Filage au coin du poële

Avec le temps qu’il fait depuis presque 3 semaines, il n’y a pas grand’chose d’autre à faire ! :furious_tb: Quand je pense à mes toisons en attente d’être triées, lavées puis cardées, à mon alpaga et mon mohair, que je ne peux filer que dehors parce que le premier je le file brut et le deuxième parce que je ne le supporte pas dans la maison, et que je vois le temps qu’il fait, ça m’énerve.

Côté tricot, le petit haut, modèle BdF, est terminé, mais ce n’est pas encore aujourd’hui que je pourrai l’étrenner :

J’ai apporté une petite modification au patron, parce que les modèles français ne pensent qu’à farie des coutures et que moi je suis fan du grafting invisible. Alors, pour le dos, au lieu d’arrêter les mailles, je les ai mises en attente, et au lieu de faire une couture pour raccorder les bretelles en haut du dos, je les ai assemblée par une couture grafting invisible. Le résultat est bien plus net à mon goût qu’une couture.

La couture grafting est juste au-dessus des 2 lignes de point mousse.

Vous me demandiez si j’avais rapporté quelques choses de ma visite aux laines du Mouchon, oui bien sûr, je saisis les opportunités. :happy_tb: Je n’ai pas fait de photos parce que j’ai la flemme d’aller grimper sur une chaise pour essayer d’extirper le carton dans lequel j’ai rangé mes achats. En plus, je ne sais plus dans quel carton c’est…:ponder_tb: En tout cas j’ai rapporté du glitz, c’est une fibre d’origine cellulosique (un peu comme le viscose), très brillante, et qui s’utilise par petites quantités dans un mélange de fibres. J’ai pris deux couleurs, pas la verte, ni la violette et caramel, mais les deux autres (désolée on ne voit pas très bien).

Couleurs que je me suis empressée d’essayer sur ce mélange (tout fait) mérinos et oppossum :

J’ai aussi repris du mérinos 16 microns, car je suis conquise par la finesse de cette fibre ! J’ai retordu mon fameux mérinos 16 microns justement :

Je n’avais jamais obtenu si fin je crois, 100 grammes et 880 mètres. Alors, celui-là, pour l’instant je me le garde, parce que je ne suis pas prête de refaire si fin avant longtemps (c’était looooong !)

Sinon, un autre fil dentelle, en pure laine d’agneau :

100 grammes pour 660 mètres, il y a de quoi faire un petit châle aussi. Celui-là sera disponible.

Et puis, en cours sur le rouet, j’ai envie d’un fil à dentelle pure soie, donc voici :

Je pense le teindre lorsqu’il sera filé. C’est de la soie Tussah, et je la file dans le pli, la démonstration que m’a faite Carine à la rencontre des Cévennes m’avait enthousiasmée pour cette méthode.

Lamas, biquettes et rouets

Je parlais de cours de filage dans mon dernier message, c’était même carrément un stage de deux après-midi.

Michel, qui élève des lamas avec son ami Guillaume, souhaitait apprendre à filer, pour pouvoir transformer les poils de ses lamas. Je lui ai proposé s’il était prêt à venir jusqu’à moi, de lui apprendre. Marylène s’est jointe à nous pour un stage de perfectionnement.

Michel est venu avec des poils de lama et d’alpaga, Marylène avec du mohair, et moi j’avais mes rouets, ça m’a rappelé un peu la première rencontre des fileuses du forum filage parce que nous nous sommes un peu étalés au salon :tongue1_tb:

De gauche à droite, Michel, moi et Marylène au premier plan. Les lamas, les biquettes et les rouets !

Si Michel a appris à filer, il m’a transmis son affection pour les lamas. Si, comme moi, vous pensiez que les lamas (et alpaga) sont des animaux agressifs et hautains uniquement préoccupés de cracher sur les gens, oubliez vos préjugés ! Les lamas ne crachent que s’ils ont mal été éduqués, ou qu’ils ont très peur. En dehors de cela, ce sont des animaux dociles et affectueux (et puis ils ont le poil doux :wub_tb:).

J’ai appris qu’il existe deux espèces de lamas, les lainés et les classiques. Les lainés se tondent comme les alpagas, tandis que les classiques sont brossés, et c’est le sous-poils que l’on obtient par brossage, qui est très doux et qui se file. Les lamas lainés ont une toison qui ressemble fortement à celle des alpagas, autant au niveau toucher que douceur.

Michel ayant apporté de la matière première, en l’occurence des poils de ses animaux, j’ai pu faire connaissance avec leurs poils (en attendant une rencontre en vrai).

Je vous présente Bolivia :

C’est un lama non-lainé, c’est donc le poil de brossage que j’ai filé. Poils brun très sombres, presques noir. J’ai filé aussi Diégo, Pablo et Titou, les poils de chacuns étant différents au toucher. C’est amusant, car on reconnaît les petits gourmands qui aiment bien manger, à la quantité de paille présente avec les poils !

Et puis, la star, une bouille d’enfer, un regard aussi doux que ses poils, celle dont Michel voudrait avoir un pull, Quetsche :

Quetsche est un lama lainé, c’est donc le poil de tonte que j’ai filé. A gauche, deux brins, à droite trois brins, cela en dit long sur la finesse des poils.
Sur le blog de Michel, vous pouvez voir Questche en mariée, c’est une pratique courante de déguiser les lamas lors de concours, afin de juger de leur docilité.

Bref, ces deux jours de stage ont été aussi instructifs pour Michel et Marylène, que pour moi !

En plus des lamas, Guillaume et Michel fabriquent des sirops, confitures et gelées aux plantes délicieux !!

Frogner sous toutes ses coutures (enfin presque)

Sur la demande de chatonne, voici Frogner vu sur l’envers :

C’est amusant, parce que dans la réalité je n’ai pas l’impression que les fils tirés fassent un motif, alors que sur cette photo c’est assez net.

Je tricote Frogner en jacquard avec un fil dans chaque main comme expliqué ici. La couleur de fond, la rouge, est sur ma main droite, parce que je tricote « à l’anglaise » (fil sur la main droite, contrairement à la méthode « continentale » fil sur la main gauche) ; c’est donc ma main qui serre davantage, c’est parfait pour la couleur de fond. Le fil blanc est sur ma main gauche, je serre moins avec cette main et mon motif ressort donc mieux. L’avantage de cette technique du jacquard à deux mains est le gain de temps (le fil ne s’emmêle jamais ni ne se prends dans les aiguilles puisqu’il est toujours maintenu en position) ainsi qu’une meilleure régularité du tricot.

Je tisse mon fil toutes les 7 mailles afin de n’avoir pas de grands fils qui courent derrière l’ouvrage, et cela donne aussi une meilleure tension au jacquard. Jusqu’à ces dernières années, je tissais lorsqu’il y avait plus de 5 mailles consécutives, mais depuis peu je tisse moins souvent (selon la grosseur de mon fil en fait) car le fait de tisser déforme le tricot, et de plus, la couleur tissée a tendance à ressortir sur l’endroit du tricot, et c’est donc moins joli.

Et sur Frogner en particulier, en version 1 j’ai tissé mes mailles tous les 5 à 6 mailles alors que version 2 c’est toutes les 7 mailles. Ce qui explique, Rebecca, que tu trouves plus jolie la version 2. Le rouge ressort davantage dans cette nouvelle version :

Et un petit détail de l’ourlet de Frogner :

J’aime bien maintenant, rabattre directement l’ourlet en cours de tricot. C’est plus net, et au moins je suis sûre que l’ourlet est droit. Par contre, parfois j’ai un peu la flemme de faire un montage provisionnel alors je fais un montage classique (enfin c’est celui que j’ai appris étant enfant), et au moment de refermer l’ourlet je reprends chaque boucle du montage sur une aiguille plus fine que celle qui m’a servi à faire le montage, et je tricote cette boucle avec la maille correspondant du corps du tricot.

Voilà, c’était la petite histoire technique de Frogner et des norvégiens en général. Evidemment, Frogner aura peu de coutures, en fait simplement le raccord des manches au corps, puisque tout est tricoté en rond (corps et manches). Par contre, bonjour la sécurisation des steeks :wacko_tb:

Moi qui ne suis pas copine avec la machine à coudre, là je vais être servie, Frogner est un cardigan ! Mais quand on aime on ne compte pas, et je ferai ça comme d’habitude dans la joie et la bonne humeur (je m’accorderais peut-être un petit remontant, je ne sais pas encore. Peut-être que j’entamerai un bon paquet de chips pour la route :tongue1_tb:).

Bon sinon Marina est dans la galerie, voici un des rares modèles d’Alice Starmore qui me va très bien au niveau de l’ampleur !
La première chaussette de la paire de Lealt Sock avance bien, la photo date de deux jours en arrière et depuis je suis rendue à la pointe :

Z’avez vu le talon, en côtes ajourées ?? Et j’ai utilisé du fil de renfort pour faire ce talon en plus ! (par contre c’est pas du tout la couleur réelle ! En vrai c’est un vert émeraude foncé).

A part ça je me suis commandée un nouvel ordinateur avec un grand écran LCD (j’ai encore un vieux cathodique !), je suis impatiente ! Vous me croyez si je vous dis que j’en rêve la nuit ?