Si Dodile fait dans la batavia ces temps-ci, moi c’est dans la cuisine…
Recette de l’alpaga façon mohair :
-Préparation :
Choisissez 100 gr d’une belle toison d’alpaga, noire par exemple. Rincez-la soigneusement, essorez et faites sécher à l’air. Cardez-la et filez-la plutôt fin. Vous en obtiendrez un bel écheveau, mais pas encore bien propre.
Un troisième lavage s’impose.
-Lavage ultime :
Mettez une bonne dose de lessive, de l’eau chaude, mélangez bien la lessive. Plongez-y l’alpaga. Sachant qu’il est encore très sale (parceque vous doigts sont noirs dès que vous y touchez), remuez bien l’alpaga dans l’eau.
Remuez, essorez, remuez encore, rincez, relavez, 3 fois de suite. Sortez l’écheveau de l’eau, faites-le sécher sur une corde à linge toute un nuit.
Une fois qu’il est sec, vous constatez qu’il est tout ébouriffé, et que les fils sont un peu agglutinés entre’eux. Bravo, vous avez réussi à feutrer de l’alpaga (qui feutre assez mal, paraît-il).
Mettez en pelote, et c’est prêt. Votre alpaga est propre, feutré, et fera sans doute une superbe étole façon mohair.
Heureusement, il n’est qu’un tout petit peu feutré, ç’aurait pu être bien pire !
Recette du mohair à l’oignon
Les pelures d’oignon donnent une très belle couleur un peu jaune safran (visez entre les deux couleurs des photos pour avoir une bonne idée de la couleur réelle). Mais pour pouvoir faire un fil très fin de ce mohair teint, carder ne suffit pas. En effet, ce mohair comporte de nombreuses impuretés, notamment des « recoupes » (boules de poils très courtes, issues d’une deuxième coupe des poils de l’animal), et il reste encore quelques brins d’herbe. Le cardage n’élimine pas ce type d’impureté, qui par ailleurs peut donner beaucoup de charme à un fil. Mais dans notre cas présent, pour faire un fil fin, il vaut mieux tout retirer.
On va donc utiliser des peignes, pour peigner le mohair et ne conserver que les fibres longues.
A gauche, des peignes à main. En haut, la toison cardée (l’oeil exercé de la fileuse perfectionniste y verra les recoupes, petites boules plus foncées), au milieu la petite pelote c’est du mohair peigné, en bas, ce sont les « déchets » issus du peignage : fibres courtes, recoupes et herbes sèches. On va garder précieusement ces déchets, pour les carder avec d’autres fibres, et en faire un fil plus épais et gonflant.
Et voici le mohair peigné en cours de filage :
Les fibres sont longues, bien parallèles, le résultat est brillant, et le fil, débarrassé de ses impuretés, se prête à un filage fin.
Ce mohair à l’oignon se mariera parfaitement avec du mohair à l’indigo, dans un châle islandais issu du livre « Three cornered & long Shawl » par exemple.
Pour une fois je suis la première!!!
Superbe la soupe à l’oignon! donc si je comprends bien tu vas faire le « cornered » avec ces 2 couleurs!, c’est vrai qu’avec l’indigo ça va être superbe!! vite une photo du début…. je suis impatiente! ça va être magnifique!
et l’eau de la première….t’as jeté la soupe à l’Alpaga?
A bientôt! Millaine.
coucou !! je suis toujours pendue a tes messages car je trouve ça fou !! ces bains, ces teintures, ces filages…ça m’intrigue tellement !
aujourd’hui j’ai compris plein de choses mais j’ai des questions…dis moi ? apres quand tu laves la laie tricotée elle deteint encore ??? et comment passes tu des poils peignés a ces fils prets a mettre en pelote…il me manque une etape…!!!
grosses bises et a tres bientot
noune
oooh l’alpaga feutré, ça aurait pu être le désastre. Mais non, Sandrine va le mélanger avec du mohair-oignon et nous concoter un beau châle pour l’été…
A quand un livre de « cuisine » signé Sandrine ? Moi j’aime bien tous ces mélanges, ça fait un peu « sorcière » (ne le prend pas mal, c’est dans le sens plutôt alchimie et recherche !!!). J’ai hâte de oir le châle en indigo et « oignon » (indigo, c’est ma couleur préférée).
Ouais une sorcière, elle a encore du trouver cette recette dans un vieux grimoire poussiéreux et le pire c’est qu’elle contamine toutes les autres qui veulent la même chose !
N’empêche que cette sorcière est un génie !
Ca y est, je bave ;o) Cet oignon m’a l’air délicieusement parfait pour un châle ;o)
Et ton alpaga… rhôôôô… des fois, tu me donnes comme des envies de me mettre à filer… mais que dirait Chéri ?!?
wow! jolie tout ca dit moi ..lalpaga feutrer humm l’eau froide il aurais aimer mais au vue de la crasse hihi je comprend le choix de la temperature hihi mafois c’est original ,et meme jolie du reste.
eh bien ! ça ne chôme pas dans la maison !
Je reprendrais bien un peu de mohair au safran s’il en reste et aussi de l’alpaga feutré en dessert.
J’ai bien hate de voir le résultat!! L’alpaga est bien beau un peu feutré!!
Coucou Sandrine! Tu sais que pour conjurer le feutrage, j’ai carrément acheté des bouquins sur le feutrage: chaussons, chapeaux ou même veste, etc. Comme ça si je rate mes lavages – ahem, c’est déjà plus ou moins arrivé – j’aurai toujours quelque chose à faire avec le résultat! Le lavage c’est balèze: au moins une erreur à chaque essai pour l’instant de mon côté. J’ai relavé le mérinos et il a l’air parfait maintenant: mais il faut que je le file pour voir s’il n’a pas feutré non plus… Ton mohair jaune est magnifique! les teintures naturelles, c’est vraiment différent, je trouve.
Ton alpaga a l’air legerement bleute, c’est joli! J’aime beaucoup le mohair a l’oignon aussi.
Le pelures d’oignons, chez nous on s’en sert à Paques pour teindre les oeufs. Que l’on fait cuire durs dans ces pelures et on obtient une belle couleur. Pour ton aplaga feutré cela ne se voit pas.
C’est très intéressant et le résultat est superbe ! Mais as-tu encore le temps de tricoter ? Tu as combien de mains ?!…
Eh bien tu sais, c’est super joli l’alpaga un peu feutré je trouve ! Même quand tu as des ennuis tu réussis ce que tu fais !!! Et le mohair à l’oignon, slurp, délicieux 🙂 !
Fameuse cuisinière pour réussir cette « oignonade safranée », accompagnée de pelotes bleu-ébène. Maintenant je saurai le sens du mot « peigné ».
Que d’émotions à vivre ces teintures et filages !
Ooooh là là…
Tu as de l’or dans les doigts.
A chaque fois, il me tarde de lire tes nouvelles aventures. Tu nous racontes tellement de choses interessantes…
Et puis, je n’en reviens pas à l’allure où tu vas. Tu fais tellement de choses avec tes mimines. C’est fabuleux.
Ton alpaga est trés beau même un peu feutré. Et ton mohair à l’oignon est superbe. En tous les cas, tu dois être quelqu’un de trés patient pour faire tout ça. Que de travail. Pour Sandrine Hip Hip Hip Hourra. Mille Bravos. Bises. Lili.
Ho, que c’est beau cet alpaga or ! C’est une recherche très japonaise,de perfection dans la simplicité et la beauté des matériaux. Splendide Sandrine ! Celui feutré est magnifique aussi (autant que ça feutre avant le tricotage d’ailleurs). En Art plastiques, c’est ce qu’on appelle un accident : un vrai cadeau du hasard qui nous ouvre de nouvelles voies…
J’ai aussi eu à laver une toison de shetland noire. Je l’ai lavée, lavée, et l’eau était toujours aussi sale ! A croire que le mouton avait bien profité de sa toison passe partout. pour se rouler partout !
J’aime beaucoup « la cuisine de Sandrine »… et le résultat,
Un régal pour les yeux !
Claudie
Quelle merveille cet alpaga !
En lisant ton blog, je me rends compte que les opérations sont mulitiples, longues et délicates avant d’obtenir une pelote de laine !
Quel talent !!!
Je trouve ton alpaga suberbe, malgré le léger feutrage, ta soupe à l’oignon est sublime, je comprends que tu aies craqué pour les châles finlandais, j’adore ce livre, il y en a plusieurs que j’aimerai tricoter avec mon propre fil!!!