Le printemps arrive

Quand on a des animaux, on est plus attentif aux passages des saisons, il y a des signes qui ne trompent pas. Ainsi quand Polichinelle, ma lapine, a commencé à s’arracher quelques touffes de poils, c’est qu’elle a estimé le moment venu pour des petits lapins.

Polichinelle, lapin-chèvre

1 mois de gestation et 1 semaine plus tard, les lapereaux sont nés, pour ma plus grande joie. Je ne veux pas les toucher pour les compter (à priori entre 6 et 8), je me contente de les observer grandir. Ce sera la surprise du nombre quand ils sortirons du nid, bientôt…

Lapereaux d’une semaine

Je suis contente d’avoir ces petits lapereaux, cela faisait 1 année que j’attendais de pouvoir reproduire mes lapins-chèvre, la race est rare, je voudrais vraiment en faire l’élevage. D’autant plus que ce sont des lapins rustiques et vraiment adorables, et que perso, j’aime leurs grandes oreilles et leur beau et doux pelage noir et feu.

Je pensais avoir un couple et j’avais deux femelles ! Il m’a fallu trouver un mâle de cette race, pas facile à moins de traverser la France et encore. Par un concours de circonstance incroyable (à ce stade-là j’en suis encore à me demander si c’était vraiment du hasard), il est arrivé en mai dernier ce petit mâle qui s’appelle « Roudoudou ». Mais âgé de 2 mois donc encore loin d’être en âge de se reproduire. J’ai attendu patiemment… en priant pour ne pas perdre l’un de mes lapins.

Roudoudou, un lapin-chèvre

Le printemps qui arrive, c’est aussi les crêtes rouges des poules qui recommencent à pondre après une pause hivernale bien méritée.

La Noiraude, meusienne croisée pékin, en train de pondre dans un pondoir en osier

Des poules meusiennes

Madeleine, une adorable poule pékin gris perle, qu’un ami éleveur m’a offert. C’est la plus familière de toutes mes poules, elle n’hésite pas à voler jusque sur mon bras, et à se percher sur mon épaule.

Madeleine, pékin gris perle

Un petit coq pékin tout mignon

Le printemps c’est aussi les travaux de jardin qui reprennent, les poules sont toujours prêtes pour nous donner un coup de patte 😉

Travaux de jardin

Restauration, résurrection

Je vous ai montré la dernière fois mes machines à coudre. Elles sont arrivées un peu par hasard dans mon atelier, et je me suis prise d’un véritable intérêt pour ces machines, avec lesquelles je me sens bien plus à l’aise qu’avec la Brother moderne de Cher&tendre pour coudre les ourlets de mes tissages.

Machine « New Home » de 1881

La « New Home », la plus ancienne car datée de 1881, est la dernière arrivée dans ma collection. Des amis du village l’avaient chez eux en décoration, et sachant que je m’intéresse à ces machines anciennes, ils me l’ont offerte ! Il lui manque un petit bout de métal pour être à nouveau totalement fonctionnelle, cela ne devrait pas être un gros problème de la réparer.

Singer n°15 de 1920

L’avant-dernière arrivée est la Singer n°15 de 1920. Trouvée par le plus grand des hasards au dépôt-vente du bout de la rue, elle appartenait à la mère du propriétaire, et il me l’a cédée pour un prix dérisoire, plutôt content de savoir qu’elle allait avoir une nouvelle vie de machine à coudre, qui plus est dans le village. La machine est en parfait état car elle servait toujours. Elle tourne donc comme une horloge, c’est elle qui m’a donné le goût d’utiliser ces vieilles machines.

Singer class 27 de 1889

La plus ancienne à l’atelier, la Singer Class 27 de 1889, m’a été offerte par Kty Chien il y a déjà quelques années.

 

 

 

 

 

Elle est en parfait état de conservation, avec son système de navette vibrante.

Système de navette vibrante

En plus j’ai un certain nombre de canettes d’avance, bien pratique vu le format peu courant.

Navettes

 

 

 

 

 

 

 

Son seul problème était la bielle (en bois contrairement aux apparences) cassée au niveau de la pédale.

Bielle en bois cassée

L’ennui dans tout ça, ce sont ces petites pièces spécifiques, qui s’encastrent finement dans l’œillet de la bielle, permettant un ajustement de l’axe de la roue et de la pédale parfait, pour un pédalage souple…

Bielle en bois et les pièces particulières

Ce n’est même pas la peine d’espérer trouver des équivalents à ces pièces dans le commerce, ni sur le marché de l’occasion. La seule solution était soit de faire une bielle complètement différente et sûrement moins efficace, soit de reproduire à l’identique, ce qui nécessite compétences et outillages que je n’ai pas.

Et c’est là que le miracle arrive. Je montrais sur un forum (d’éleveurs, rien à voir avec la couture comme quoi l’élevage mène à tout) ma vieille machine à coudre et sa bielle cassée. Deux amis se sont proposés pour restaurer l’ensemble, chacun dans sa partie, bois et métal. Et comme ils n’en sont pas à leur première coopération, ils ont mené l’affaire d’une main de maître !

Bielle restaurée

Nanou a reproduit la bielle en bois en utilisant une essence traditionnellement utilisée pour ce type d’usage : le frêne, qui est solide et souple à la fois. Puis elle l’a teintée au brou de noix et protégée à l’huile de lin. Phil le spécialiste du métal a refait à l’identique la petite pièce en demi-lune et la vis si particulière. Et enfin Nanou a ajusté les pièces métalliques sur la bielle en bois.

Singer de 1889

Un grand merci à mes deux amis et à cette belle aventure partagée pour que revive ma vieille grand’mère.

Machines à coudre

Elles ont traversé les âges sans prendre une ride ces vieilles machines à coudre à pédale, toujours fidèles au poste, à piquer des points droits parfaits, avec leurs décalques élégantes et leur silhouette désuète.

Singer Class 27 de 1889

Singer class 27 de 1889

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est qu’à l’époque où on les fabriquait, la notion d’obsolescence programmée n’existait pas encore, une époque révolue où l’on utilisait la technologie nouvellement acquise pour fabriquer des objets solides et durables, à la fois simples et ingénieux. De vrais outils dans le sens le plus noble du terme, des compagnons d’une vie.

Machine « New Home » de 1881

Elles en auraient à m’apprendre si je pouvais savoir ce qu’elles ont vu et cousu. Certaines ont traversé deux guerres, et on dû bien voyager pour arriver jusque dans mon atelier, elles continuerons, je l’espère, après moi… Et elles sont toujours là, fières et vaillantes, fidèles, prêtes à traverser un siècle de plus sans ciller…

Singer n°15 de 1920

Que restera-t-il de nos machines à coudre électroniques dans 50 ans ? De tous nos objets modernes faits de plastique et de riens ?