Des petits lapins

Les petits lapins grandissent vite et bien. Les premiers jours je n’ai pas voulu intervenir dans le nid. Je sais que certains vont tout de suite voir si tout va bien et éventuellement  retirent le « surplus » de lapins pour n’en laisser que 6, afin de garantir une croissance optimum à ceux qui restent. Personnellement, je préfère laisser faire la nature, c’est pourquoi la première semaine je me suis juste contentée de guigner dans le nid, en soulevant les poils avec un brin de paille sans toucher les lapereaux.

Portée de 8 lapins, à 10 jours.

D’ailleurs, j’ai aussi lu que certains vont voir dans le nid en l’absence de la mère. Moi je ne me suis pas cachée pour regarder, je trouve que c’est malhonnête vis à vis de la mère. Ma lapine ne m’a rien dit et il ne s’est rien passé, elle est retourné manger comme si tout était normal. Il faut dire qu’on est proches toutes les deux.

Lapereau à 10 jours

Les lapereaux ont maintenant 15 jours, ils ont les yeux ouverts, ils commencent à sortir du nid, cette fois je peux les papouiller autant que je veux, Polichinelle la mère ne me dit définitivement rien, et les lapereaux ont l’air d’apprécier les caresses… Ils sont 8, et visiblement tout se passe bien.

Portée de 8 lapereaux à 15 jours

Beaucoup d’éleveurs donnent à la mère allaitante des granulés de luzerne, pour « favoriser la montée de lait ». Mes lapins n’ont pas vu l’ombre d’un granulé depuis qu’ils sont arrivés, ce n’était pas pour faire une exception. J’ai donc continué de nourrir la mère comme d’habitude, en forçant un peu plus la dose et en vérifiant bien qu’elle a toujours de l’eau à disposition.

Lapereau à 15 jours

A propos de l’alimentation des lapins, j’en ai déjà parlé ici : je cueille dans la nature et dans mon jardin. Je ne sais pas si c’est la race que j’élève, ou si tous les lapins sont pareils, mais les miens n’aiment pas trop l’herbe. Un peu à l’occasion, mais ils n’en font pas leur repas, ce qui est peut-être normal vu les origines du lapin (le bassin méditerranéen et la garrigue). Donc, je leur en donne peu ou pas puisque de toute façon ils font des restes.

J’essaye de beaucoup varier l’alimentation de mes lapins. Au début, je n’osais pas leur donner de rameaux d’aubépine à cause des piquants. Finalement cet automne, il y en avait tant, avec de si beaux fruits (et ils étaient bons d’ailleurs) que j’ai fini par leur en cueillir. Quelle ne fut pas ma surprise de les voir tout manger : les branches, les feuilles, les épines, les fruits, les noyaux ! Il ne restait jamais rien : un met de choix. Au jardin, les cosses des petits pois sont mangées, ainsi que les tiges et feuilles de topinambours à la fin de la saison. Les rameaux de framboisiers (avec les fruits qui restent) garnis leurs piquants ne leur font pas peur non plus. De vrais petits broyeurs sur pattes : on donne des branches d’un côté, ça ressort en crottes de l’autre 😉 Nickel pour le fumier au jardin !

Un ami m’a dit qu’ils aimaient bien les châtaignes. Alors j’ai tenté, et effectivement, c’est une gourmandise pour eux (j’en donne peu, je pense que c’est très nourrissant). Voilà une source de nourriture intéressante pour l’hiver, comme pour cette année où il a gelé assez tôt et pendant longtemps. Nous sommes restés près de 2 mois avec peu de verdure à cueillir. Ils ont donc eus plus souvent des repas de rameaux : noisetiers et saule dont ils raffolent. On dit que l’acide salicylique contenu dans le saule fluidifie le sang et qu’il faut faire attention. Je pense que c’est une erreur de raisonnement. C’est l’aspirine qui fluidifie le sang, or l’aspirine c’est de l’acide acétylsalicylique, une version modifiée de la molécule naturelle. J’ai lu à plusieurs reprises que l’acide salicylique n’avait pas les effets indésirables de l’aspirine et qu’il était donc plus intéressant, mais je n’ai pas trouvé d’informations précises. Si vous en avez, je suis intéressée. En tout cas les rameaux de saule donnés plusieurs fois par semaine n’ont pas posé de problèmes à mes lapins.

Voici un repas type de cette sortie d’hiver où les premières plantes commencent à pousser. Le contenu de ce panier sera partagé entre les 3 lapins et demain il ne restera rien…

Panier-repas en sortie d’hiver : boutons de saule, rameaux et fleurs de noisetier, cerfeuil, ail, pissenlit, plantain

Une des première plante à sortir à cette saison c’est l’ail sauvage. De loin, il ressemble à une touffe d’herbe, sauf qu’il est plus vert-bleuté, les tiges sont creuses et il sent nettement la ciboulette. Délicieux dans une omelette, il fait aussi le régal des lapins. Quand on sait regarder la nature, on en trouve beaucoup. Je le coupe à ras, quelques jours plus tard il repousse.

La deuxième plante qui sort en ce moment c’est le cerfeuil sauvage. C’est une ombellifère, il ressemble un peu à la carotte, avec une odeur agréable quand je le coupe. Wikipédia le classe toxique pour sa racine, mais ce n’est pas la racine que je prélève, et depuis 2 ans que j’en donne régulièrement aux lapins, je n’ai pas remarqué de problèmes.

Cerfeuil des prés à droite et ail sauvage à gauche

A cette époque certains arbres sont en fleurs, comme le noisetier, ou s’apprêtent à fleurir comme le saule marsault. Dans les deux cas, c’est bon pour les lapins !

Donc voilà, pour l’instant tout se passe bien, les lapereaux grandissent, les lapins adultes semblent se porter bien, j’adore élever des lapins, ils me le rendent bien. Ils mangent ce que les poules ne mangent pas, ils valorisent des déchets qui seraient allés au compost, au risque de nourrir les rats du coin. Leur fumier est un superbe engrais pour le jardin, quoi de mieux ?

Lapereau à 15 jours

Le printemps arrive

Quand on a des animaux, on est plus attentif aux passages des saisons, il y a des signes qui ne trompent pas. Ainsi quand Polichinelle, ma lapine, a commencé à s’arracher quelques touffes de poils, c’est qu’elle a estimé le moment venu pour des petits lapins.

Polichinelle, lapin-chèvre

1 mois de gestation et 1 semaine plus tard, les lapereaux sont nés, pour ma plus grande joie. Je ne veux pas les toucher pour les compter (à priori entre 6 et 8), je me contente de les observer grandir. Ce sera la surprise du nombre quand ils sortirons du nid, bientôt…

Lapereaux d’une semaine

Je suis contente d’avoir ces petits lapereaux, cela faisait 1 année que j’attendais de pouvoir reproduire mes lapins-chèvre, la race est rare, je voudrais vraiment en faire l’élevage. D’autant plus que ce sont des lapins rustiques et vraiment adorables, et que perso, j’aime leurs grandes oreilles et leur beau et doux pelage noir et feu.

Je pensais avoir un couple et j’avais deux femelles ! Il m’a fallu trouver un mâle de cette race, pas facile à moins de traverser la France et encore. Par un concours de circonstance incroyable (à ce stade-là j’en suis encore à me demander si c’était vraiment du hasard), il est arrivé en mai dernier ce petit mâle qui s’appelle « Roudoudou ». Mais âgé de 2 mois donc encore loin d’être en âge de se reproduire. J’ai attendu patiemment… en priant pour ne pas perdre l’un de mes lapins.

Roudoudou, un lapin-chèvre

Le printemps qui arrive, c’est aussi les crêtes rouges des poules qui recommencent à pondre après une pause hivernale bien méritée.

La Noiraude, meusienne croisée pékin, en train de pondre dans un pondoir en osier

Des poules meusiennes

Madeleine, une adorable poule pékin gris perle, qu’un ami éleveur m’a offert. C’est la plus familière de toutes mes poules, elle n’hésite pas à voler jusque sur mon bras, et à se percher sur mon épaule.

Madeleine, pékin gris perle

Un petit coq pékin tout mignon

Le printemps c’est aussi les travaux de jardin qui reprennent, les poules sont toujours prêtes pour nous donner un coup de patte 😉

Travaux de jardin

Restauration, résurrection

Je vous ai montré la dernière fois mes machines à coudre. Elles sont arrivées un peu par hasard dans mon atelier, et je me suis prise d’un véritable intérêt pour ces machines, avec lesquelles je me sens bien plus à l’aise qu’avec la Brother moderne de Cher&tendre pour coudre les ourlets de mes tissages.

Machine « New Home » de 1881

La « New Home », la plus ancienne car datée de 1881, est la dernière arrivée dans ma collection. Des amis du village l’avaient chez eux en décoration, et sachant que je m’intéresse à ces machines anciennes, ils me l’ont offerte ! Il lui manque un petit bout de métal pour être à nouveau totalement fonctionnelle, cela ne devrait pas être un gros problème de la réparer.

Singer n°15 de 1920

L’avant-dernière arrivée est la Singer n°15 de 1920. Trouvée par le plus grand des hasards au dépôt-vente du bout de la rue, elle appartenait à la mère du propriétaire, et il me l’a cédée pour un prix dérisoire, plutôt content de savoir qu’elle allait avoir une nouvelle vie de machine à coudre, qui plus est dans le village. La machine est en parfait état car elle servait toujours. Elle tourne donc comme une horloge, c’est elle qui m’a donné le goût d’utiliser ces vieilles machines.

Singer class 27 de 1889

La plus ancienne à l’atelier, la Singer Class 27 de 1889, m’a été offerte par Kty Chien il y a déjà quelques années.

 

 

 

 

 

Elle est en parfait état de conservation, avec son système de navette vibrante.

Système de navette vibrante

En plus j’ai un certain nombre de canettes d’avance, bien pratique vu le format peu courant.

Navettes

 

 

 

 

 

 

 

Son seul problème était la bielle (en bois contrairement aux apparences) cassée au niveau de la pédale.

Bielle en bois cassée

L’ennui dans tout ça, ce sont ces petites pièces spécifiques, qui s’encastrent finement dans l’œillet de la bielle, permettant un ajustement de l’axe de la roue et de la pédale parfait, pour un pédalage souple…

Bielle en bois et les pièces particulières

Ce n’est même pas la peine d’espérer trouver des équivalents à ces pièces dans le commerce, ni sur le marché de l’occasion. La seule solution était soit de faire une bielle complètement différente et sûrement moins efficace, soit de reproduire à l’identique, ce qui nécessite compétences et outillages que je n’ai pas.

Et c’est là que le miracle arrive. Je montrais sur un forum (d’éleveurs, rien à voir avec la couture comme quoi l’élevage mène à tout) ma vieille machine à coudre et sa bielle cassée. Deux amis se sont proposés pour restaurer l’ensemble, chacun dans sa partie, bois et métal. Et comme ils n’en sont pas à leur première coopération, ils ont mené l’affaire d’une main de maître !

Bielle restaurée

Nanou a reproduit la bielle en bois en utilisant une essence traditionnellement utilisée pour ce type d’usage : le frêne, qui est solide et souple à la fois. Puis elle l’a teintée au brou de noix et protégée à l’huile de lin. Phil le spécialiste du métal a refait à l’identique la petite pièce en demi-lune et la vis si particulière. Et enfin Nanou a ajusté les pièces métalliques sur la bielle en bois.

Singer de 1889

Un grand merci à mes deux amis et à cette belle aventure partagée pour que revive ma vieille grand’mère.