Rosa, le retour

Tout d’abord, pour répondre à la question d’Hellébore, le two-end knitting est une technique de tricot venue de suède, Tvaändsstickning est le nom suédois, « la pelote par les deux bouts » est le joli qualificatif qu’a inventé Josiane, et qui décrit parfaitement le principe ! On peut aussi faire du « two-end » avec deux couleurs, comme je l’ai fait ici. Le principe reste le même, c’est à dire que dans les deux cas, on va obtenir des effets de relief particulier en utilisant deux brins, et en glissant des mailles avec un fil devant. On croise les fils toujours dans le même sens, pour donner de la tenue à l’ouvrage (et on croise toutes les mailles, un rang est long), et la texture de l’ensemble est particulièrement compacte. Le mieux pour cette technique, c’est de pouvoir utiliser un brin de laine tordu en « z », afin que les fils ne s’entortillent pas trop, car avec un fil classique en « s », au bout de quelques rangs, ça ressemble à un tire-bouchon.

Pour rester dans le filage, ma seule expérience jusque là a été de filer au fuseau, et ce grâce à Chantal, tricoteuse québecoise, qui m’a offert le fuseau que vous voyez ici, de la toison, et qui m’a appris à m’en servir :
Fuseau
Maintenant, évidemment, je rêve d’avoir un rouet, car cela va beaucoup plus vite, et on peut faire un fil très fin… :rolleyes_tb:

Comme l’indique le titre de mon message d’aujourd’hui, c’est le grand retour de Rosa, pour lequel j’ai eu hier une sérieuse attaque de one more row :
Rosa
Je suis fascinée par les perles, qui illuminent le bleu de la 4 ply de Rowan, et j’ai déjà envie d’arriver aux motifs du haut, ceux qui comportent le plus de perles par rang…
Pour l’ourlet en dent-de-chat, j’ai fait un montage provisionnel, et j’ai tricoté au dernier rang de l’ourlet les mailles du montage avec les mailles en cours. Le résultat est net, et il n’y a pas de décalage des mailles comme c’est le risque quand on replie l’ourlet tout à la fin.

Au pays des biquettes

Rosa sera, j’ai retrouvé hier les mêmes perles que j’avais déjà, je n’aurais pas enfilé 500 perles sur le fil pour rien ! :tongue_tb:

Mais la journée d’hier était aussi placée sous le signe, encore, des biquettes :
biquette

Et surtout du filage !
La surprise de taille que j’ai eue, c’est quand j’ai vu venir à nous une toute jeune fille (j’apprends plus tard qu’elle a tout juste 21 ans) portant son précieux rouet, un petit rouet typiquement Lorrain :
Rouet Lorrain
Vous pouvez voir au premier plan sur la photo une écharpe fait avec les poils de son chien, et en arrière-plan, un bout d’un pull irlandais qui est en laine filée et teinte à la main (avec des végétaux).

Maud file depuis qu’elle a 13 ans, et participe tous les ans en tant que bénévole aux Dimanches de mai en Meuse (c’est d’ailleurs en y allant la première fois qu’elle a eu envie de se servir d’un rouet).

Le principe du filage au rouet ou au fuseau, est simple une fois qu’on a compris. Avec un rouet, le plus difficile est d’arriver à coordonner ses mouvements, faire les bons geste avec les deux main tout en actionnant la pédale du rouet, qui entraîne la roue, et permet au fil de se tordre et d’aller s’enrouler sur les bobines. Après avoir un peu patouillé, j’ai réussi à prendre le coup, m’en étonnant moi-même :
au rouet !
Mais là, je ne suis pas comme Maud, qui est capable de tenir une conversation sans regarder ses mains !! Cela viendra avec la temps, car j’ai bien l’intention de pratiquer maintenant que j’ai assimilé la technique. La prochaine étape une fois que l’on a rempli 2 ou 3 bobines de fil, c’est de faire le retors, c’est à dire de mélanger les fils entr’eux afin de former un beau brin de laine.
Nous avons parlé des torsions de laine en « s » et en « z », Maud va sans doute s’essayer à inverser le sens de rotation de sa roue pour faire un fil tordu en « z », plus rare à trouver, et bien pratique pour le « two-end knitting » !