleur approchante, on ne voit même pas sur la photo les parties renforcées, des parties en pure laine.

Et enfin, vous me l’avez demandé, les voici, les photos de Nova Scotia sur pied ! Le modèle est très agréable à porter, le col monte juste ce qu’il faut (sur le livre, on voit très mal comment il est censé être porté, car le mannequin porte un foulard qui cache le col), c’est un pull plutôt classique, parfait pour le temps de mi-saison qui règne ici en ce moment.

Diversité

Je suis en pleine phase « découverte des races de moutons du monde », grâce aux copines fileuses. On n’imagine pas la diversité des races de moutons qui peuvent exister, avec des particularités à chaque fois : laine courte, très longue, raide, bouclée, grise, beige, fine, épaisse… sans parler de la bouille des moutons eux-même.
Je viens de recevoir de Joëlle un colis contenant toutes sortes de laines de races de moutons qu’elle a récupéré par le biais d’un parc animalier de sa région. Regardez plutôt :

Il y a un peu de tout, et si vous avez envie d’en savoir un peu plus sur ces différentes toisons brutes, Joëlle a fait une très bonne description ici.

En attendant de nettoyer, laver, carder et filer toutes ces variétés, je suis en train de filer du roux ardennais de Florence (race de mouton des ardennes belge). Cette laine me ravit, elle est relativement douce, d’une bonne longueur, mais c’est surtout la couleur dont je raffole, une belle couleur grège avec des poils plus foncés.

Une sorte de laine fantaisie naturelle, quoi. :cool1_tb:

Autre rouet (ben, avec 4, forcément je peux aller jusqu’à 4 encours ! :rolleyes_tb:), autre fibre, cette fois c’est du poil de yack (ou plutôt du sous-poil) :

Difficile à photographier, c’est une fibre brune foncée, très courte, très douce, très difficile à filer. Elle ressemble un peu au qiviut il me semble.

Ne me demandez pas ce que je ferais de tout cela, je n’en ai aucune idée. Je file sans projet précis, sans idée précise non plus, simplement pour le plaisir. J’imagine que lorsque j’aurais des quantités suffisantes de roux ardennais, de bleue du maine grise, de mérinos de l’est blanc, j’en ferais un jacquard. Mais je n’ai pas encore assez de couleurs naturelles pour l’envisager dans l’immédiat. Quant au yack, je n’en ai que 100 grammes, je ne pourrais faire qu’un petit projet avec, d’autant que je n’ai pas envie de le mélanger avec autre chose, je préfère le laisser pur.

Et puis si vous avez envie d’essayer de la belle laine d’éleveurs français, n’hésitez pas à contacter notre « Monsieur Parques » (sic) du forum du filage, qui nous propose une offre intéressante, de toisons de frisons et de lunenberg, lavée ou brute.

Je n’abandonne pas le tricot, même si ces derniers temps le filage occupe davantage mon esprit. Mais pas mes mains ! Voici Nova Scota, photo en date d’avant-hier après-midi :

Il a parcouru du chemin depuis, les prochaines pelotes, à savoir du bambou vieux rose, sont sur les starting blog. Minnie se profile à l’horizon.

Rêver…

Sterenig m’a passé le questionnaire des rêves, voici mes réponses :

De quel modèle de tricot rêvez-vous, en pensant pouvoir le faire un jour ?

Katherine Howard, d’Alice Starmore dans Tudor Roses, probablement le livre d’Alice Starmore que je préfère pour les modèles aussi désuets que raffinés. Des torsades avec de l’intarsia, du jacquard et une coupe cintrée avec des empiècements, ce modèle a tout pour me plaire :wub_tb:

De quel modèle de tricot rêvez-vous, mais en pensant qu’il ne restera qu’un rêve ?

Foolish Virgins de Kaffe Fassett, parcequ’il comporte beaucoup de couleurs, et que la qualité de remplacement pour le tricoter va être difficile à trouver dans ces coloris-là, et aussi parceque c’est de l’intarsia à très haute dose. Pourtant, qu’est-ce qu’il est beau !!

Quelles laines vous font rêver ?

En tout cas pas de marque de laine, mais plutôt une matière, le quiviut, parceque je ne pense pas pouvoir en filer et en tricoter avant longtemps ! C’est le sous-poil du boeuf musqué, très chaud, très doux, très cher….

Qu’est-ce que vous rêvez d’avoir ?

Des aiguilles en bois de rose ou d’ébène (recyclé, bien sûr).

Qu’est-ce que vous rêvez de savoir faire ?

Tricoter presque tous les points sans regarder mes mains, pour enfin pouvoir comprendre les films en V.O. à la télé…

Rêves divers :
– Un projet dont vous rêvez ? Avoir ma maison.
– Un de vos rêves dans la vie ? Pour l’instant, donner des cours de filage. Mais mes rêves vont aussi vite que mes projets en cours, alors qui sait !

Carine et Millaine, de quoi rêvez-vous ?

Côté tricot, Nova Scotia va bien, la première manche est terminée, et j’ai relevé les mailles pour la seconde. C’est une étape que je n’aime décidément pas faire, car je veux relever correctement mes mailles, c’est à dire de façon régulière sur tout le rang. Ce qui fait que je peux y passer beaucoup de temps si ça n’est pas parfait !

Donc, maintenant je n’ai plus qu’à me laisser couler jusqu’à la fin de cette manche…

Côté filage, j’ai pu sortir les 50 premiers grammes de coton de mon rouet :

J’ai choisi de faire un fil à 3 brins, histoire de le rendre plus épais, mais il n’est pas si épais que ça au final (à tricoter en 3,5-4 mm je pense). Je comprends mieux maintenant pourquoi les cotons du commerce sont plus « lourds » que la laine. En effet, le coton n’a pas l’élasticité et le gonflant de la laine, j’ai beau filer une assez grosse quantité de fibre, comme en plus elle a besoin de beaucoup de torsion, elle se tasse, donc le résultat est plus fin et plus compact.

Et voici mon mohair noir et prune filé, retordu avec un fil brillant :

Le mohair a plus de caractère s’il est retordu avec un autre fil très fin, du moins c’est l’impression que j’ai.

Pour finir, des petites fleurs du jardin, discrètes mais très belles :

C’est la « véronique petit-chêne », de quoi m’inspirer pour des teintures futures !