Lapin-chèvre

Après les plumes, je me lance dans l’élevage des grandes oreilles ! Cela faisait quelques années que je caressais cette envie. Mais sans franchir le pas car c’est toute une nouvelle organisation à adopter pour accueillir d’autres pensionnaires dont le régime alimentaire et le mode de vie sont assez différents de celui des poules.

J’avais dans l’idée d’élever un jour cette race de lapin rare et que je trouve très belle : le lapin-chèvre. Sauf que je savais que j’aurais du mal à en trouver sans retourner le net et traverser la France. Dans ces conditions je n’étais pas trop pressée de me lancer. En désespoir de cause je me faisait à l’idée de me rabattre sur une race qui m’aurait moins plût mais qui serait plus fréquente… j’ai même refusé quelques occasions d’avoir des lapins angora…

C’est au moment où l’on s’y attends le moins que les opportunités arrivent, ce fût le cas pour ce couple de lapin chèvre. En moins d’une demie-journée, l’affaire était conclue, sauf que je n’avais ni clapier, ni foin. Enfin je n’allais pas m’arrêter à ce détail !

Lapine chèvre noire

Lapine chèvre noire

Le lapin-chèvre est une vieille race originaire du sud-ouest de la France. Contrairement aux autres races de lapin, celui-ci a été sélectionné dans les fermes. Encore rare, il est résistant et prolifique, et son pelage rappelle celui d’une ancienne race de chèvre disparue, d’où son nom. Plus d’informations ici.

Lapin chèvre bleu

Lapin chèvre bleu

Le lapin-chèvre existe en deux coloris, noir et bleu. J’ai la  chance d’avoir un couple, le mâle bleu, la femelle noire (un doute subsiste sur la femelle, mais vu son caractère c’est très probablement une fille 😉 ).

Lapine chèvre noire

Lapine chèvre noire

Je débute complètement dans l’élevage du lapin. Je découvre donc en même temps que l’élevage les terribles maladies qui guettent mes protégés et j’espère arriver à les garder en bonne santé. Une chose est sûre, j’ai totalement accroché avec ces grandes oreilles calmes et douces, et je suis définitivement conquise par les lapins.

Lapin chèvre bleu

Lapin chèvre bleu

Lapin chèvre bleu

Lapin chèvre bleu à l’allure de lièvre

Niveau alimentation, pas question de leur donner des granulés ! Comme pour mes poules, je souhaite pour eux le plus simple et naturel. Du foin bien sûr, mais aussi un peu d’orge. Pour l’instant, je profite qu’il reste encore de la végétation pour aller leur couper des branches d’arbre et autres pissenlits dont ils raffolent. C’est l’occasion de balades utiles dans la campagne, d’autant qu’à quelques centaines de mètres de la maison il y a un très joli chemin bordé de haies, ce qui devient bien rare dans nos campagnes.

Cueillette d'automne

Cueillette d’automne : des branches pour les lapins, des noix, des pommes et des cynorrhodons.

Du savon

Savon noir à l'huile de lin fait maison

Savon noir à l’huile de lin fait maison

Dans la série du « fait-maison », il y a la famille du savon ! Vaste famille quand on s’y penche d’un peu plus près, car il existe à ma connaissance 3 sortes de savon à usage « domestique » (et probablement d’autres savons plus spécifiques à l’industrie).
Et si je rédige cet article aujourd’hui, c’est aussi pour faire le point, car quelques idées fausses continuent d’être véhiculées à propos des savons en général.

Un « savon » au sens premier du terme, est le résultat d’une saponification d’un corps gras avec une base forte (on parle d’hydrolyse en milieu basique d’un ester). Les corps gras peuvent être d’origine végétale ou animale.

La base forte la plus couramment employée en saponification c’est la soude caustique, qu’on appelle aussi hydroxyde de sodium. Elle donne un savon dur, les plus connus sont le savon d’Alep et son cousin le savon de Marseille.

Une base forte un peu moins connue est l’hydroxyde de potassium, ou potasse caustique. Le savon obtenu est mou, le plus connu est le savon noir ménager à l’huile de lin, et le savon noir du hammam à l’huile d’olive.

Il y a une troisième sorte de savon, encore moins connue que le savon noir : le liniment oléo-calcaire. Il s’agit d’une saponification d’huile d’olive avec de l’hydoxyde de calcium, ou eau de chaux (50% de chaque). C’est un savon très liquide que l’on peut stabiliser et épaissir avec un peu de cire, sinon il déphase.

Le savon aurait été inventé il y a 3000 ans. A l’origine fait à partir de cendre de bois, il est soit à dominante soude, soit à dominante potasse selon les végétaux que l’on a fait brûler. La soude végétale était obtenue avec la salicorne qui pousse en bord de mer, tandis que la potasse vient des arbres. C’est pourquoi il y a fort à parier que l’ancêtre de nos savons français était plutôt le savon noir, sauf peut-être près des côtes. Il existe encore des savons qui ont traversé les âges, par exemple le savon noir d’Afrique de l’ouest, qui est un mélange de soude et potasse en fonction des bois brûlés, et réalisé avec les huiles trouvées sur place (cacao, palme…). Le résultat est un savon de couleur et de consistance variable.

Maintenant, le point sur les idées reçues…

Savon de potasse à l'huile d'olive

Savon de potasse à l’huile d’olive

Idée reçue n°1 : Le savon noir est caustique :

Faux.

Le savon noir n’est pas plus caustique et irritant pour la peau que le savon dur de soude. Au contraire, la potasse a plus d’affinité avec nos cheveux que la soude. D’ailleurs dans les années 1800 à Tourcoing, haut lieu de l’industrie textile, il y avait des fabricants de savon noir destiné au lavage des étoffes (source) car, je cite : « Ils étaient plutôt utilisés pour des applications professionnelles demandant à la fois une bonne détergence et une faible agressivité, pour l’industrie textile en particulier. »

Or la laine et les cheveux, c’est presque la même chose. J’utilise depuis quelques semaines du savon noir fait maison (100% huile d’olive) en guise de shampooing, et il me va très bien. Pour la peau aussi d’ailleurs. Je ne sais pas pourquoi cette idée reçue du savon noir irritant continue de circuler un peu partout, peut-être parce qu’il sert aussi à la vaisselle, au nettoyage du sol et divers travaux ménagers ? Cela dit, même le savon noir à l’huile de lin fait maison n’est pas agressif pour la peau (même si je ne m’en sers que pour le ménage et la lessive).

Idée reçue n°2 : Le savon de Marseille est  très doux pour la peau :

Ca dépend !

D’abord, qu’est-ce qu’un savon de Marseille ? A l’origine (XIV – XVè siècle) c’est un savon de soude et d’huile d’olive, la version européenne du savon d’Alep, plus ancien, réalisé quant à lui avec de la soude, de l’huile d’olive et de l’huile de baies de laurier.
Le vrai savon de Marseille originel servait à laver le linge, car il est déglycériné. Or la glycérine a un effet émollient et hydratant pour la peau. Sans sa glycérine, le savon nettoie mieux d’où son emploi pour le linge, mais assèche aussi davantage. Comme l’appellation « savon de Marseille » ne correspond à rien du tout, il vaut mieux savoir décoder les INCI  pour être bien sûr de ce que l’on achète. Bien sûr, cela fait belle lurette que les savons de Marseille ne sont plus faits à l’huile d’olive. Je ne saurai que conseiller de faire soi-même son savon pour être sûr des ingrédients…

INCI d’un savon de Marseille pour le linge :

Sodium palmate, Sodium palm kernelate, Sodium cocoate, Aqua, Sodium chloride, Sodium hydroxide

Ici, l’indication « sodium » nous permet de dire qu’il s’agit d’un savon de soude, sodium hydroxyde étant la soude caustique, sodium plamate et sodium palm kernelate étant l’huile de palme saponifiée (très mauvais pour l’environnement, mais moins coûteuse que l’huile d’olive), sodium cocoate de l’huile de coco saponifiée. Pas de glycérine, c’est normal puisqu’elle a été retirée. Ce savon-là n’est pas doux pour la peau !

INCI d’un savon de Marseille liquide :

Aqua, Potassium Cocoate, Potassium olivate, Glycerin, Hydroxyethylcellulose, cocos nucifera oil, Potassium benzoate, Potassium sorbate, Tocopherol, olea europaea oil.

Ici l’indication « potassium » nous annonce que nous sommes en présence… d’un savon noir ! Composé essentiellement d’eau, nous avons affaire à un savon noir d’huile de coco et d’huile d’olive (potassium cocoate, potassium olivate). Il n’a pas été déglycériné, il est légèrement surgras (cocos nucifera oil, olea europaea oil), en revanche, il contient un stabilisateur (hydroxyethylcellulose), un conservateur (potassium sorbate) et un antioxydant (tocopherol, vitamine E). Dommage pour l’agent de texture et le conservateur…

Ce savon est doux pour la peau puisque surgras et glycériné.

J’ai pris l’exemple du savon de Marseille, mais c’est exactement la même chose pour le savon d’Alep.

Liniment oléo-calcaire

Liniment oléo-calcaire

3. Le liniment, ce n’est que pour les fesses des bébés parce que l’eau de chaux c’est très basique

Faux.

L’eau de chaux est très basique tant qu’elle n’a pas réagit avec l’huile. Ensuite, comme pour tous les autres savons, son pH redescend aux alentours de 8. Donc pas plus agressif pour la peau que n’importe quel autre savon de soude ou de potasse. Mais comme une brouette  ça brouette, un liniment, ça ne sert qu’à nettoyer les fesses des bébés… C’est dommage que cette idée soit si répandue, car le liniment est un excellent démaquillant et nettoyant des peaux les plus fragiles (comme celle des nourrissons).

En revanche, il est important de préciser que si l’on souhaite faire un liniment avec une autre huile que l’olive, il faut bien veiller à ce que cette huile possède les mêmes propriétés, à savoir un indice de saponification autour de 190 (KoH). L’huile de sésame, de pépin de raisin et de tournesol conviennent bien. Si l’on ne prends pas cette mise en garde au sérieux et que l’on utilise des huiles exotiques, l’on s’expose effectivement à obtenir un liniment très caustique pour la peau des adultes, et surtout des nourrissons. C’est peut-être l’une des cause du manque d’intérêt pour ce savon.

Voilà pour le tour d’horizon des idées reçues.

Savon noir à l'huile de lin

Savon noir à l’huile de lin

Cher&tendre a pendant longtemps fabriqué du savon de soude. Mais depuis quelques mois c’est le savon de potasse qui a notre faveur, d’autant qu’avec internet il est maintenant facile de se procurer de l’hydroxyde de potasse.
Facile à faire, doux pour la peau, il nous sert pour tout. L’avantage du savon de potasse est qu’il se dilue très bien, pouvant donc être mis dans un flacon-pompe pour la vaisselle par exemple, ce qui n’est pas possible avec le savon de soude.
En version 100% huile de lin pour le ménage, la lessive, la vaisselle, les divers nettoyages comme le poulailler, il dégraisse mieux que le liquide vaisselle synthétique, tout en étant naturel et non toxique pour les humains et les animaux (et quand on a des poules qui se jettent sur toute forme d’eau courante, c’est appréciable).
En version 100% huile d’olive pour le corps et les cheveux, à la place des shampooings conventionnels, il  est très doux. On peut lui ajouter des huiles essentielles ou thérapeutiques (huile de cade par exemple), il laisse la peau hydratée et les cheveux souples.
Probablement qu’un jour nous nous amuserons à faire notre savon de A à Z, en partant de la cendre de notre poêle, comme cela se faisait il y a 1000 ans.

Le liniment est un excellent démaquillant et nettoyant doux pour la peau du visage, toujours plus fragile que celle du corps (recette ici). Facile et économique à faire, il a désormais une place de choix parmi mes rares produits cosmétiques (je considère que moins j’en met sur ma peau atopique et mieux elle se porte !).

Dolichovespula media

Il y a quelques semaines j’ai remarqué un nid de guêpe dans le cognassier au fond du jardin. Un nid comme je n’en avais jamais vu, suspendu par une branche, à environ 1,5 m du sol, relativement à la vue, et surtout à proximité d’un lieu de passage. J’ai d’abord crû qu’il était abandonné et n’avait pas été terminé du fait de sa petite taille (que j’estime à 20/25 cm de diamètre).

Nid de guêpe

Nid de guêpe

Un peu intriguée par ce nid, surtout que je passe souvent à proximité puisque c’est un lieu de passage qui va du jardin à la rivière, j’ai été étonnée de ne jamais être importunée par ses habitantes, pourtant je passe à moins d’1 mètre et il m’arrive aussi fréquemment de contourner cet arbre. Était-il habité d’abord ?

Vue arrière

Vue arrière

Alors un jour je reste à proximité pour voir s’il y a une éventuelle activité dans le nid. Et je vois sortir quelques guêpes, mais d’une couleur inhabituelle, très noires.

C’est là que j’ai commencé à envisager que ce n’étaient pas des guêpes communes, vespula vulgaris, mais une autre espèce.

Détail

Détail

J’ai donc fait le guêt avec mon appareil photo muni d’un zoom, car le nid n’est pas très facile à approcher à cause des branches.

Guêpe des buissons

Guêpe des buissons

Plus de doute possible, me voici en présence d’un nid de dolichovespula media, ou guêpe des buissons. Une guêpe pacifique envers l’homme, malheureusement victime de la mauvaise réputation de la guêpe commune.

Guêpe des buissons

Guêpe des buissons

Je n’ai pas été dérangée pendant tout le temps des photos. Je les entendais arriver, passer juste à côté de moi et rentrer dans leur nid.

Guêpe des buissons

Guêpe des buissons

Je suis donc bien contente de savoir que mon jardin permet à ces guêpes qui ne sont pas si fréquentes de vivre en toute quiétude. Le fait de ne plus tondre la pelouse, d’essayer d’obtenir une sorte de « jardin-forêt » vaguement sauvage et de laisser s’installer la faune et la flore qui voudraient bien cohabiter avec nos poules et nous y serait pour quelque chose ?

Si vous voulez en savoir plus sur les dolichovespula, cette page est intéressante.