Rouge et noir, teintures et qiviut

Mine de rien, l’étole estonienne en qiviut est terminée. Vous la voyez ici avant son blocage, une photo sur pied sera prévue un peu plus tard lorsque le climat sera redevenu « clément » (c’est à dire sans grêle et pluie battante…).

La première manche de Frogner monte tranquillement :

Je n’aime pas utiliser des aiguilles circulaires de 30 cm pour le départ, surtout qu’en plus j’incorpore l’ourlet du bas dans mon tricot de façon à n’avoir aucune couture à faire. Mais quand on aime, on ne compte pas :smile1_tb:

Sinon ça faisait longtemps que je ne m’étais pas remise à la teinture, c’est chose faite, et ça me donne en plus envie de filer tout ça tout de suite !

Donc, de gauche à droite, tarasconnaise rose vif et or antique (le numérique n’aime pas cette couleur, car elle n’est pas si flashy en réalité), puis en haut, cashgora (ouiiiii j’ai osé teindre cette fibre magnifique, douce et chère :huh_tb:), agneau et soie maubère dans les tons de rouge et noirs, en bas à gauche mérinos et à droite laine & soie.

La soie, paradoxalement, est la fibre la plus difficile à teindre. J’ai beau la laver, avec du liquide vaisselle, la teinture ne pénètre pas bien au coeur des fibres même si je tripatouille ma fibre pour l’imprégner. Si vous avez un truc infaillible, je suis preneuse. Donc ma soie a des zones encore blanches, mais bon, pas grave vu que de toute façon elle n’est pas complètement noire (difficile d’obtenir du vrai noir à moins d’y mettre la dose de teinture).

Vous vous souvenez des cheveux d’ange, ces décorations de Noël fibreuses et brillantes ?? Voilà, ils vont me servir, je m’apprête à faire un fil sophistiqué en soie, agneau et cheveux d’ange rouge :

J’ai déjà filé la soie noire, et j’ai commencé à filer l’agneau en y mêlant des cheveux d’ange. Comme c’est la première fois que j’utilise ces fibres fantaisie, je ne sais pas trop si c’est mieux de les intégrer pendant le filage ou au retors, alors je vais faire les deux, pour voir. Ce sera un fil fantaisie et expérimental !

Lamas, biquettes et rouets

Je parlais de cours de filage dans mon dernier message, c’était même carrément un stage de deux après-midi.

Michel, qui élève des lamas avec son ami Guillaume, souhaitait apprendre à filer, pour pouvoir transformer les poils de ses lamas. Je lui ai proposé s’il était prêt à venir jusqu’à moi, de lui apprendre. Marylène s’est jointe à nous pour un stage de perfectionnement.

Michel est venu avec des poils de lama et d’alpaga, Marylène avec du mohair, et moi j’avais mes rouets, ça m’a rappelé un peu la première rencontre des fileuses du forum filage parce que nous nous sommes un peu étalés au salon :tongue1_tb:

De gauche à droite, Michel, moi et Marylène au premier plan. Les lamas, les biquettes et les rouets !

Si Michel a appris à filer, il m’a transmis son affection pour les lamas. Si, comme moi, vous pensiez que les lamas (et alpaga) sont des animaux agressifs et hautains uniquement préoccupés de cracher sur les gens, oubliez vos préjugés ! Les lamas ne crachent que s’ils ont mal été éduqués, ou qu’ils ont très peur. En dehors de cela, ce sont des animaux dociles et affectueux (et puis ils ont le poil doux :wub_tb:).

J’ai appris qu’il existe deux espèces de lamas, les lainés et les classiques. Les lainés se tondent comme les alpagas, tandis que les classiques sont brossés, et c’est le sous-poils que l’on obtient par brossage, qui est très doux et qui se file. Les lamas lainés ont une toison qui ressemble fortement à celle des alpagas, autant au niveau toucher que douceur.

Michel ayant apporté de la matière première, en l’occurence des poils de ses animaux, j’ai pu faire connaissance avec leurs poils (en attendant une rencontre en vrai).

Je vous présente Bolivia :

C’est un lama non-lainé, c’est donc le poil de brossage que j’ai filé. Poils brun très sombres, presques noir. J’ai filé aussi Diégo, Pablo et Titou, les poils de chacuns étant différents au toucher. C’est amusant, car on reconnaît les petits gourmands qui aiment bien manger, à la quantité de paille présente avec les poils !

Et puis, la star, une bouille d’enfer, un regard aussi doux que ses poils, celle dont Michel voudrait avoir un pull, Quetsche :

Quetsche est un lama lainé, c’est donc le poil de tonte que j’ai filé. A gauche, deux brins, à droite trois brins, cela en dit long sur la finesse des poils.
Sur le blog de Michel, vous pouvez voir Questche en mariée, c’est une pratique courante de déguiser les lamas lors de concours, afin de juger de leur docilité.

Bref, ces deux jours de stage ont été aussi instructifs pour Michel et Marylène, que pour moi !

En plus des lamas, Guillaume et Michel fabriquent des sirops, confitures et gelées aux plantes délicieux !!

La reprise est difficile

Ben oui, voilà depuis le début de l’année j’ai bien du mal à reprendre mon rythme normal. Je traîne ma flemme et j’ai l’impression de faire du sur-place. Je n’ai pas encore envoyé tous les cadeaux que j’avais prévu d’envoyer, je n’ai pas vraiment réfléchi à l’échange de la Saint-Valentin des fileurs et j’accumule du retard un peu partout… Enfin, je viens à l’instant de mettre mon logiciel de blog à jour vers la version 2.0.6 (tu as vu Nancy, il faut encore mettre à jour :unsure_tb:).

Bon enfin au niveau tricot, si ça ne se voit pas tellement pour Frogner, j’ai quand même tricoté comme une folle cette semaine.

Donc on ne voit pas sur la photo mon dur labeur de la semaine. Pourquoi ? Parce que j’avais tricoté trop lâche, vraiment trop lâche… Alors j’ai redéfait tout le jacquard de la photo précédente (j’en étais même rendue plus haut que ça), et malgré tout j’ai avancé par rapport à la photo de l’autre fois. Cette fois-ci mon jacquard me convient mieux, bien que ces mailles diagonales blanches qui se trimballent sur fond rouge font mon désespoir tant je les trouve larges et moches.

J’ai terminé la première bordure de l’étole en qiviut et je continue le corps de l’étole :


Gros plan sur les nopes estoniennes et sur la beauté de la couleur du qiviut (rhââh ! :wub_tb:)

Et puis une p’tite chaussette pour la route, il s’agit de Lealt Sock issue de l’ouvrage « vogue knitting socks » (numéro 1) :

Elle est sympatique à tricoter bien que le motif soit traître (il faut penser à décaler les jetés à certains rangs), les côtes sont ajourées et les pointes des chaussettes se feront au point de riz. J’ai expérimenté un nouveau montage que m’a appris une tricoteuse de chausette experte qui doit bien avoisiner les 150 paires à son actif :wink1_tb:.
Ce montage donc, que j’avais prévu de mettre en vidéo sur Tricofolk (mais ça n’est toujours pas fait…), a l’avantage d’être facile et rapide à faire tout en étant particulièrement extensible.

Ma production filage des vacances, de l’alpaga en 3 tonalités différentes :

Cette fois-ci j’avais lavé l’alpaga (dans des sacs pour linge fragile, afin que les mèches ne s’emmêlent pas), puis j’ai filé directement ces mèches.

Et puis, j’ai quand même terminé de filer mon mélange soie tussah/cachemire/oppossum/laine de polwarth (très fine la laine), voilà le résutat :