Au jardin…

C’est un nouveau départ au jardin cette année : nous essayons de mettre en place un système de permaculture. Il y a différentes méthodes, mais le principe reste le même : l’activité biologique du jardin est auto-entretenue grâce au maintien d’un éco-système.

Sensibilisé à la faune du sol, nous ne travaillons désormais plus la terre. Pour limiter ce que l’on appelle les « mauvaises herbes », nous recouvrons le sol de paille. Pour l’instant, c’est plutôt positif, la paille maintenant une bonne humidité au sol.

Une vue sur une partie du potager, avec cultures de pommes de terres sur butte au deuxième plan :

Le jardin et la paille.

Le jardin et la paille.

Quant au restant du terrain, essentiellement reconverti en verger (mon vieux rêve d’enfant enfin réalisé !), il ne sera plus en gazon mais en prairie. Plutôt qu’une tondeuse, c’est une faux que nous avons choisi d’utiliser. Il faut prendre le coup, mais je trouve que c’est un outil aussi beau que fascinant.

Sentier dans les hautes herbes

Sentier dans les hautes herbes

Nous avons semé l’année dernière des grains de triticale, d’orge et de blé… ils ont bien poussé, ne sont pas malades mais pleins de vigueur !

Une graminée (orge ou triticale)

Du blé.

Cette année ce sera du blé rouge de Bordeau que nous sèmerons en août. L’idée étant d’obtenir une prairie fleurie, propice à attirer des insectes et toute une faune utile à l’environnement et au jardin.

Ça ne dérange pas du tout les poules que les herbes soient hautes, au contraire. Il y a pleins d’insectes de graines à picorer, et puis cela les protègent des prédateurs du ciel.

Coco le coq Meusien dans les boutons d'or

Coco le coq Meusien dans les boutons d’or

Elevage des poussins

Poussin Meusienne

Poussin Meusienne

Au début, je me suis posée bien des questions sur la façon d’élever des poussins. C’est relativement facile lorsqu’on délègue la couvaison et l’élevage à une poule, encore faut-il en avoir une sous la main qui ait envie de couver, mais aussi qui sache élever les poussins. Ce n’est pas gagné. Certaines poules sont bonne couveuse et mauvaise mère, ou l’inverse, voir ni l’un ni l’autre. Cela dépend de la race, et au sein de la race, du caractère individuel des poules. J’ai toujours lu que les poules naines étaient bonnes couveuses, c’est vrai que chez moi, elles ont envie de couver deux ou trois fois l’an.

Pékin en mode "je couve"

Pékin en mode « je couve »

Je reconnais une poule qui va couver au fait qu’elle se goinfre littéralement une ou deux semaines avant de commencer sa couvaison. Il faut dire qu’ensuite, durant 3 semaines, elle ne va plus s’alimenter normalement. Il faut d’ailleurs penser à la faire sortir pour boire et manger.

Poule Pékin et son poussin Meusien

Poule Pékin et son poussin Meusien

C’est un réel plaisir de voir évoluer la mère-poule et son ou ses petits. Cette année, un seul poussin sur les 5 œufs que j’avais confié à ma petite poule. Mon coq était jeune et s’y prenais assez mal pour cocher. C’est en train de s’améliorer.

Quand on veut vraiment des poussins et qu’on a pas de poule couveuse sous la main, on a recours à l’incubation artificielle par le biais d’une couveuse électrique. L’incubation en elle-même n’est pas spécialement difficile, il faut retourner les œufs deux fois par jour si l’on n’a pas une couveuse automatique, et penser à vérifier le niveaux d’eau pour maintenir l’hygrométrie. J’ai quand même expérimenté que le choix de la couveuse est important, les couveuses bon marché tout plastique donnent de moins bon résultats que les couveuses plus isolées (mais plus chères), et je suis vraiment contente de ma « PioPio » de 25 œufs.

Poussins nouvellement éclos qui sèchent dans la couveuse

Poussins nouvellement éclos qui sèchent dans la couveuse

C’est ensuite que je me suis posée beaucoup de questions à mes débuts. Les poussins sont fragiles les premières semaines de leur vie, tant que leurs plumes n’ont pas poussées. Ils naissent avec du duvet, et ont besoin de beaucoup de chaleur au début (la couveuse chauffe à 37,7°C). Puis au fur et à mesure que leurs plumes poussent, ils deviennent plus résistants au froid.

Voici mes installations cette année, les plus âgés (6 semaines) au rez-de-chaussée, les moyens (15 jours) au 1er étage et les très jeunes (quelques jours) au 2ème étage dans une caisse détournée de son usage initial.

Mes installations pour les poussins

Mes installations pour les poussins

Les plus âgés n’ont plus besoin d’un apport de chaleur. Lorsque le temps est sec et peu venteux ils passent une partie de l’après-midi dehors.

Jeunes de 6 semaines (Pékins, Meusienne et Faverolles)

Jeunes de 6 semaines (Pékins, Meusienne et Faverolles)

Les plus jeunes ont encore besoin de chaleur, et j’ai opté pour une plaque chauffante, je ne lui trouve que des avantages et peu d’inconvénients.

Poussin d'1 jour

Poussin d’1 jour

Parmi les avantages, déjà aucun risque d’incendie ou de surchauffe pour les poussins. Pas besoin de régler la hauteur d’une lampe pour déterminer la température. La plaque est équipée d’un variateur qui me permet de la faire moins chauffer au fil des semaines ; et puis les poussins vont d’eux même dessous ou plus loin, voir carrément dessus, selon leurs besoins. Ils se sentent en sécurité sous la plaque exactement comme sous une poule, et le cycle jour-nuit est respecté. Un autre avantage est que je peux les sortir dehors avec la plaque chauffante, ils profitent ainsi rapidement des rayons du soleil et de la bonne herbe.

Installation des poussins dehors

Installation des poussins dehors

Les inconvénients : la plaque est assez chère et les poussins la salissent en montant dessus (mais elle se nettoie très bien).

Pour l’eau, ce qui fonctionne encore le mieux est un abreuvoir à pipette comme pour les lapins. Il faut montrer aux poussins au début comment ça marche, ils comprennent très vite. Ainsi, pas de risque de noyade, pas d’eau renversée dans laquelle ils pourraient patauger, et l’eau reste propre.

Bac premier âge

Bac premier âge

Je met du papier absorbant au fond de la caisse, et je le change tous les jours. Les poussins ont à disposition du sable (nécessaire pour digérer correctement et limiter la coccidiose), et je leur concocte une pâtée maison, variable selon l’âge. Les premiers jours, je ne donne pas de protéine, je remarque que ça se passe mieux ainsi (pas de crotte collée au derrière).

Puis quand ils ont 1 semaine à 10 jours, je les déplace au 2ème étage, avec leur plaque chauffante et leur abreuvoir, mais dans un environnement plus aéré.

Repas des poussins

Repas des poussins de 10 jours

Et voilà, en ce moment ça pioupioute dur chez moi, et ça devrait continuer car je prévois encore d’autres incubations. L’idée étant d’avoir assez de poules pour pouvoir choisir celles qui resteront ici afin de commencer une espèce de sélection pour avoir des sujets qui me plaisent à l’œil, qui soient peu farouches et rustiques, tout en restant des poules de race Meusienne ou Faverolles donc en me rapprochant autant que possible du standard établi.

Documentaires sur la permaculture et les semences

Voici une sélection de 3 vidéos que j’ai personnellement trouvées belles ou instructives.

Claude Bourguignon est un chercheur spécialisé dans la vie des sols, dont les interventions font sens pour moi, car il explique les choses d’une manière particulièrement globale, replaçant un peu tout dans son contexte de manière logique. S’il ne fallait suivre qu’une seule de ses interventions, ce serait celle-ci. Attention, c’est très dense, mais il a tout dit !

La voix du vent, semences de transitions, est un superbe film porteur d’espoirs et d’idées (aller sur le site) sur les manières de cultiver et de vivre autrement :

Des cultures et des villes : l’agriculture en milieu urbain.