Septembre au jardin

Le jardin et la campagne environnante sont superbes à cette période de l’année quand on a la chance d’avoir du beau temps.

Cette année nous avons vraiment passé notre jardin en permaculture. Les tomates n’ont pas aimé la pluie d’août, nous ferons autrement l’année prochaine et puis surtout, il faudra qu’on perde le réflexe d’arroser… quand on paille et que la terre n’est pas travaillée, c’est moins nécessaire ! A part cela, nous sommes satisfaits de notre première année en permaculture.

Le jardin à l'automne.

Le jardin à l’automne.

Il y a des choses à améliorer, mais Paris ne s’est pas fait en un jour. En particulier nous avons parfois tardé sur la date des semis, ou mal géré nos semis.Il faudra que je sois plus vigilante aux dates l’année prochaine.

Je n’aurai pas sorti du tout la tondeuse de la saison, un fauchage au printemps et puis quelques « ajustements » durant l’été auront été suffisant, il faut dire que les poules ça broute pas mal.

Vue depuis l'atelier

Vue depuis l’atelier

La récolte de pommes de terre a été excellente, ce qui était déjà le cas l’année dernière car nous avions fait une butte de BRF (bois raméal fragmenté). Nous avons essayé et définitivement adopté la « Bleue de l’Artois ». C’est une pomme de terre violette, comme la vitelotte, mais bien meilleure, plus grosse, plus facile à éplucher et pas farineuse. Je me demande pourquoi c’est la vitelotte que l’on trouve partout alors que des pommes de terre bleues, il en existe d’autres variétés.

Pommes de terre bleues de l'artois

Pommes de terre bleues de l’artois

Nous avons fait de la choucroute avec les quelques choux blancs que nous avions planté. L’année prochaine nous mettrons beaucoup plus de choux au jardin, et ce sera une variété ancienne adaptée à la choucroute que nous choisirons.

Le raisin a bien donné pour sa réelle première année ici (il est planté depuis 2 années mais s’est fait sérieusement ratiboisé l’année dernière pour cause de mise en place d’une clôture), sans traitements bien sûr.

Le raisin est mûr

Le raisin est mûr

Nous allons mettre davantage de pieds de vignes, et si possible des cépages typiquement lorrains comme l’Auxerrois, si nous arrivons à en trouver. Autant en guise de raisin de table que pour tenter, pourquoi pas un jour, de le vinifier. La vigne a l’énorme avantage d’occuper peu d’espace au sol et d’être décorative.

Les pommes du jardin

Les pommes du jardin

La récolte de pommes promet d’être conséquente, nous nous sommes faits la main sur le pressage de poires avant de nous lancer avec nos pommes. L’idée c’est, avec les moins belles pommes, de faire du cidre 😛

Le broyage des poires.

Le broyage des poires.

Les poires broyées avant pressage.

Les poires broyées avant pressage.

Le pressage des poires.

Le pressage des poires.

La vigne recouvre peu à peu le poulailler.

Le poulailler en septembre.

Le poulailler en septembre.

Un potiron bleu de hongrie

Un potiron bleu de hongrie

Le jardin donne des œufs, et oui ! C’est qu’il y en a des choses à trouver au jardin pour une poule. Et cela se transforme en œuf. Quelque part c’est la continuité du jardin potager, une poule. Et je ne me lasse pas de les voir courir joyeusement, gratter et piquer des sprints (surtout quand elles nous voient, des fois qu’on aurait de bonnes choses à manger, de véritables estomacs sur pattes).

Poule meusienne de l'année

Poulette meusienne de 6 mois

Cette année j’aurai eu 23 jeunes, au total 10 coqs et 13 poules, issu de poules et coq nés ici aussi pour la race Meusienne. C’est ce à quoi j’aspirais il y a 2 ans, ne pas dépendre d’autres éleveurs pour assurer la continuité de mon élevage.

Poussin Meusienne

Poussin Meusienne de 3 mois.

Poulette Pékin

Poulette Pékin de 6 mois

Cette petite poulette bien curieuse n’a rien à faire au salon, mais c’est plus fort qu’elle, il faut qu’elle se faufile partout, elle sait bien qu’on ne lui dira rien et qu’en plus elle aura une gourmandise…

Poulette curieuse

Poulette curieuse

Cette poulette a une histoire : sur le lot d’œufs que j’avais mis à couver, c’est la seule à avoir éclos, mais avec de grandes difficultés car le taux d’hygrométrie dans la couveuse faisait le yoyo. Du coup je l’ai aidée à sortir de son œuf, et elle est née les pattes écartées (impossibilité de marcher). Un brin de laine attaché aux deux pattes pendant 2 jours a bien réglé le problème, d’ailleurs aujourd’hui elle galope plus vite que son ombre et n’a absolument aucune séquelle.

La poulette en avril 2014

La poulette en avril 2014

Comme c’était la seule du lot d’œufs à avoir éclos, je n’ai pas osé la mettre tout de suite avec d’autres poussins âgés d’une semaine, et j’ai donc été sa maman poule les premiers jours de sa vie…

Poussin Faverolles en avril 2014

Petit poussin deviendra grand !

Poussin Faverolles en avril 2014

Petite sieste au chaud

Au bout de 5 jours environ, elle a été assez débrouillarde pour se mêler aux autres, elle est devenue une belle poulette très pot-de-colle et adorable !

Tourisme

Cela fait deux années que nous ne sommes pas partis en vacances. Finalement cela ne nous manque pas. Pourquoi partir quand on est bien chez soi et qu’il y a tout à y faire ? Par contre nous n’hésitons pas à rayonner dans les environs, à la découverte de lieux ou de gens !

L’Aire, la rivière qui coule devant chez nous a été complètement nettoyée l’année dernière, les grands arbres qui entravaient son cours ont été coupés. Elle est devenue superbe et surtout praticable à barque, et nous pouvons donc en profiter d’autant qu’il est facile d’embarquer depuis le fond du jardin.

Rivière Aire en amont.

Sur l’Aire

Par une autre belle après-midi de septembre, nous sommes allés rendre visite à Laëtitia et ses brebis, ce sont nos fournisseurs officiels en délicieux lait, fromages et yaourts 😛

Chez Laëtitia

Une brebis

Les paysages à cette saison sont vraiment superbes, la journée était idéale pour parcourir le pré, un vrai pré, avec des haies, des buissons, des fleurs, une source… Cela devient trop rare de voir tant de diversité.

Le pré de Laëtitia

Le pré de Laëtitia

Vache Montbéliarde et son veau

Vache Montbéliarde et son veau

Laëtita a vraiment démarré l’année dernière, et nous lui souhaitons tout la réussite possible dans son beau projet qu’elle mène avec beaucoup d’énergie ! Cela commence par l’achat régulier de ses produits bien sûr, car souhaiter une réussite, ce n’est pas suffisant 😉

Le troupeau

Le troupeau

Je pourrais aussi vous parler du vannier de Boult-aux-Bois, chez qui nous nous approvisionnons en paniers, volettes et autres ustensiles fort utiles du quotidien. Nous n’hésitons pas à lui faire faire du sur-mesure (un panier pour nos pots à lait par exemple) et c’est un passionné qu’on écouterait parler pendant des heures.

La région de Boult-aux-bois vivait traditionnellement de la vannerie avant les années 50. D’ailleurs le grand-père paternel de Cher&tendre, originaire de Toges juste à côté, a été vannier une partie de sa vie ; sa grand-mère fabriquait des « togeardes« , de grosses allumettes trempées dans du souffre. L’osier jaune de Falaise est une variété typique de la région. Aujourd’hui tout cela a disparu, quoi que…

Et puis, cela faisait quelques années que vous voulions découvrir les côtes de Meuse. C’est fait, et nous n’avons pas fini d’y aller !

Paysage typique de vergers, vignes et bois.

Les côtes de Meuse : paysage typique de vergers, vignes et bois.

C’est une région de cocagne : mirabelles bien sûr, mais aussi pommes, poires, quetsches, abricot, pêches, cerises et vignes. Le tout en alternance, avec des bois, des haies, et des vignes chargées de raisins qui poussent dans les haies. Une belle diversité paysagère et un côté un peu authentique. C’est que la Lorraine est une région de vergers, on a tendance à l’oublier, car on imagine plutôt les hauts fourneaux et la sidérurgie du nord de la Lorraine.

Il y a quelques vignerons dans les Côtes de Meuse, qui produisent du vin gris, du pinot, du Chardonnay et de l’Auxerrois, un cépage blanc typiquement Lorrain. Le vin gris a mauvaise réputation car il est associé au gris de Toul. J’ai été choquée d’entendre qualifier un vin blanc du secteur de « petit vin ». Pour moi il n’a rien à envier à un vin d’Alsace ou de Savoie. Mais peut-être qu’au final, c’est mieux ainsi. Que ce vin reste pour ceux qui savent l’apprécier, avec des vignerons qui aiment leur travail et qui parlent de leur vigne et de leur terroir avec passion.

Chacune de ces sorties, de ces visites, a été une journée de vacances, nul besoin d’aller très loin pour voyager, dans une culture, dans une région, ou même dans le passé.

Les réserves pour l’hiver et la lactofermentation

L’automne arrive… C’est la période où l’on commence à récolter et faire des réserves pour la mauvaise saison. Cette année nous ne mettrons aucun fruit ni légume au congélateur (on le faisait rarement cela dit, sauf les haricots verts mais nous étions toujours déçus). Il y a des alternatives, non seulement moins énergivores, mais tellement meilleures au goût ! Cela laissera de la place au congélateur pour la viande que l’on achète en direct aux producteurs.

Nous le faisons depuis des années : faire sécher les fruits. Il suffit de les réhydrater au moment de faire une tarte par exemple. Les fruits séchés se conservent des années dans de simples bocaux, en plus ils sont délicieux à manger comme cela.

Des mirabelles et des quetsches sèches.

Des mirabelles et des quetsches sèches.

Les carottes et autres légumes racines se conservent bien dans du sable dans une cave. Les pommes de terre se gardent aussi en cave ainsi que les pommes. Nous avons mangé les pommes de notre jardin jusqu’en mars de cette année, et elles sont restées excellentes jusqu’au bout.

Et pour les autres légumes qui se gardent mal en cave, ce que nous avons essayé et adopté cette année c’est la lacto-fermentation. La choucroute est le plus connu des aliments lacto-fermenté, et on peut conserver de cette manière tous les légumes. L’avantage est qu’il n’y a pas besoin d’électricité, d’appareils compliqués… de simples bocaux et du sel suffisent. C’est rapide et facile à faire, il n’y a pas besoin de stériliser et en plus c’est excellent. Si l’aventure vous tente je vous conseille le site de Marie-Claire, une mine d’informations et elle en parle tellement mieux que moi…

Jus de mûre fermenté, haricots et choucroute lactofermentés.

Jus de mûre fermenté, haricots et choucroute lacto-fermentés.

Nous avons d’abord réalisé une première série de choux et de betteraves rouges lacto-fermentés que nous avons dévoré en quelques jours. Pourtant la betterave rouge, crûe en général je n’aime pas trop. Mais lacto-fermenté cela n’a plus rien à voir, c’est comme un peu cuit, meilleur au goût et vraiment digeste. Nous avons pris l’habitude de ne pas manger de fruits ou légumes crûs le soir car c’est l’assurance d’une mauvaise nuit (les légumes crûs ne sont vraiment pas digestes contrairement aux idées reçues). Mais ce qui est lacto-fermenté ne nous pose aucun problème.

Quant à la choucroute, depuis que j’ai lu comment elle était fabriquée aujourd’hui et avec quel chou, je pense que je ne suis pas prête d’en racheter dans le commerce ! D’abord la choucroute est loin d’être une spécialité alsacienne. Originaire de Chine il y a environ 2000 ans, elle est consommée traditionnellement dans diverses régions du globe, de l’Europe de l’est jusqu’au Chili, en passant par la Chine.

En Alsace, elle était traditionnellement réalisée avec du chou « quintal d’Alsace », un très gros chou juteux qui pouvait atteindre jusqu’à 7 kgs. Mais la production de ce chou ancien est devenue confidentielle. Des hybrides le supplantent, pire encore, le chou à choucroute n’est pour ainsi dire plus produit en Alsace mais dans l’Aube, la Sarthe et le Pas-de-Calais… quand il n’est pas importé des pays de l’est !

Pour obtenir de la choucroute, il faut compter un minimum de 3 semaines de fermentation. Mais les industriels, pour raccourcir ce délai à 2 semaines, ajoutent du vinaigre. L’inconvénient est que la choucroute est trop acide pour la consommer telle quelle, il faut la rincer et même parfois ajouter du bicarbonate pour annuler cette acidité. Ce qui est dommage quand on connaît les bienfaits de la lacto-fermentation.

Notre choucroute « maison » n’est pas acide et nous n’avons pas eu besoin de la rincer pour la consommer. Ce fut une réussite et nous avons donc refait de plus grandes quantités pour en consommer tout l’hiver.

Enfin nous nous sommes essayés au vinaigre, le vinaigrier proposé par le Clos Saint Antoine nous paraissait intéressant d’autant qu’avec le vinaigrier est fourni du vinaigre de démarrage. On aurait aussi pu utiliser n’importe quel vinaigre qui n’aurait pas été pasteurisé (ce qui n’est pas si fréquent).

Du vinaigre de vin bio maison.

Du vinaigre de vin bio maison.

Au bout d’1 mois environ nous avons soutiré notre premier vinaigre. L’étape suivante sera de faire de la moutarde, et de varier les vinaigres : avec des pommes, des framboises ou du miel. Mais pas ajouter du jus dans du vinaigre, non, faire fermenter le jus pour qu’il se transforme en vinaigre. C’est plus intéressant !

Soutirage du vinaigre.

Soutirage du vinaigre.