Elevage des poussins

Poussin Meusienne

Poussin Meusienne

Au début, je me suis posée bien des questions sur la façon d’élever des poussins. C’est relativement facile lorsqu’on délègue la couvaison et l’élevage à une poule, encore faut-il en avoir une sous la main qui ait envie de couver, mais aussi qui sache élever les poussins. Ce n’est pas gagné. Certaines poules sont bonne couveuse et mauvaise mère, ou l’inverse, voir ni l’un ni l’autre. Cela dépend de la race, et au sein de la race, du caractère individuel des poules. J’ai toujours lu que les poules naines étaient bonnes couveuses, c’est vrai que chez moi, elles ont envie de couver deux ou trois fois l’an.

Pékin en mode "je couve"

Pékin en mode « je couve »

Je reconnais une poule qui va couver au fait qu’elle se goinfre littéralement une ou deux semaines avant de commencer sa couvaison. Il faut dire qu’ensuite, durant 3 semaines, elle ne va plus s’alimenter normalement. Il faut d’ailleurs penser à la faire sortir pour boire et manger.

Poule Pékin et son poussin Meusien

Poule Pékin et son poussin Meusien

C’est un réel plaisir de voir évoluer la mère-poule et son ou ses petits. Cette année, un seul poussin sur les 5 œufs que j’avais confié à ma petite poule. Mon coq était jeune et s’y prenais assez mal pour cocher. C’est en train de s’améliorer.

Quand on veut vraiment des poussins et qu’on a pas de poule couveuse sous la main, on a recours à l’incubation artificielle par le biais d’une couveuse électrique. L’incubation en elle-même n’est pas spécialement difficile, il faut retourner les œufs deux fois par jour si l’on n’a pas une couveuse automatique, et penser à vérifier le niveaux d’eau pour maintenir l’hygrométrie. J’ai quand même expérimenté que le choix de la couveuse est important, les couveuses bon marché tout plastique donnent de moins bon résultats que les couveuses plus isolées (mais plus chères), et je suis vraiment contente de ma « PioPio » de 25 œufs.

Poussins nouvellement éclos qui sèchent dans la couveuse

Poussins nouvellement éclos qui sèchent dans la couveuse

C’est ensuite que je me suis posée beaucoup de questions à mes débuts. Les poussins sont fragiles les premières semaines de leur vie, tant que leurs plumes n’ont pas poussées. Ils naissent avec du duvet, et ont besoin de beaucoup de chaleur au début (la couveuse chauffe à 37,7°C). Puis au fur et à mesure que leurs plumes poussent, ils deviennent plus résistants au froid.

Voici mes installations cette année, les plus âgés (6 semaines) au rez-de-chaussée, les moyens (15 jours) au 1er étage et les très jeunes (quelques jours) au 2ème étage dans une caisse détournée de son usage initial.

Mes installations pour les poussins

Mes installations pour les poussins

Les plus âgés n’ont plus besoin d’un apport de chaleur. Lorsque le temps est sec et peu venteux ils passent une partie de l’après-midi dehors.

Jeunes de 6 semaines (Pékins, Meusienne et Faverolles)

Jeunes de 6 semaines (Pékins, Meusienne et Faverolles)

Les plus jeunes ont encore besoin de chaleur, et j’ai opté pour une plaque chauffante, je ne lui trouve que des avantages et peu d’inconvénients.

Poussin d'1 jour

Poussin d’1 jour

Parmi les avantages, déjà aucun risque d’incendie ou de surchauffe pour les poussins. Pas besoin de régler la hauteur d’une lampe pour déterminer la température. La plaque est équipée d’un variateur qui me permet de la faire moins chauffer au fil des semaines ; et puis les poussins vont d’eux même dessous ou plus loin, voir carrément dessus, selon leurs besoins. Ils se sentent en sécurité sous la plaque exactement comme sous une poule, et le cycle jour-nuit est respecté. Un autre avantage est que je peux les sortir dehors avec la plaque chauffante, ils profitent ainsi rapidement des rayons du soleil et de la bonne herbe.

Installation des poussins dehors

Installation des poussins dehors

Les inconvénients : la plaque est assez chère et les poussins la salissent en montant dessus (mais elle se nettoie très bien).

Pour l’eau, ce qui fonctionne encore le mieux est un abreuvoir à pipette comme pour les lapins. Il faut montrer aux poussins au début comment ça marche, ils comprennent très vite. Ainsi, pas de risque de noyade, pas d’eau renversée dans laquelle ils pourraient patauger, et l’eau reste propre.

Bac premier âge

Bac premier âge

Je met du papier absorbant au fond de la caisse, et je le change tous les jours. Les poussins ont à disposition du sable (nécessaire pour digérer correctement et limiter la coccidiose), et je leur concocte une pâtée maison, variable selon l’âge. Les premiers jours, je ne donne pas de protéine, je remarque que ça se passe mieux ainsi (pas de crotte collée au derrière).

Puis quand ils ont 1 semaine à 10 jours, je les déplace au 2ème étage, avec leur plaque chauffante et leur abreuvoir, mais dans un environnement plus aéré.

Repas des poussins

Repas des poussins de 10 jours

Et voilà, en ce moment ça pioupioute dur chez moi, et ça devrait continuer car je prévois encore d’autres incubations. L’idée étant d’avoir assez de poules pour pouvoir choisir celles qui resteront ici afin de commencer une espèce de sélection pour avoir des sujets qui me plaisent à l’œil, qui soient peu farouches et rustiques, tout en restant des poules de race Meusienne ou Faverolles donc en me rapprochant autant que possible du standard établi.

Tissage double deflected

Dans le tissage, j’aime bien comprendre et découvrir de nouvelles manières de tisser. Bien sûr, il n’existe pour ainsi dire rien en français sur ces techniques spécifiques, tant pis, j’ai pour ainsi dire appris à tisser en anglais, et parfois il faut carrément aller chercher dans d’autres langues plus nordiques.

C’est le tissage « deflected » qui m’a intéressée ces derniers mois. Un genre de tissage double, dans lequel les fils de chaîne ne sont pas tous tissés ensemble. Un peu difficile à expliquer, mais si ça vous intéresse, il y a de la documentation en anglais ici.

C’est en voyant ce modèle en finnois que j’ai eu envie de m’y mettre. De toute façon les brefs parlent d’eux-même et ça n’a pas été un problème de m’en sortir. J’ai juste eu quelques interrogations concernant le choix de mon peigne pour le nombre de fils au cm par rapport à la laine que j’ai voulu tisser.

Et donc voici mon premier essai, en laine Zephir, 9 fils au cm et tissage sur 8 cadres (j’avais déjà montré cette photo dans un précédent billet) :

Tissage en pure laine type "deflected double-weave"

Tissage en pure laine type « deflected double-weave »

Les lisières sont déroutante à gérer au tout début, cette vidéo m’a bien aidée à comprendre pour qu’elles soient nettes.

Et le détail :

Détail tissage deflected

Détail tissage deflected

C’est en principe une fois lavé que le tissage s’arrondit un peu, que les deux couches de tissu se mettent bien en place :

Tissage deflected lavé

Tissage deflected lavé, de gauche à droite du moins feutré vers le plus feutré.

Comme ça m’a bien plût, j’ai réitéré avec un tissage plus technique, modèle trouvé dans un Handwoven, et où le principe consiste à utiliser deux matières, l’une rétrécissant et l’autre pas, afin de former des volumes texturés. Typiquement, c’est coton et laine qu’on utilise.

Tissage type deflected avec deux matières, laine et coton.

Tissage type deflected avec deux matières, laine et coton.

Mais pour que la laine ait la place de feutrer, il vaut mieux qu’elle soit tissée plus lâche que le coton. Et puis, la laine est extensible, pas le coton. Il est conseillé d’utiliser deux ensouples dans ces cas-là.

J’ai donc installé ma chaîne coton sur mon ensouple habituelle, qui est sectionnelle, tandis que j’ai installé ma laine sur la deuxième ensouple, qui elle, n’est pas sectionnelle. Sachant que j’ai deux densités de tissage différentes, le coton se tissant à 9 fils au cm et la laine à 6 fils… Je vous laisse imaginer les calculs pour arriver à rendre tout cela cohérent 😛

Installation du tissage sur le métier

Installation du tissage sur le métier, l’ensouple haute est sectionnelle.

Mais j’y suis arrivée ! En fait si j’ai tardé à tisser tout cela c’est qu’au bout du compte j’ai trouvé l’écharpe de gauche très ennuyeuse à tisser. Comme mes envies de tissage devenaient pressantes, je me suis un peu dépêchée de terminer. C’est un tissage double et le recto est différent du verso.

Avant feutrage, recto et verso

Avant feutrage, recto et verso

Est venue l’étape du feutrage. J’ai commencé à la main mais il s’avère que c’était très fastidieux pour un résultat peu satisfaisant si je voulais vraiment feutrer beaucoup. La machine à laver a très bien fonctionné, même peut-être un peu trop !

Voici l’écharpe de gauche après feutrage :

Après feutrage

Après feutrage

Et puis celle de droite, recto-verso :

Après feutrage, recto et verso.

Après feutrage, recto et verso.

Le rendu est assez rigolo, mais c’est trop épais pour une écharpe à mon goût. Surtout que le feutrage a rendu ces pièces tissées assez irrégulières. C’était quand même une expérience intéressante !

Documentaires sur la permaculture et les semences

Voici une sélection de 3 vidéos que j’ai personnellement trouvées belles ou instructives.

Claude Bourguignon est un chercheur spécialisé dans la vie des sols, dont les interventions font sens pour moi, car il explique les choses d’une manière particulièrement globale, replaçant un peu tout dans son contexte de manière logique. S’il ne fallait suivre qu’une seule de ses interventions, ce serait celle-ci. Attention, c’est très dense, mais il a tout dit !

La voix du vent, semences de transitions, est un superbe film porteur d’espoirs et d’idées (aller sur le site) sur les manières de cultiver et de vivre autrement :

Des cultures et des villes : l’agriculture en milieu urbain.