Je vous ai montré la dernière fois mes machines à coudre. Elles sont arrivées un peu par hasard dans mon atelier, et je me suis prise d’un véritable intérêt pour ces machines, avec lesquelles je me sens bien plus à l’aise qu’avec la Brother moderne de Cher&tendre pour coudre les ourlets de mes tissages.
La « New Home », la plus ancienne car datée de 1881, est la dernière arrivée dans ma collection. Des amis du village l’avaient chez eux en décoration, et sachant que je m’intéresse à ces machines anciennes, ils me l’ont offerte ! Il lui manque un petit bout de métal pour être à nouveau totalement fonctionnelle, cela ne devrait pas être un gros problème de la réparer.
L’avant-dernière arrivée est la Singer n°15 de 1920. Trouvée par le plus grand des hasards au dépôt-vente du bout de la rue, elle appartenait à la mère du propriétaire, et il me l’a cédée pour un prix dérisoire, plutôt content de savoir qu’elle allait avoir une nouvelle vie de machine à coudre, qui plus est dans le village. La machine est en parfait état car elle servait toujours. Elle tourne donc comme une horloge, c’est elle qui m’a donné le goût d’utiliser ces vieilles machines.
La plus ancienne à l’atelier, la Singer Class 27 de 1889, m’a été offerte par Kty Chien il y a déjà quelques années.
Elle est en parfait état de conservation, avec son système de navette vibrante.
En plus j’ai un certain nombre de canettes d’avance, bien pratique vu le format peu courant.
Son seul problème était la bielle (en bois contrairement aux apparences) cassée au niveau de la pédale.
L’ennui dans tout ça, ce sont ces petites pièces spécifiques, qui s’encastrent finement dans l’œillet de la bielle, permettant un ajustement de l’axe de la roue et de la pédale parfait, pour un pédalage souple…
Ce n’est même pas la peine d’espérer trouver des équivalents à ces pièces dans le commerce, ni sur le marché de l’occasion. La seule solution était soit de faire une bielle complètement différente et sûrement moins efficace, soit de reproduire à l’identique, ce qui nécessite compétences et outillages que je n’ai pas.
Et c’est là que le miracle arrive. Je montrais sur un forum (d’éleveurs, rien à voir avec la couture comme quoi l’élevage mène à tout) ma vieille machine à coudre et sa bielle cassée. Deux amis se sont proposés pour restaurer l’ensemble, chacun dans sa partie, bois et métal. Et comme ils n’en sont pas à leur première coopération, ils ont mené l’affaire d’une main de maître !
Nanou a reproduit la bielle en bois en utilisant une essence traditionnellement utilisée pour ce type d’usage : le frêne, qui est solide et souple à la fois. Puis elle l’a teintée au brou de noix et protégée à l’huile de lin. Phil le spécialiste du métal a refait à l’identique la petite pièce en demi-lune et la vis si particulière. Et enfin Nanou a ajusté les pièces métalliques sur la bielle en bois.
Un grand merci à mes deux amis et à cette belle aventure partagée pour que revive ma vieille grand’mère.