Jour de lavage…

Ce sont divers fils que j’ai filé dernièrement, et que je n’avais pas trop osé laver… :innocent_tb:
Cette fois j’ai fait vraiment attention à ne pas frotter, à réfréner ma nature impatiente en laissant gentiment tremper les plus sales. Je lave systématiquement mes fils une fois filés (avant de les tricoter). Ils révèlent ainsi leur vraie nature, ils sont beaucoup plus souples, gonflants et réguliers. Un peu comme le blocage de nos ouvrages en jacquard et dentelle. J’essore à peine mes écheveaux, et je les laisse sécher au-dessus de la baignoire.
Si vraiment ils n’étaient pas disciplinés et s’entortillaient, j’aurais accroché un poids à leur base, mais ceux-ci étaient sages.

Cela faisait quelques temps que je ne vous avais pas donné de nouvelles d’Eris, je vous mets cette photo qui date d’hier après-midi. Depuis, Eris est terminé et en train de sécher.


J’aurais utilisé pour la taille B 9 pelotes de Soft Tweed de Fonty.

L’écharpe Lead or Follow avance, mais les progrès ne valent pas une photo je pense.
Par contre, voici mon nouvel en-cours :


C’est le bérêt en dentelle qui est dans Gathering of Lace. J’utilise mon « alpaga façon mohair », celui que j’ai accidentellement feutré en voulant le laver. Il est finalement plus doux ainsi, et très agréable à tricoter. Tu as raison Laurence, c’est un cadeau du hasard !
Ce qui me tracasse, c’est que je n’arriverai jamais à reproduire cet heureux accident… :huh_tb:

Ce noir est donc la couleur naturelle de l’animal, je m’en étonne à chaques fois que je le tricote, car c’est un noir vraiment profond ! La photo le rend bleuté ; il ne l’est pas tant mais plutôt à la manière des plumes du corbeau, et il en a la légère brillance également. Bref, je raffole de cette laine !

Cuisines…

Si Dodile fait dans la batavia ces temps-ci, moi c’est dans la cuisine…

Recette de l’alpaga façon mohair :

-Préparation :
Choisissez 100 gr d’une belle toison d’alpaga, noire par exemple. Rincez-la soigneusement, essorez et faites sécher à l’air. Cardez-la et filez-la plutôt fin. Vous en obtiendrez un bel écheveau, mais pas encore bien propre.
Un troisième lavage s’impose.

-Lavage ultime :
Mettez une bonne dose de lessive, de l’eau chaude, mélangez bien la lessive. Plongez-y l’alpaga. Sachant qu’il est encore très sale (parceque vous doigts sont noirs dès que vous y touchez), remuez bien l’alpaga dans l’eau.


Remuez, essorez, remuez encore, rincez, relavez, 3 fois de suite. Sortez l’écheveau de l’eau, faites-le sécher sur une corde à linge toute un nuit.

Une fois qu’il est sec, vous constatez qu’il est tout ébouriffé, et que les fils sont un peu agglutinés entre’eux. Bravo, vous avez réussi à feutrer de l’alpaga (qui feutre assez mal, paraît-il). :glurps_tb:


Mettez en pelote, et c’est prêt. Votre alpaga est propre, feutré, et fera sans doute une superbe étole façon mohair.

Heureusement, il n’est qu’un tout petit peu feutré, ç’aurait pu être bien pire !

Recette du mohair à l’oignon

Les pelures d’oignon donnent une très belle couleur un peu jaune safran (visez entre les deux couleurs des photos pour avoir une bonne idée de la couleur réelle). Mais pour pouvoir faire un fil très fin de ce mohair teint, carder ne suffit pas. En effet, ce mohair comporte de nombreuses impuretés, notamment des « recoupes » (boules de poils très courtes, issues d’une deuxième coupe des poils de l’animal), et il reste encore quelques brins d’herbe. Le cardage n’élimine pas ce type d’impureté, qui par ailleurs peut donner beaucoup de charme à un fil. Mais dans notre cas présent, pour faire un fil fin, il vaut mieux tout retirer.
On va donc utiliser des peignes, pour peigner le mohair et ne conserver que les fibres longues.


A gauche, des peignes à main. En haut, la toison cardée (l’oeil exercé de la fileuse perfectionniste y verra les recoupes, petites boules plus foncées), au milieu la petite pelote c’est du mohair peigné, en bas, ce sont les « déchets » issus du peignage : fibres courtes, recoupes et herbes sèches. On va garder précieusement ces déchets, pour les carder avec d’autres fibres, et en faire un fil plus épais et gonflant.

Et voici le mohair peigné en cours de filage :


Les fibres sont longues, bien parallèles, le résultat est brillant, et le fil, débarrassé de ses impuretés, se prête à un filage fin.

Ce mohair à l’oignon se mariera parfaitement avec du mohair à l’indigo, dans un châle islandais issu du livre « Three cornered & long Shawl » par exemple.

Tout est permis !

C’est en tout cas ce qu’il me semble, après avoir terminé de filer toutes les couleurs que j’avais aléatoirement mélangées !


J’ai posé un écheveau de blanc naturel à côté des autres, pour déjà voir un peu ce que ça donne, visuellement. Je ne trouve pas ça si mal. Mais comme me le suggère Fleur, il vaut mieux que je fasse des essais.
Mon « problème » en fait, c’est que je ne me sens pas encore trop capable de teindre environ 200 à 300 gr d’une couleur foncée. Il y a des contraintes techniques, arriverais-je à obtenir quelque chose d’uniforme ? Florence a réussi à obtenir 250 d’une couleur uniforme, mais je suis sûre qu’elle y a passé beaucoup de temps !
Je souhaite rester dans le créneau « laine brute », donc je ne veux pas utiliser du mérinos néo-zélandais d’une couleur naturelle foncée, qui jurera forcément avec ma laine bien brute style Shetlands. Le noir « corbeau du cochon » (c’est à dire l’alpaga noir), comme me le suggère Val, est destiné à un châle, et j’aurais presque l’impression de donner de la confiture aux cochons en l’utilisant pour ce gilet. :ponder_tb:
Donc, la solution d’un mérinos brute mélangé à du mohair assez gros me séduit fortement !

Je vous parlais la dernière fois d’un écheveau à la couleur indéterminée et indéterminable. Le voici en gros plan :


De loin, il ressemble à une espèce de vert kaki, couleur typique résultant du mélange des 3 primaires entr’elles. Mais de près, on discerne toutes les nuances, c’est donc une couleur à regarder de près :tongue_tb:
Je ne sais même plus quelles couleurs j’ai mélangé, probablement un peu de tout sauf du bleu, donc du rouge, du jaune, du violet, du rose, du vert, du blanc… un vrai gloubi-boulga quoi !
Mais finalement, pas vilain, ce qui me fait dire « en teinture, à partir du moment où l’on ne fais pas de mélange trop homogène, tout est permis ». Ce qui va me rassurer dans mes mélanges de couleurs pour l’avenir.

Eris n’est plus puni, j’ai redéfait la bordure du bas, recommencé et largement rattrapé mon retard puisque j’en suis à la manche :

Et le détail de la bordure :